Des jeunes militants et responsables de différents partis sociaux-démocrates réclament un débat sur la sortie de l’UE dans leurs partis respectifs.
Même si on peut douter que ces jeunes responsables militants de ces partis sociaux-démocrates parviendront à se faire entendre de leurs appareils dirigeants, une telle pétition est une avancée très appréciable. On ne peut que se féliciter que de voir se développer une telle démarche, qui répond à l’appel et au travail militant du PRCF pour que s’ouvre un vrai débat sur cette question essentielle. En effet elle permettra d’ouvrir les yeux à un nombre croissant de militants et sympathisants de ces organisations sur la véritable nature de l’UE et à des interrogations sur les raisons et les méthodes du blocage du débat sur cette question par leurs appareils dirigeants.
Notons que ceux qui accusent les partisans de la sortie de l’UE de gauchisme irresponsable en seront pour leurs frais, car il y a même des militants du PS parmi les initiateurs de la pétition, c’est dire si l’idée est en train de s’étendre ! Notons aussi que les initiateurs des signatures sont des étudiants de sciences po, ce qui ajouté aux
nombreux intellectuels progressistes partisans de la sortie de l’UE, remettra à leur juste place les prétentieux qui disent que la sortie de l’UE ne peut être réclamée que par des ignares, et qui montre que ce débat est en train de s’étendre y compris parmi la petite bourgeoisie intellectuelle de sensibilité progressiste, ce qui est une étape importante pour faire tomber l’européisme qui se prétend de gauche.
Dans le même temps, les camarades du Réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF ont également lancé une initiative, rejointe et soutenue par les militants du PRCF membres du PCF, pour que s’ouvre là aussi un débat.
Mais au delà, devant le tsunami euro-austéritaire qui balaye nos conquètes sociales et démocratiques obtenus au prix de décennies de dure lutte, le temps doit aussi être à l’action. Tous ensemble. Tous ensemble, oui faisons front, pour la démocratie, pour le progrès social et pour la paix, pour briser les chaines de cette prison des peuples qu’est l’Union Européenne, pour sortir de cette arme de guerre contre les travailleurs qu’est l’Euro.
Car LE PEUPLE FRANÇAIS DOIT POUVOIR SE PRONONCER PAR REFERENDUM SUR L’EURO ET SUR L’UNION EUROPEENNE ! Et c’est pourquoi le PRCF a lancé – depuis la Fête de l’Humanité et dans un esprit de rassemblement – un appel pétition pour un réferendum. Signez cet appel, pour que le peuple souverain puisse réellement décider de son avenir.
L’ UE et l’euro cassent la France et ses conquêtes sociales !
LE PEUPLE FRANÇAIS DOIT POUVOIR SE PRONONCER PAR REFERENDUM SUR L’EURO ET SUR L’UNION EUROPÉENNE !
L’EURO, L’UNION EUROPÉENNE, LA FRANCE DOIT-ELLE « Y RESTER » OU BIEN EN SORTIR ?
En 1992, les promoteurs du Traité de Maastricht et de la monnaie unique promettaient aux Français le plein emploi, le progrès, la démocratie et la fraternité entre les peuples. L’expérience a démenti toutes ces promesses ; en effet,
- la zone euro est synonyme de récession, de casse du tissu industriel et agricole, de chômage massif, d’extension de la pauvreté et de la précarité ; « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » prescrite par l’U.E. aide les forces d’argent à démolir le produire en France, à comprimer les salaires, les services publics et la protection sociale.
- L’euro asservit les pays de l’est et du sud de l’Europe à l’économie allemande et à l’économie des U.S.A., dont la France devient un appendice.
- La souveraineté du peuple français, qui a refusé la constitution européenne, alias « Traité de Lisbonne », est bafouée ; les partis pro-Maastricht qui se succèdent au pouvoir exécutent la feuille de route destructive édictée par la Commission de Bruxelles, la Banque de Francfort et le patronat français.
- En France et ailleurs, les dégâts sociaux et liberticides ainsi que les frustrations engendrées par la « construction » européenne nourrissent l’extrême droite, la xénophobie, le racisme, le fascisme et la haine. Soutenus par l’ O.T.A.N., à laquelle l’ U.E. est étroitement liée, des nostalgiques du Troisième Reich relèvent la tête de l’Ukraine aux Pays baltes, provoquant la Russie et jouant avec la paix mondiale.
Sous la direction de l’OTAN, de l’UE et des USA, le pays est engagé par les gouvernants successifs dans des guerres coloniales en Libye, en Afrique subsaharienne et en Syrie.
- En fait de diversité culturelle l’’Oncle Sam se sert de l’ U.E., en passe de se muer en « Grand Marché Transatlantique », pour imposer son idéologie, sa langue et sa sous-culture.
