Après les résultats des dernières élections législatives en Espagne, Angeles Maestro de Red Roja a confié à www.initiative-communiste.fr et Etincelle une tribune analysant la situation.
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Regarder la réalité en face, au delà des apparences et des illusions médiatiques
En utilisant les résultats électoraux comme excuse pour ne pas réfléchir sur la situation politique-électorale, quel paysage nous laissent-ils ?
L’apparence ne coïncide presque jamais avec la réalité.
Le débat des media sur les différentes possibilités de gouvernement, occulte le fait que le facteur plus remarquable qui se dégage des élections est la faiblesse des classes au pouvoir et la grande instabilité politique. Autrement dit, il est chaque fois plus difficile pour elles d’accomplir leur programme qui, inéluctablement, consiste à asséner des coups à la classe ouvrière et aux secteurs populaires.
Le résultat de l’indignation et de la mobilisation sociale est destructeur pour eux. La monarchie, les institutions politiques, judiciaires, les bureaucraties syndicales,… somme toute, tous les piliers de la Transition, craquent.
Même s’ils arrivent à former un gouvernement, ça sera l’exécutif le plus faible des dernières décennies. C’est-à-dire, qu’il sera le gouvernement qui trouvera la plus grande résistance populaire contre des mesures d’ajustement imposées par la Troïka qui feront pâlir – comme il est arrivé en Grèce – les antérieures.
Brexit : l’UE plus faible que jamais …
L’UE aussi se trouve plus faible que jamais et moins légitimée après le référendum du Royaume Uni. Le Brexit – qui a aussi fait crouler toutes les enquêtes – jaillit avec force et rage des zones ouvrières les plus frappées. C’est un coup de pied dans la gueule des politiciens de la City qui comme la misère, comme le disait Quevedo, a le visage de l’épouvantail. Et même si ceux qui ont remporté le succès étaient des partis racistes et xénophobes, c’est à cause de la subordination d’une gauche intégrée dans le système aux politiques du capital qui diabolisent le questionnement de l’UE. Mais surtout, à cause de l’absence d’alternatives des classes révolutionnaires qui remplissent la tâche historique de détruire l’ordre imposé par la Troika, perçue par chaque fois par plus de secteurs de la classe ouvrière comme la responsable de son désespoir.
Et c’est cette faiblesse des oligarchies européennes qui, en les déstabilisant – comme cela s’est produit dans toutes les grandes crises de l’histoire – ouvre plus de possibilités aux processus révolutionnaires. Pour autant que la colère populaire ait un référent politique capable de construire le chemin de la prise du pouvoir…
.. et plus en détail dans le cas de IU (Izquierda Unida, « Gauche unie ») et de PODEMOS…
C’est précisément pour ça qu’UNIDOS PODEMOS s’est montré incapable
Cette coalition n’a pas su tirer la leçon de Syriza qui montrait dramatiquement que le temps des réformismes touche à sa fin. Parmi le million de personnes qui a cessé de voter-pour eux, une bonne partie a compris que la coalition ressemblait tellement au PSOE (comme il est arrivé si souvent à IU) qu’elle a préféré voter pour l’original; une autre partie voyait maintenant ce qu’elle n’avait pas aperçu auparavant.
PODEMOS continuait à perdre de la crédibilité et d’appuis au fur et à mesure que le temps passait et montrait que pour l’équipe dirigeante on pouvait tout sacrifier à l’objectif de gagner des votes. Ils ont dépassé toutes les limites en attentant à la dignité et à l’intelligence de beaucoup de gens qui les avaient crus. Je cite deux exemples :
L’exclusion de son programme du questionnement de l’UE et le payement de la Dette avec le fiasco de Syriza devant les yeux, avec l’argument, comme l’ont fait Varoufakis et Errejón (on a même honte de le dire!), que « ici chez nous ce n’est pas le même cas parce que l’Espagne est trop grande », ça c’est traiter les gens d’idiots. Et les gens ont appris beaucoup ces dernières années, surtout en constituant La Marchas de la Dignidad et affichant comme slogan central le NON au payement de la Dette et chasser la Troïka.
L’autre exemple, l’omission du thème de la République dans leur programme ; et plus encore, avec le culot d’interdire les drapeaux républicains dans leurs meetings. On n’avait pas vu ça depuis les temps de Carrillo. C’est peut-être ça qu’ils voulaient dire quand ils parlaient d’une « deuxième Transition » !
