François Hollande a annoncé lundi 18 janvier un plan d’urgence soit disant pour lutter contre le chômage.
Différentes annonces ont été lancées :
- la « formation » de 500.000 chômeurs. Personne n’est dupe, il ne s’agit que de faire changer de case dans les statistiques 500 000 chômeurs pour permettre au gouvernement d’annoncer une « inversion » de la courbe du chômage. Rappelons qu’il y a près de 6,5 millions de chômeurs en France et que le dumping social impulsé par l’Union Européenne du Capital entretient la destruction du produire en France détruisant mois après mois des milliers et milliers d’emplois
- Le versement d’une prime à l’embauche de 2000€ pour les bas salaires : encore une manière de faire payer les salaires non pas par les entreprises mais par les travailleurs eux même. Ainsi que la prolongation du CICE auquel s’ajoute un nouveau cadeau de 2 milliards d’euros. Rappelons que 2 milliards d’euros c’est 100 000 emplois CDI au smic à plein temps tout de suite ! Bref en Janvier avec François Hollande c’est toujours Noël pour les patrons et les multinationales, de solides étrennes pour le MEDEF et des coups de matraques pour les travailleurs tels les syndicalistes de Goodyear envoyés en prison.
- La réduction des indemnités chômages dans le cadre de la révision de l’assurance chômage (convention unedic) tel que demandé par le MEDEF…
- La fin des 35 heures et même de la durée légale du travail déclenchant le paiement des heures supplémentaire. François Hollande a ainsi déclaré : « Les accords d’entreprises pourront fixer les modalités d’organisation du temps de travail, sans remettre en cause la durée légale, en permettant par exemple de fixer le taux de majoration ou le nombre d’heures supplémentaires, ou de moduler davantage le temps de travail au-delà même de l’année»
- Dernière annonce, le plafonnement des indemnités de licenciements. Celles-ci s’inscrit pour autant dans le cadre d’une offensive totale contre le code du travail, les droits des travailleurs, réclamée par le MEDEF et exigée par la Commission Européenne dans ces derniers ordres au gouvernement français (lire ici). Cette mesure vise de fait à la suppression du CDI et des protections qu’il offre aux travailleurs.
Certains commentateurs présentent ces mesures comme un plan contre le chômage. Il n’en est rien, derrière ce plan de com’ se cache en fait de nouvelles annonces dans la continuité des précédentes visant à satisfaire le MEDEF et confirmer à la Commission Européenne que le gouvernement français obéit aux ordres qu’elle lui a donnés, ordres qui sont directement ceux des multinationales, des banques, des patrons, c’est à dire les ordres de la classe capitaliste : baisser les salaires, supprimer les droits des travailleurs, libéraliser et privatiser les services publics. Sans rompre avec l’Union Européenne, avec l’Euro, impossible de refuser de se soumettre à cette dictature de la classe capitaliste. Les travailleurs continueront de payer toujours plus, toujours plus exploités, toujours plus précaires, toujours plus pauvres pour remplir les coffres de l’oligarchie capitaliste au sein des paradis fiscaux.
Les annonces de François Hollande correspondent aux exigences de la Commission Européenne !
Rappelons que parmi les ordres données à la France par la Commission Européenne en mai 2015, on retrouve explicitement celui de réviser à la baisse pour les travailleurs les indemnités chômages. C’est bien ce qu’à proposé – comme le demande également le patronat et la finance – François Hollande.
« Les conditions d’éligibilité, la dégressivité des allocations et les taux de remplacement pour les salaires les plus élevés devraient être réexaminés » ainsi que « entreprendre une réforme du système d’assurance chômage afin d’en rétablir la viabilité budgétaire et d’encourager davantage le retour au travail » mai 2015, courrier de la Commission Européenne à Michel Sapin (lire ici)
Ce trouvait également l’ordre de poursuivre l’abaissement du coût du travail (c’est à dire les salaires) ce qui est bel et bien l’objet des nouveaux cadeaux de plusieurs milliards d’euros au patronat.
« à maintenir les réductions du coût du travail découlant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et du pacte de responsabilité et de solidarité, notamment en les mettant en œuvre comme prévu en 2016; à évaluer l’efficacité de ces dispositifs en tenant compte des rigidités du marché du travail et du marché des produits; à réformer, en concertation avec les partenaires sociaux et conformément aux pratiques nationales, le système de formation des salaires pour que ceux-ci évoluent au même rythme que la productivité; à veiller à ce que les évolutions du salaire minimum soient compatibles avec les objectifs de promotion de l’emploi et de la compétitivité » mai 2015, courrier de la Commission Européenne à Michel Sapin (lire ici)
mais également l’injonction de faire sauter les protections accordées par le CDI, ainsi que par la législation sur le temps de travail :
« réformer le droit du travail afin d’inciter davantage les employeurs à embaucher en contrats à durée indéterminée; à faciliter, aux niveaux des entreprises et des branches, les dérogations aux dispositions juridiques générales, notamment en ce qui concerne l’organisation du temps de travail; à réformer la loi portant création des accords de maintien de l’emploi d’ici à la fin de 2015 en vue d’accroître leur utilisation par les entreprises; » mai 2015, courrier de la Commission Européenne à Michel Sapin (lire ici)
Personne ne peut contester l’identité totale entre les ordres de la Commission Européenne et les annonces de François Hollande. Il est vrai que les traités européenne donne totalement la main à la Commission Européenne et à la BCE pour que sous la menace de lourdes sanctions, sous la menace de l’Euro, les gouvernements exécutent ses ordres. Et si ces ordres sont ceux des multinationales, c’est parce que depuis l’origine, l’Union Européenne et l’Euro ont été construites par l’oligarchie capitaliste pour renforcer et protéger son pouvoir absolu, en divisant et opposant les peuples, en privant les travailleurs de moyens d’action l’UE supranationale supprimant toute souveraineté nationale.
Rester dans l’Union Européenne, dans l’Euro – comme la tragique crise en Grèce cet été l’a démontré, c’est s’interdire toute alternative populaire servant les intérêts des travailleurs. Rester dans l’UE, dans l’Euro c’est interdire toute alternative réelle, crédible. Sans alternative crédible il est impossible de mobiliser les forces populaires qui, en faisant front ont seules la capacité de changer la donne. En sortir par la porte progressiste, celle mettant au centre les travailleurs, celle de la solidarité internationaliste, c’est au contraire s’en sortir. C’est pouvoir remobiliser dans un front antifasciste populaire et patriotique les travailleurs sur la base d’une alternative populaire crédible, capable de rompre avec la chute sans fin dans le désespoir de l’eurostérité et de la fascisation qui l’accompagne, pour rouvrir une dynamique progressiste, une dynamique révolutionnaire pour notre pays et bien au delà.
Parce que c’est au peuple de décider, parce que nous pouvons et que nous devons nous rassembler, signez et faites signer la pétition pour un referendum pour la sortie de l’UE et de l’Euro. Faisons sauter les barreaux de cette prison des peuples qu’est l’union européenne, brisons les chaines de l’Euro, confions le pouvoir au peuple !
JBC pour www.initiative-communiste.fr