- Les euro-régions et les « métropoles » menacent les communes et la « République laïque, une et indivisible » héritée de notre histoire.
Bref, la France issue de la Révolution et du Conseil national de la Résistance se dissout rapidement dans le bain d’acide d’une U.E. dominée par le capital financier.
- La dictature de l’ U.E. sur la Grèce, mais aussi le traitement humiliant infligé à l’Europe du sud et de l’est, prouve que l’ « Europe sociale » est impossible dans le cadre de l’ U.E., entièrement au service des plus riches et des plus puissants. Il faut donc que la France sorte de l’ U.E. et de l’euro pour permettre au peuple de reconstruire sa souveraineté, de remettre le monde du travail au cœur de la nation, d’organiser la coopération entre Etats souverains en Europe et hors d’Europe.Le peuple Français peut relever ce grand défi s’il reprend son destin en main sur des bases progressistes et républicaines.
Dans cette perspective, le peuple français doit au plus tôt pouvoir se prononcer sur le maintien ou non de la France dans la zone euro et dans l’ U.E. – Pour cela, il faut qu’un référendum soit rapidement organisé sur ces deux questions vitales et intimement liées :
« La France doit-elle rester dans la zone euro ? » – « La France doit-elle rester dans l’Union européenne? ».
Si le verdict populaire était contourné comme le fut scandaleusement le Non populaire de mai 2005 à la Constitution européenne, notre peuple devrait en tirer les conséquences pratiques en intervenant par tous les moyens possibles et en refusant toute légitimité à ceux qui auraient à nouveau violé sa souveraineté.
Signez et faites signez la pétition en ligne ! pour un référendum pour la sortie de l’euro et de l’Union Européenne !
Ouverture d’un grand débat sur les questions européennes et la souveraineté : Parlons souveraineté à gauche !
Nous, jeunes militants et responsables PCF, PG, MRC, Nouvelle Donne et PS appelons à un grand débat sur l’UE et la souveraineté.
Pour les pays d’Europe, il y aura un avant et un après l’expérience Syriza au pouvoir.
La stratégie de réorientation de l’Union Européenne a montré ses limites, la Grèce et la volonté de son peuple ont été mises au pas. L’Union Européenne a révélé sa véritable nature, elle est un ensemble d’institutions qui permet au capital financier d’exercer sa domination.
L’euro est l’outil de cette neutralisation de la démocratie. Nous avons vu agir la Banque Centrale Européenne : par les multiples pressions qu’elle a exercées, elle a pris le peuple grec en otage. L’aboutissement de cette crise par la mise en place d’un énième plan d’austérité nous oblige à la réflexion. Comment pouvons-nous accepter que la gauche se résigne à appliquer une politique qui va encore aggraver la situation des classes populaires?
Désormais, les mouvements qui veulent abattre l’austérité doivent prendre en compte cette donnée : la possibilité de modifier les traités est très faible. De ce fait, dans l’UE et dans l’euro, point de salut.
En conséquence, la souveraineté nationale doit être au cœur de tout projet de liberté et d’égalité. Aujourd’hui, l’État-Nation reste le seul cadre d’exercice de la souveraineté populaire, sans laquelle il n’y a pas de démocratie. C’est aussi le lieu principal où se concentre la lutte du peuple contre les puissances de l’argent.
Nous, partisans des forces contre l’austérité devons formuler un projet social et écologique qui réconcilie intérêt de la patrie républicaine et internationalisme authentique. L’internationalisme ce n’est pas le supranationalisme, c’est encore moins mettre en compétition les travailleurs de tout un continent les uns avec les autres. C’est au contraire la solidarité, et le soutien à toutes les luttes sociales qui s’expriment en Grèce, en Espagne et ailleurs.
Nous ne croyons pas à la rhétorique du repli sur soi, l’histoire prouve que la coopération est possible entre les nations en dehors du cadre supranational, comme le montrent les succès d’Ariane et d’Airbus.
Depuis des années, le projet européen, par son acharnement à détruire les nations, s’est rendu responsable de la montée des nationalismes qui ravagent notre continent. La France doit être libre pour accomplir son idéal d’égalité.
Le rêve de l’UE n’est plus : l’aspiration à la solidarité et à la protection à laissé place à une structure à l’ossature technocratique dont le bras armé est le néolibéralisme. Cette créature tyrannique sera balayée par l’histoire, et nous devons être politiquement armés pour que le progrès soit l’horizon du nouveau cadre politique qui s’annonce. Nous estimons que ces éléments décisifs du débat politique ne pourront plus être contournés.