L’important maintenant c’est donc accompagner la déception de tant de gens qui crurent que avec UNIDOS PODEMOS [Unis Nous Pouvons]… on pouvait ! Il est nécessaire d’expliquer à nouveau que, sur le plan électoral, celui qui veut représenter les intérêts de la classe ouvrière joue toujours dans le camp de l’ennemi. Et que pour autant les résultats seront toujours illégitimes. Il suffit de se rappeler la loi électorale même (selon elle, les territoires dépeuplés ont beaucoup plus de représentation que les zones urbaines), le contrôle des media, l’argent des grandes entreprises, les égouts de l’État, …
C’est pourquoi, à la différence de UNIDOS PODEMOS, même si la gauche cohérente, le considérant utile, décide se présenter aux élections, celles-ci seront toujours un outil secondaire de la lutte ; toujours consciente du fait que les changements décisifs dans le rapport des-forces ne seront jamais électoraux.
Pourquoi, bien que la crise frappe tant de millions de personnes, le surgissement d’une candidature révolutionnaire a-t-il été impossible?
Les conditions n’y étaient pas encore. Les processus doivent parcourir leur chemin et il a fallu que beaucoup de personnes illusionnées avec PODEMOS éprouvent par elles mêmes son manque de consistance et l’irrationalité des partis institutionnels.
L’abandon, de la part de UNIDOS PODEMOS – coalition qui d’ailleurs a liquidé IU (izquierda unida, « front de gauche » en Espagne, autour du PCE ndlr) –, de toute position de rupture, laisse un grand espace politique vide qu’il faut remplir à partir de positions de classe fermes et sur des piliers, non pas idéologiques mais politiques. Et la colonne vertébrale sera, inévitablement, le refus au payement de la Dette et la sortie de l’UE et de l’euro ). L’objectif fondamental ne sera pas électoral, mais la construction d’en bas d’organisations de pouvoir populaire forgées sous l’impulsion de la classe ouvrière et populaire.
C’est pour cela qu’il faut se préparer parce que viendront des coups très sérieux, et donc la réponse populaire doit être plus ferme en organisation et en objectifs politiques que celle de la période antérieure.
Les nouvelles coupes qu’exigent la Troïka pour les prochains mois, quelles conséquences auront elles pour les travailleurs?
L’automne va être dur. Le FMI, l’UE et le BCE n’occultent pas leur impatience pour appliquer les restrictions budgétaires exigées et que l’on chiffre à plus de 20 milliards d’euros. Pour nous rendre compte de leur portée, il suffit de savoir que c’est presque la moitié du budget du système public de santé et que ce programme de coupe doit être appliqué en moins de six mois.
Et il ne s’agira pas seulement de coupes dans les dépenses publiques, il faut y ajouter les privatisations, la réduction des pensions… Malheureusement, la souffrance du peuple grec montre bien le chemin que nous suivrons si nous ne mettons pas ce programme en échec.
Il n’est pas à écarter que, s’ils réussissent à constituer le gouvernement, ils prendront les mesures les plus agressives en profitant des vacances d’été, comme le fit le maintenant appelé « progressiste » Zapatero avec la réforme de l’article 135 de la Constitution. C’est pour cela qu’il faut accélérer le renforcement organisationnel de toutes les structures ouvrières et populaires, comme par exemple, Las Marchas de la Dignidad ou d’autres, et entamer des débats autour de la construction du référent politique.
De toute façon, nous voyons que l’organisation de la résistance est très difficile. Et la présence des deux syndicats CCOO et UGT n’aide certainement pas ce processus…
Cela n’est pas facile. Le degré de destruction des organisations de classe, créées jadis avec tant d’efforts dans la lutte contre la Dictature, est vraiment effrayant. Qu’il suffise de comparer le rôle de la CGT française – dans la toute récente lutte contre la menaçante Loi Travail française ou lors du référendum sur la Constitution européenne – avec celui des CCOO ou de l’UGT qui semblent plutôt se plier chaque fois un peu plus aux intérêts du grand capital au fur et à mesure que la crise s’approfondit. Il n’ya qu’entendre le dirigeant Toxo (CCOO) implorant la mise en place d’ un gouvernement « fort ».
