Le 6 avril, le Parti communiste portugais fêtera son centième anniversaire. L’occasion de saluer un parti qui est resté ferme dans ses principes d’action marxistes-léninistes et joue pleinement son rôle auprès des travailleurs. Dans ce texte que nous publions, le PCP tire un bilan de son action sur ces cent dernières années.
100 ans de lutte au service du peuple et du pays
(extrait de la résolution du CC du PCP, 1er mars 2021)
La fondation du PCP correspondait à un besoin historique de la classe ouvrière portugaise. Sa création reflète l’évolution du mouvement ouvrier portugais, son expérience et sa conscience sociale et politique, dans un climat de montée révolutionnaire, sous l’impact international de la Révolution d’Octobre.
La fondation du PCP a marqué le début d’une nouvelle étape du mouvement ouvrier au Portugal et de la vie nationale au cours de laquelle des décennies d’intervention et de lutte de la classe ouvrière portugaise, les leçons de la lutte de la classe ouvrière internationale et les enseignements de Marx , Engels et Lénine.
Les premières années de la vie du PCP n’ont pas été faciles à affirmer avec une idéologie révolutionnaire dans le mouvement ouvrier, en tenant compte de la structure et de la composition de la classe ouvrière à l’époque et de l’influence des anarchistes et des socialistes. Avec le coup d’État militaire du 28 mai 1926 qui conduisit à l’établissement de la dictature fasciste, le Parti, avec seulement cinq ans d’existence, fut interdit et persécuté, contraint de développer son activité dans les conditions de la répression clandestine et brutale la plus sévère, pour laquelle il n’était pas naturellement préparé.
C’est à partir de 1929, avec la Conférence d’avril et sous la direction de Bento Gonçalves, que le Parti, se tournant hardiment vers la classe ouvrière, promouvant une organisation capable d’agir dans la clandestinité, crée une presse clandestine – Avante! et O Militante -, organisé selon la conception léniniste d’un nouveau type de parti et véritablement initié une activité de masse, s’est traduit par un vaste ensemble de luttes importantes, qui lui ont valu un prestige et une influence croissants auprès de la classe ouvrière, des travailleurs et du peuple.
Après des années de coups d’État répressifs qui affectèrent gravement le Parti, la réorganisation de 1940-1941, processus au développement auquel Álvaro Cunhal participa, la tenue des IIIe et IVe Congrès, respectivement en 1943 et 1946, furent des moments décisifs pour assurer que le PCP a été le seul parti à résister à la violence de la répression fasciste, pour sa transformation en grand parti national, pour son affirmation comme l’avant-garde incontestée de la classe ouvrière et le promoteur de l’unité antifasciste et pour la définition de la voie insurrectionnelle pour le renversement du fascisme. Lesquels étaient fondamentaux pour garantir la continuité de l’action et de la direction du Parti et son renforcement: l’existence d’un noyau fort de fonctionnaires; l’application des principes organiques du centralisme démocratique; le strict respect des mesures visant à assurer la défense du Parti et de sa presse contre une répression fasciste féroce; l’enracinement dans la classe ouvrière et les travailleurs; une organisation solide; le renforcement de l’alliance de la classe ouvrière avec la paysannerie et d’autres couches sociales.
Le PCP était le parti de la résistance et de la lutte qui a ouvert la voie à la victoire. À cette fin, a contribué de manière décisive à la définition de ses objectifs, de sa tactique et de sa ligne politique, forgés au fil des ans et développés et consacrés au VIe Congrès, en 1965, avec l’approbation du Programme pour la Révolution démocratique et nationale, dont les lignes directrices ouvriront la voie au renversement du fascisme, à la conquête de la liberté et à la concrétisation de la révolution d’avril.
Le PCP a rapidement assumé son rôle d’avant-garde dans le développement de la lutte et de l’action de masse. Ce sont les expériences importantes des vagues de grèves et de luttes politiques au cours des décennies du XXe siècle qui, confirmant la justesse de sa ligne politique et les grandes capacités révolutionnaires de la classe ouvrière et des masses populaires – en contraste avec les tendances à l’engagement le fascisme, la nature aventureuse, opportuniste et instable des secteurs de la petite et moyenne bourgeoisie – ont atteint les fondements du fascisme et ont contribué de manière décisive au triomphe de la révolution d’avril.
Le PCP, dont le programme de renversement du fascisme était essentiellement confirmé, était le grand Parti de la Révolution, des libertés et droits des travailleurs et du peuple portugais, de la réforme agraire, des nationalisations, du contrôle ouvrier, du pouvoir démocratique local. – d’un régime démocratique inscrit dans la Constitution de la République portugaise approuvée le 2 avril 1976. Le PCP est intervenu dans tout ce processus en tant que force essentielle et déterminante. Son rôle dans la révolution d’avril et dans la fondation du régime démocratique est inscrit comme l’une des plus grandes réalisations de son histoire.
Le PCP, organisant et dirigeant la lutte des ouvriers et des masses populaires, a été et est le plus ferme défenseur de ces conquêtes et du régime démocratique face à l’offensive de la contre-révolution pour détruire ces conquêtes, restaurer et restaurer le pouvoir des grands groupes économiques auxquels la révolution d’avril avait mis fin. Il a été l’acteur le plus actif dans la résistance à l’offensive contre les droits des travailleurs, à la perversion de la démocratie politique, à la conduite d’une politique d’obscurantisme culturel et à la soumission croissante du Portugal aux intérêts étrangers, à savoir la CEE / Union européenne et l’OTAN, avec de sérieuses limitations sur souveraineté nationale.
Dans la dernière décennie du XXe siècle, face aux événements dans les pays socialistes d’Europe de l’Est, la situation et l’évolution en URSS, l’avancée rapide du processus de restauration du capitalisme monopoliste au Portugal et sous une forte pression pour changer ses caractéristiques , le PCP a réaffirmé sa détermination inébranlable à poursuivre la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs et des peuples, pour la liberté, la démocratie, l’indépendance nationale, la paix et le socialisme, son idéal et son identité communistes, exprimée dans la déclaration: «Nous étions, sommes et seront communistes ».