Nous appelons donc à la tenue d’un grand débat sur les questions européennes au sein de la gauche afin de réorienter notre stratégie si nous voulons rassembler et vaincre.
Co-rédacteurs :
Lenny Benbara (Militant PCF), Arthur Contamin (Militant PCF, responsable du FDG Sciences Po), Côme Delanery (Militant PCF, responsable de Contre-Courant Sciences Po), Raphaël Audouard (co-secrétaire du PG Malakoff/Montrouge/Bagneux), Baptiste Peyrat (Militant PG), Simon Fulleda (Militant PS, fondateur du Cercle République), Mélanie Tissier (Militante Nouvelle Donne) et Paul Zurkinden (Secrétaire national du MRC)
U.E., ouvrir en grand le débat sur les alternatives à l’austérité !
Europe sociale ou rupture progressiste : ouvrir vraiment le débat après l’expérience grecque.
Le mémorandum imposé à la Grèce est un séisme politique dans toute l’Europe, bousculant les propositions alternatives à l’austérité. Oui ou Non, une autre politique est-elle possible dans le cadre de l’Union européenne ?
Le débat européen traverse les courants politiques, à droite comme à gauche. Depuis Maastricht puis le NON français de 2005, on sait qu’il est socialement marqué, opposant ouvriers, employés, jeunes, quartiers populaires, refusant très majoritairement les politiques européennes, aux professions libérales, cadres et centres-villes urbains, plus favorables à l’intégration européenne.
Le dernier congrès du PCF « rallumez les étoiles » a confirmé l’orientation pour une « Europe sociale » avec l’adhésion au PGE. La faucille et le marteau ont été remplacés par les étoiles européennes sur les cartes du parti. Les textes alternatifs, considérant l’UE comme une construction de la mondialisation capitaliste, sont restés minoritaires.
La force acquise par les mouvements de gauche radicale en Grèce et en Espagne semblait confirmer cette voie pour une autre Europe, avec la victoire de Syriza puis la force des 61% du NON grec.
Mais le choc d’une nouvelle vague d’austérité imposée à la Grèce et acceptée par Alexis Tsipras est une douche froide pour tous les militants, toutes les luttes sociales, pour la souveraineté des Etats. Ce choc a conduit à de nombreuses hésitations et discussions des communistes, à l’image des parlementaires communistes hésitant entre les votes Oui et Non.
La direction du PCF a proposé une analyse de cette situation à partir de trois scénarios. L’Europe de la finance et de l’austérité de la droite et des partis socialistes gouvernementaux, l’Europe de la concurrence nationaliste des extrêmes droites, et l’Europe sociale de la gauche radicale.
- Nous considérons qu’un débat large et ouvert conduirait à envisager un quatrième scénario.
- Que faut il de plus que 61% du peuple pour imposer une autre politique ? Faut-il une majorité à l’échelle de toute l’Europe pour mener une autre politique dans un pays ?
- Un dirigeant du PCF devrait-il accepter de mettre en œuvre une politique d’austérité plus dure que celle de Hollande pour éviter une « catastrophe financière » ?
- Quelle différence entre Hollande élu ennemi de la Finance pour la servir quelques mois plus tard, et Alexis Tsipras élu contre les mémorandums d’austérité, pour en appliquer un 6 mois plus tard ?
- Quels points communs entre les mémorandums grecs et la situation française (MES, TSCG, ANI, code du travail, retraites, privatisations, démantèlement des services publics…..) ?
- Les pertes de souveraineté poussées ne mettent-elles pas la Grèce dans une situation néo-coloniale ?
Ces questions conduisent à envisager un quatrième scénario, celui d’une révolution de nature anticapitaliste dans un pays, conduisant à la rupture avec les traités européens existants. Une telle rupture permettrait de ré-ouvrir l’histoire européenne sur la base de l’intérêt des peuples, dans une approche internationaliste, avec les forces diverses qui veulent construire un monde multipolaire s’imposant à l’impérialisme militariste US.
Le plan B proposé par Yanis Varroufakis, les propositions de Éric Toussaint issues de l’audit de la dette grecque, les analyses de nombreux économistes progressistes, les positions des communistes grecs ou portugais, montrent que de plus en plus de progressistes refusent de s’enfermer dans l’Europe sociale et réfléchissent hors du cadre porté par les partis du PGE.
Nous demandons l’ouverture d’un débat pluraliste avec tous les communistes, les syndicalistes, les progressistes, pour donner des arguments solides et partagés aux militants sur les alternatives possibles à l’austérité, à la domination des institutions non démocratiques de l’UE, à la toute puissance du système banquier et financier. Ce débat doit poser en toute clarté les éléments de crédibilité comparée du scénario de l’Europe sociale, et de celui d’une rupture progressiste avec l’UE.