Et ce n’est pas que le capital ne s’emploie pas à fond pour suborner des dirigeants dans d’autres lieux. De fait, en 2005, la direction de la CGT accorda en principe que la classe ouvrière française restât «neutre » vis-à-vis du référendum de la Constitution européenne. Mais il y a eu une révolte des bases populaires ce qui obligea le plus grand syndicat de France à faire une campagne pour le NON, ce qui fut décisif pour son rejet. Chez nous – avec l’appui des syndicats – le OUI gagna avec 77%; c’est vrai aussi qu’il y eut une abstention monumentale.
Dans l’État espagnol le mythe d’une l’Union européenne « sociale », a été un des piliers clé du « récit » – comme ceux de PODEMOS aiment dire – de la Transition. Tandis qu’on détruisait l’industrie lourde, les chantiers navals, l’agriculture et l’élevage de bétail, et avec ça, des milliers de postes de travail, la soi-disant gauche politique et syndicale fragmentait et affaiblissait la réponse ouvrière en acceptant et en reproduisant le discours du péage à payer pour entrer dans l’Europe des droits et des libertés. Dans ce péage à payer était comprise l’entrée dans l’OTAN…
Beaucoup plus tard, en 2012, et dans l’apogée de la mobilisation sociale contre la crise, fut créée la Cumbre Social [Sommet Social], sous l’auspice des CCOO, de l’UGT, du PSOE et de l’ IU. Tandis que l’UE imposait les politiques les plus dures d’ajustement, la « Cumbre » plaidait pour le « retour à l’état de bien-être », revendiquait l’« Europe Sociale » et même « les aspects sociaux de la Constitution espagnole ». Le même « quartetto », en 2015, dans une pathétique tentative de dévaluer le contenu politique de Las Marchas de la Dignidad, parrainait les « Euromarchas » avec le slogan « Une Autre Europe est possible ».
C’est très important de souligner la complicité de ces organisations, auxquelles s’ajoute aujourd’hui UNIDOS PODEMOS, dans la construction de trucs et de-machins avec l’objectif de dévaluer et de vider de contenu la réponse sociale et de la canaliser vers des objectifs qui ne questionnent pas le mythe européen.
Pour le moment, heureusement, leurs efforts ont échoué !
Le voyage de Pablo Iglesias au Royaume Uni plaidant en faveur du maintien du Royaume Uni dans l’UE, doit être ajouté à la liste de ses mérites pour candidater à la catégorie du bon « social-démocrate »
La prochaine visite d’Obama en Espagne, les manœuvres de l’OTAN dans nos territoires… ce n’est-il pas assez pour reprendre la lutte contre l’impérialisme ?
L’impérialisme est la concentration du pouvoir de classe du capitalisme contre la classe ouvrière et les peuples. C’est le lieu où s’expriment avec le plus de virulence les contradictions entre la volonté de souveraineté des peuples et la nécessité de domination des puissances centrales d’un capitalisme immergé dans une crise profonde.
A partir des peuples des États des centres impérialiste, on peut aussi attaquer les points plus vulnérables du pouvoir. La solidarité internationaliste et l’appui à la résistance des peuples, à l’intérieur même du ventre de la bête impérialiste, ont aussi une très grande force de dépassement.
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P.D.- Voici la réponse du Manifeste de Las Marchas de la Dignidad de Madrid – convoquant à une concentration devant l’embrassade des USA à Madrid le 10 juillet prochain – à la question : «pourquoi est-il nécessaire reprendre avec force la lutte ainsi que la solidarité internationaliste ?» :
Parce que un peuple qui ne sait pas qui sont ses ennemis, ne sait pas qui il est lui-même.
Parce que l’OTAN est le bras armé du capitalisme pour s’assurer que ses politiques de restrictions budgétaire et de privatisations s’imposent, moyennant des chantages, des actes terroristes ou directement avec des interventions militaires.
Parce que dès Torrejón, Rota, Morón, Saragosse, Nafarroa, Valence… de chaque port ou aéroport utilisé par les USA ou par l’OTAN, partent chaque jour l’agression et la mort vers d’autres peuples.
Parce que, tandis que des millions de travailleurs et de travailleuses de chez nous, manquent de tout et subissent la diminution de leurs ressources pour la santé ou pour l’éducation, des milliards d’euros sont destinés à l’armement qui ne génère que douleur et destruction
Parce que l’appartenance à l’OTAN et l’existence chez nous de bases militaires, en plus de rendre impossible toute souveraineté, nous identifient comme une pièce clef dans l’escalade militaire, croissante de jour en jour, contre la Russie, et nous placent dans le collimateur d’une possible agression.
