En Belgique, la Loi El Khomri s’appelle la loi peeters.
Même cause : les directives européenne de précarisation, de flexibilisation et de casse du droit du travail de l’Union Européenne. Il s’agit comme en France de mettre en place une soit disant « réforme structurelle » pour faire baisser les salaires. Faire travailler plus les salariés pour moins les payer et ainsi remplir les poches de l’oligarchie capitaliste.
Loi El Khomri, loi Kris Peeters ces deux loi répondent aux directives de « flexibilisation du marché du travail » édictées par la Commission Européenne et réclamées par le grand patronat. Illustrant le caractère de classe de l’Union Européenne, instrument du pouvoir dictatorial et totalitaire des multinationales, des banques, de l’oligarchie capitaliste contre les peuples. On y retrouve ainsi également l’inversion de hiérarchie des normes avec l’individualisation des négociations avec l’employeur pour contourner le fort contrôle syndical en place en Belgique. La loi Peeters prévoit l’annualisation généralisée du temps de travail et l’imposition de 100 heures supplémentaires non-récupérables et sans négociations préalables. Ces mesures feraient bondir la semaine travaillée de 38 heures aujourd’hui, à 45 heures demain. Cela ne vous rappelle rien si ce n’est la loi travail ? Le ministre Kris Peeters – ex dirigeant d’un syndicat patronal – veut également la mise en place de contrat de travail zéro heure comme en Grande Bretagne avec l’instauration de contrats à temps partiel sans indications d’horaires de travail, pour des salariés « à la demande » ; un contrat intérimaire à durée indéterminé, pour une précarité à vie. Très logiquement la réponse de la classe des travailleurs en Belgique est la mobilisation.
Même politique : comme en France avec la Loi Travail, la Loi Peeters est directement écrite par le patronat, en application des ordres de la Commission Européenne. En Belgique c’est la droite et l’extrême droite nationaliste flamande (NVA) qui sont à la manœuvre. En France, la droite (PS) est à la manœuvre, avec le soutien objectif de la droite extrême (LR) et du FN qui exigent une répression féroce du mouvement social et le renforcement de l’exploitation capitaliste. Où l’on voit la droite et la droite décomplexée agir de concert avec l’extrême droite. De quoi faire réfléchir les travailleurs qui n’auraient pas encore compris qu’avec le FN, il y a tout à perdre, rien à gagner.
Même effets : les syndicats belges lancent un mouvement national pour obtenir le retrait de la loi Peeters. Avec une journée d’action ce 24 mai. Une manifestation nationale impressionnante (plus de 80 000 manifestants à Bruxelles) et des grèves très suivies notamment dans les transports publics. Et la FGTB prépare la grève générale pour obtenir le retrait de ce texte.
Tous ensemble et en même temps, briser les chaines de l’Union Européenne
La résistance contre la loi Peeters et la loi El Khomri peuvent et doivent converger. Dans une même lutte des travailleurs pour briser les chaines de l’Union Européenne pour en sortir et faire place aux peuple, pour remplacer le dumping social et la division des peuples organisées par l’Union Européenne par la solidarité internationaliste des travailleurs, pour sortir de la dictature de la classe capitaliste qu’est l’Union Européenne, pour la souveraineté nationale et populaire et l’établissement d’une véritable démocratie mettant au centre les travailleurs.
Prolétaires de tous les pays, unissons nous !
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF – 24/05/2016
Loi Travail en France, Loi Peeters en Belgique : des luttes communes contre la casse du travail
Face à la fermeté du gouvernement Hollande, la mobilisation pour le retrait de la Loi Travail s’est poursuivie ce jeudi en France (troisième journée cette semaine) avec de nouveaux blocages, manifestations et grèves. Mardi prochain, le 24 mai, les travailleurs belges prennent le relais avec la grande manifestation en front commun à Bruxelles contre notre Loi Peeters.