Parce que, face aux objectifs criminels du TTIP et le CETA/Accord Commercial entre les USA et le Canada, il faut lutter plus que jamais pour les droits du travail, pour le logement et pour les services publics.
POUR TOUT CELA NOUS FAISONS APPEL AU PEUPLE DE MADRID, ANTIFASISTE ET ANTI-IMPÉRIALISTE, LE PEUPLE DU « NO PASARÁN », À SE LEVER POUR CRIER AU PLUS GRAND RÉPRÉSENTANT DE L’IMPÉRIALISME CRIMINEL :
- OBAMA GO HOME!
- CONTRE L’IMPÉRIALISME. POUR LA SOUVERAINITÉ DES PEUPLES.
- NON AU PAIEMENT DE LA DETTE
- CONTRE LE FMI, ET LA BANQUE MONDIALE
- OTAN NON, BASES HORS D’ICI !
- CONTRE LE.TRAITE TRANSATLANTIQUE TTIP
Angeles Maestro – Red Roja
Ángeles Maestro (Red Roja): « Los cambios decisivos en la correlación de fuerzas no serán electorales »
sando los resultados electorales como excusa para detenerse a reflexionar sobre la situación política-electoral, qué paisaje nos dejan…..
La apariencia, casi nunca coincide con la realidad.
El debate de los medios acerca de las diferentes posibilidades de gobierno, oculta que el factor más destacado que resulta tras las elecciones es la debilidad de las clases dominantes y la gran inestabilidad política. En otras palabras, tienen más difícil cumplir su programa que, ineludiblemente, pasa por asestar nuevos golpes a las clase obrera y sectores populares.
El resultado de la indignación y de la movilización social es demoledor. Se resquebraja la monarquía, las instituciones políticas, las judiciales, las burocracias sindicales, ..en definitiva los pilares de la Transición.
Si consiguen formar gobierno, será el ejecutivo más débil de las últimas décadas. Es decir, el que encontrará mayor resistencia popular para llevar a cabo las medidas de ajuste que impondrá la Troika y que – como ha ocurrido en Grecia – dejarán pálidas a las anteriores.
También la UE está mucho más débil que nunca y menos legitimada tras el referéndum de Gran Bretaña. El Brexit- que también ha negado todas las encuestas – surge con fuerza y con rabia desde las zonas obreras más golpeadas. Es una patada en la boca a los políticos de la City que tiene como la miseria – que decía Quevedo – cara de hereje. Y si han sido partidos racistas y xenófobos los que se apuntan el éxito es por la subordinación de la izquierda integrada en el sistema a las políticas del capital, que demonizan el cuestionamiento de la UE. Y, sobre todo, por la ausencia, todavía, de alternativas de clase revolucionarias que cumplan con la tarea histórica de destruir el orden impuesto por la Troika, que cada vez más sectores de la clase obrera perciben como responsable de su desesperación.
Y esa debilidad de las oligarquías europeas, es la que al desestabilizarles – como ha ocurridos en todas las grandes crisis de la historia – abre más posibilidades a los procesos revolucionarios. Siempre que la ira popular tenga un referente político capaz de construir el camino de la toma del poder…
y más pormenorizadamente en el caso de IU y Podemos…
Para eso precisamente es para lo que se ha mostrado incapaz Unidos Podemos.
No ha aprendido la lección de Syriza que mostraba dramáticamente que el tiempo de los reformismos se agota. Del millón largo de personas que dejó de votarles, unos entendieron que se parecía tanto al PSOE (como tantas veces le pasó a IU) que prefirieron votar al original y, otra vio ahora lo que no había percibido antes.
Podemos ha ido perdiendo credibilidad y apoyos a medida que pasaba el tiempo y mostraba que para su cúpula dirigente todo era prescindible ante el objetivo de ganar votos. Han traspasado todos los límites, atentando a la dignidad y a la inteligencia de muchas gente que en un principio les creyó. Pongo sólo dos ejemplos.
Excluir de su programa el cuestionamiento de la UE y el pago de la Deuda, cuando el fiasco de Syriza está tan próximo, arguyendo como hicieron Varoufakis y Errejón que (da hasta vergüenza decirlo) “aquí no pasaría lo mismo porque España es demasiado grande”, es llamar estúpida a la gente. Y la gente ha aprendido mucho en los últimos años, sobre todo construyendo unas Marchas de la Dignidad que colocaban como lema central no pagar la Deuda y echar a la Troika.
El otro ha sido la omisión de la República en su programa y , sobre todo, haber tenido la poca vergüenza de prohibir las banderas republicanas en sus mítines. Eso no se veía desde Carrillo. Quizás a eso se referían con la “2ª Transición”.
Lo que importa ahora es acompañar la decepción de tanta gente que creyó que con Unidos Podemos se podía. Es preciso volver a explicar que en el plano electoral quien represente los intereses de la clase obrera siempre jugará en terreno enemigo. Y que por lo tanto los resultados son siempre ilegítimos. Baste recordar la ley electoral (los territorios despoblados tienen mucha mayor representación que las zonas urbanas), el control de los medios de comunicación, el dinero de las grandes empresas, las cloacas del Estado,…
Por eso, a diferencia de Unidos Podemos, aun cuando la izquierda coherente opte – cuando lo considere útil – por presentarse a las elecciones, será siempre como una herramienta secundaria de la lucha; sabiendo que los cambios decisivos en la correlación de fuerzas no serán electorales.
Pese a la crisis que golpea con tanta dureza a millones de personas, por qué fue imposible que surgiera una candidatura revolucionaria?
Las condiciones aún no se daban. Los procesos tiene que recorrer su camino y ha sido preciso que mucha gente se ilusionó con Podemos compruebe por sí misma su falta de consistencia y lo irracional de las apuestas institucionales.
El abandono de cualquier posición rupturista por parte de Unidos Podemos – que se ha llevado por delante a IU- deja un gran espacio político vacío que es imprescindible construir desde posiciones de clase firmes y sobre pilares, no ideológicos, sino políticos. Y la columna vertebral será, inevitablemente, no pagar la Deuda y salir de la UE y del Euro. El objetivo fundamental no será electoral, sino la construcción desde abajo de organizaciones de poder popular forjadas al calor de la lucha obrera y popular.
Para eso hay que prepararse porque van a venir golpes muy serios y la respuesta popular debe ser superior en organización y en objetivos políticos a la del periodo anterior.
El nuevo recorte que exige la Troika para los próximos meses qué consecuencias tendrá en los trabajadores?
Este otoño va a ser duro. El FMI, la UE y el BCE no ocultan su impaciencia por aplicar los recortes exigidos y que se calculan en más de 20.000 millones de euros. Para valorar su envergadura baste decir que es casi la mitad del gasto público anual en sanidad y que tendrá que aplicarse en menos de seis meses.
Y no serán sólo recortes en el gasto público, sino nuevas reformas laborales, más privatizaciones, reducciones en las pensiones.. Por desgracia, el sufrimiento del pueblo griego muestra el camino que seguiremos si no lo remediamos.
No es descartable que, si consiguen formar gobierno, tomen las medidas más agresivas aprovechando el verano, como hizo el ahora “progresista” Zapatero con la reforma del articulo 135 de la Constitución. Por ello hay que acelerar el reforzamiento organizativo de todas las estructuras organizativas obreras y populares, como las Marchas de la Dignidad u otras, y abrir los debates en torno a la construcción del referente político.
De todos modos estamos viendo que es muy difícil la organización de la resistencia. La presencia de dos sindicatos como CCOO y UGT no ayudan precisamente al proceso…
No es fácil. El grado de destrucción de las organizaciones de clase creadas con tanto esfuerzo durante la lucha contra la Dictadura es atroz. Baste comparar el papel de la CGT francesa en la reciente lucha contra la reforma laboral o cuando el referéndum de la Constitución europea, y el de CC.OO. y UGT, que parecen doblegarse cada vez más a los intereses del gran capital a medida que se profundiza la crisis. Es suficiente recordar las palabras de Toxo hace unos meses pidiendo un gobierno “fuerte”.
Y no es que el capital no se emplee a fondo en sobornar dirigentes en otros lugares. De hecho, en 2005, la dirección de la CGT acordó en un principio que la clase obrera francesa era “neutral” ante el referéndum de la Constitución Europea. Pero hubo una revuelta de las bases que obligó a que el mayor sindicato de Francia hiciera campaña por el No, hecho que fue decisivo para su rechazo. Aquí – con el apoyo de los sindicatos – el SI ganó por un 77%, eso si, con una abstención monumental.