Ne cherchez pas trop les différences entre les (projets de) lois belge et française de « modernisation du travail ». Il n’y en a que très peu. Elles donnent aux patrons la possibilité d’allonger la journée de travail jusqu’à 11h (en Belgique) ou 12h (en France) et la semaine jusqu’à 45 ou 50 heures. Les horaires de travail pourraient être communiqués seulement un jour à l’avance. Les jeunes seront encore plus confrontés aux contrats précaires : réforme de l’apprentissage, intérim à vie… Chaque travailleur aura son « compte-carrière » personnel. La primauté sera donnée à la convention d’entreprise, ce qui remet en cause les garanties fixées par la loi et les conventions collectives sectorielles. Les syndicats sont mis hors jeu, les salariés se retrouvent seuls face au patron. En bref, liberté totale pour le patronat, recul historique des droits pour les salariés.
Imposer par la force
Ne cherchez pas non plus les différences entre les réactions gouvernementales face aux mouvements sociaux.
« Je ne céderai pas, parce qu’il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé avant moi », a osé dire le président socialiste Hollande après six journées de manifestations en deux mois. Hollande veut imposer sa loi avec le 49-3 (un décret qui permet de passer outre le débat au Parlement). Il a aussi lancé des assignations à résidence pour empêcher des manifestants de participer aux cortèges. La présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse (droite), a dit cette semaine vouloir instaurer un « service maximum » dans les transports aux heures de pointe. Le premier ministre Manuel Valls s’est dit prêt à faire lever par les forces de l’ordre les blocages des ports, raffineries et aéroports. Une attitude très « thatchérienne », comme l’écrit l’Humanité.
« Nous examinerons avec les partenaires sociaux comment ils peuvent nous accompagner dans la direction que nous avons tracée », a déclaré de son côté Kris Peeters le 10 avril à la VRT. Pour le ministre de l’Emploi, les organisations syndicales en sont réduites à « accompagner » les décisions du gouvernement. Pas les contester.
Dans la même veine, notre ministre de la Justice Koen Geens a affirmé qu’il « continuera sa réforme » malgré trois semaines de grève des gardiens de prison et les menaces de grève des magistrats (une première depuis 1918) contre l’austérité. Et de brandir le service minimum contre la grève et le « devoir de réserve » pour faire taire les juges.
Le premier ministre de l’ombre, Bart De Wever, prétend que les grèves sont politiques, téléguidés par le PS. Mais le PS au pouvoir en France pratique juste la même politique que le gouvernement de droite en Belgique. Dans toute l’Europe, les gouvernements, des sociaux-démocrates aux libéraux en passant par les chrétiens-démocrates et conservateurs, appliquent des politiques d’austérité et des réformes au service du monde patronal. Et les différents appel à réfléchir et affirmer le « sens de l’État » vont tous dans la direction d’un renforcement de l’autoritarisme.
« Toutes les professions sont en train de converger. »
Mais face à cette dérive austéritaire ici, en France et ailleurs en Europe, la réponse est dans la rue.
Après six journées de manifestations, la gauche du mouvement en France pousse maintenant aux grèves reconductibles chez les dockers, routiers, cheminots, chauffeurs de bus, travailleurs de la pétrochimie et ailleurs. C’est une lutte intense, secteur par secteur. « Les salariés oscillent entre colère notamment par rapport au 49-3 et manque de confiance dans la capacité du mouvement à entraîner des millions de gens dans les rues. Ils ont en quelque sorte besoin de le voir pour le croire », estime Nicolas Avinin, secrétaire général de la CGT chez Arkema (chimie). « C’est sûr qu’il faut un noyau dur pour entraîner les autres », estime pour sa part Olivier Minoux, délégué CGT de Solvay-Rhodia à Saint-Fons.
Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-duRhône : « Partout où on le peut, on mettra les usines à l’arrêt. Nos productions sont toute imbriquées et cela peut aller très vite, ce sera aux travailleurs d’en décider en assemblée générale. Nous ferons tout pour que cette loi ne passe pas. Les salariés n’ont plus rien à perdre, le gouvernement oui. »
« L’attitude du gouvernement a durci encore plus la colère des salariés, il n’y a plus aucun dialogue possible avec lui, estime Pascal Galéoté, également secrétaire CGT. François Hollande a annoncé qu’il ne reculerait pas, eh bien nous ne reculerons pas non plus. Le mouvement social va s’intensifier, ce gouvernement a fait une erreur fondamentale car toutes les professions sont en train de converger. »
En Belgique, après la manifestation du 24 mai, le rapport de forces continuera de se construire à travers les actions annoncées dans les services publics le 31 mai et la grève générale du 24 juin à l’appel de la FGTB et de certaines centrales de la CSC.
Une conjonction des mouvements en Belgique et en France peut faire très mal au 1 % et aux gouvernements qui appliquent leurs volontés. C’est ce qui s’est passé il y a 80 ans, en 1936, quand, dans les deux pays, les travailleurs ont arraché les premiers congés payés et la semaine de 40 heures.
Non à la loi Peeters de réforme du travail ! communiqué de la FGTB
mardi, 24 mai 201680.000 manifestants étaient rassemblés aujourd’hui dans les rues de Bruxelles pour une manifestation en front commun syndical contre la loi Peeters de réforme du travail.
Les manifestants sont venus dire qu’ils en ont marre que ce gouvernement mène des politiques d’austérité « deux poids, deux mesures » qui font peser tous les efforts sur les travailleurs, avec ou sans emploi, en épargnant le capital.
Nous refusons que la durée de travail soit calculée sur une base annuelle, voire plus. La semaine de 38 heures serait de facto supprimée. Nous refusons d’être encore plus flexibles, de travailler plus sans aucune compensation et ce, en dehors de toute concertation sociale et donc de toute protection pour les travailleurs.
Le front commun syndical rappelle que des alternatives existent pour une société juste et solidaire :
- sauvegarder et renforcer le pouvoir d’achat via l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales et la liberté de négocier. Tous les indicateurs l’attestent, il n’y a plus de handicap salarial en Belgique.
- préserver une sécurité sociale fédérale forte. Elle seule peut garantir une société solidaire.
- offrir des services publics accessibles et de qualité. Ils sont le premier pouvoir d’achat des citoyens.
- investir dans une relance et des emplois durables. Ils sont les moteurs de l’économie et les garants du bien-être des citoyens.
- mettre en œuvre une justice fiscale. Pour être juste, cette fiscalité doit mettre à contribution tous les revenus, y compris ceux du capital.
- réduire collectivement le temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Seule la réduction collective du temps de travail a permis et permettra de créer de l’emploi pour tous. Elle permettra également aux travailleurs âgés de travailler dans de meilleures conditions.
La mobilisation continue
- Mardi 31/05/2016 : manifestation des services publics en front commun soutenue par le privé
- Du 20/06/2016 au 24/06/2016 : sensibilisation dans les entreprises
- Vendredi 24/06/2016 : grève nationale FGTB
- Jeudi 29/09/2016 : manifestation fédérale interprofessionnelle en front commun
- Vendredi 07/10/2016 : grève générale en front commun
- Entre le 25/05/2016 et le 17/06/2016 : actions à thèmes
@GobletMarc « avec la #LoiPeeters, le travailleur sera seul face à l’employeur » #19siècle
— FGTB (@syndicatFGTB) 24 mai 2016
« Avec le gouvernement, devenez scandaleusement pauvre! » #24mai #manifestation #Bruxelles https://t.co/tQw5zsD69V pic.twitter.com/5Uv1xNMIuu
— L’Echo (@lecho) 24 mai 2016
Plus de 80000 travailleurs manifestent dans les rues de #Bruxelles contre la loi anti-travail #LoiPeeters #24mai impressionnante manif
— ArisOiko Photo (@ArisoikoPhoto) 24 mai 2016
La manif nationale du #24mai contre la #LoiPeeters et l’#austérité est sur facebook https://t.co/RHgdWlGRPr #FGTB pic.twitter.com/GkVeP9BN2T
— FGTB wallonne (@FGTBwallonne) 20 mai 2016