En el Estado español el mito de la Unión Europea “social” ha sido un pilar clave del “relato” – como dicen ahora los de Podemos – de la Transición. Mientras se destruía la industria pesada, los astilleros, la minería, la agricultura y la ganadería – y con ello cientos de miles de puestos de trabajo – la supuesta izquierda política y sindical, fragmentaba y debilitaba la respuesta obrera, mientras aceptaba y reproducía el discurso de que ése era el peaje a pagar para entrar en la Europa de los derechos y las libertades. Y en ese peaje a pagar iba incluida la entrada en la OTAN…
Mucho más tarde, en 2012 y en el momento álgido de la movilización social contra la crisis, se creó la Cumbre Social, auspiciada por CC.OO. UGT, PSOE e IU. Mientras las políticas más duras de ajuste se imponían por la UE, la “Cumbre” abogaba por la “vuelta al Estado del Bienestar”, reivindicaba la “Europa social” e incluso “los aspectos sociales de la Constitución española”. El mismo “cuarteto” en 2015, en un patético intento de devaluar el contenido político de las Marchas de la Dignidad, auspiciaban las “Euromarchas” con el el lema de “Otra Europa es posible”.
Es muy importante destacar la complicidad de estas organizaciones, a las que se suma ahora el silencio clamoroso de “Unidos Podemos”, en la construcción de tinglados con el objetivo de devaluar y vaciar de contenido la respuesta social, para encauzarla hacia objetivos que nunca cuestionen el mito europeo.
Afortunadamente, por ahora, sus intentos han fracasado.
El viaje de Pablo Iglesias al Reino Unido para pedir el SI a la permanencia en la UE, debe añadirse a la lista de contribuciones para optar a la categoría de buen “socialdemócrata”.
Las visita de Obama, las maniobras de la OTAN, ¿por qué es tan necesario que se retome la lucha contra el imperialismo…?
El imperialismo es la concentración del poder de clase del capitalismo contra la clase obrera y los pueblos. Es el lugar donde se expresan con mayor virulencia las contradicciones entre la voluntad de soberanía de los pueblos y la necesidad de dominación de las potencias centrales de un capitalismo en profunda crisis.
Desde los pueblos de los Estados centrales es también desde donde se puede atacar los puntos más vulnerables del poder. La solidaridad internacionalista y el apoyo a la resistencia de los pueblos, desde el vientre de la bestia imperialista tienen una gran trascendencia.
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Esta es la respuesta del Manifiesto de las Marchas de la Dignidad de Madrid – convocando el 10 de julio ante la Embajada de los EE.UU. – a la pregunta de por qué es necesario retomar con fuerza, tanto la lucha, como la solidaridad internacionalista:
Porque un pueblo que no sabe quiénes son sus enemigos, no sabe quién es.
Porque la OTAN es el brazo armado del capitalismo para asegurar que sus políticas de recortes y privatizaciones se imponen, mediante chantajes, actos terroristas o directamente mediante intervenciones militares.
Porque desde Torrejón, desde Rota, desde Morón, desde Zaragoza, desde Nafarroa, desde Valencia, desde cada puerto o aeropuerto que utilizan los EE.UU. o la OTAN está saliendo la agresión y la muerte hacia otros pueblos.
Porque mientras millones de trabajadores y trabajadoras aquí carecen de todo y faltan recursos para sanidad o la educación, miles de millones de euros se destinan a gasto en armamento que sólo genera dolor y destrucción.
Porque la pertenencia a la OTAN y la existencia de las Bases, además de hacer imposible cualquier soberanía, nos identifica como pieza clave en la escalada militar contra Rusia que se acrecienta cada día y que nos convierte en diana preferente ante una posible agresión.
Porque frente a los objetivos criminales del TTIP y el CETA/Acuerdo Comercial entre EE.UU. – Canadá hay que luchar mas que nunca por los derechos laborales, por la vivienda y por los servicios públicos.
POR TODO ELLO LLAMAMOS AL PUEBLO DE MADRID, ANTIFASCISTA Y ANTI-IMPERIALISTA, EL DEL ¡ NO PASARÁN!, A LEVANTARSE DIGNO Y REBELDE PARA GRITAR AL MÁXIMO REPRESENTANTE DEL IMPERIALISMO CRIMINAL:
OBAMA GO GOME!
CONTRA EL IMPERIALISMO. POR LA SOBERANÍA DE LOS PUEBLOS
NO AL PAGO DE LA DEUDA. CONTRA EL FMI Y EL BANCO MUNDIAL
OTAN NO, BASES FUERA.
CONTRA EL TTIP