Quel drôle de sommet de l’OTAN : le président américain D. Trump cherche à recouvrer des dettes qui n’existent pas et les dirigeants européens réaffirment qu’ils veulent augmenter à 2% du PIB leur budget d’armement. Une vague énorme sans précédent de réarmement est devant nous : rien que pour l’Allemagne, les dépenses vont bondir de 37 milliards d’euros à 69 milliards par an et, pour l’Europe, de 200 milliards à bien plus que 300 milliards d’euros. L’Europe de la crise, du chômage doit payer des interventions et des guerres absurdes, les monopoles de l’armement applaudiront. Cela se traduira par des coupes sombres pour l’éducation, la science, les questions de santé et d’écologie.
On devrait accepter l’implication de l’OTAN dans le soi-disant « combat contre l’État Islamique » qui en réalité signifie des guerres contraires au droit international. De la sorte que l’Allemagne appartient encore plus à une très active alliance belliqueuse, celle d’une guerre qui répand la terreur à une échelle de plus en plus vaste. Des campagnes de bombardement encore plus brutales en seront le résultat. Des innocents sont les principales victimes et on peut redouter un renforcement renouvelé de l’IS et des alliés « groupes terroristes ». Créant une escalade dans la guerre dans et autour de la Syrie, la région dans son ensemble sera une poudrière encore plus incontrôlable. Cette fuite en avant dans la guerre contre le terrorisme ne produira qu’un nouvel échec car les guerres ne résolvent pas les problèmes, elles ne font que les renforcer et déstabiliser des sociétés entières, des régions et des pays.
Les trois mots d’ordre de ce sommet: plus d’argent, plus d’armes, plus de budget peuvent être facilement traduites plus d’argent pour des armes plus modernes pour plus de guerres, partout dans le monde.
Mais Bruxelles n’était pas seulement la ville des partisans des guerres, froides ou chaudes.
Plus de 12.000 manifestants se sont réunis mercredi dans une action colorée, jeune, diverse, impressionnante et bruyante à travers la ville. Pendant des heures, ce défilé expressif ininterrompu pour la paix a serpenté dans les rues de Bruxelles, déployant des pancartes diverses, des banderoles, des effigies et des affiches fabriquées par chacun. L’action était musicale et bruyante, organisée internationalement. De nombreux pays, de nombreux slogans, une atmosphère impressionnante. Faisant entendre partout la revendication « Non à l’OTAN » dans les rues, « stop à une nouvelle course aux armements » étant le slogan rassembleur d’une manifestation de militants de la paix, de militants antimondialistes pacifistes, féministes et écologistes – une large coalition de résistance qui est alimentée par différentes sources politiques.
Plus de 200 personnes ont assisté au contre-sommet du mouvement de paix belge et international jeudi. L’internationalisme présidant à cette conférence de paix qui a abordé tous les défis pour la paix. Dans une atmosphère de solidarité et de tolérance mutuelle on a pu constater énormément de convergences notamment :
- Le défi du mouvement de la paix est de repousser la nouvelle vague de course aux armements, avec l’augmentation à 2% du produit national brut et au contraire d’appliquer le désarmement réel ; le désarmement pour le développement et le désarmement comme solution aux problèmes sociaux et mondiaux ont été soulignés par les participants, la préoccupation générale étant de se renforcer sur cet objectif.
- Le projet de traité de l’ONU pour l’interdiction des armes nucléaires a été présenté lundi, qui doit devenir une réalité Son principe le désarmement nucléaire doit être diamétralement opposé à la politique de surarmement de toutes les puissances nucléaires. L’Europe doit être exempte de toute forme d’arme nucléaire.
- La coopération plutôt que la confrontation est la seule politique raisonnable, nécessaire et possible, cela vaut d’abord et surtout avec la Russie. Chaque diabolisation visant à la construction d’un ennemi, chaque dénigrement ne sert qu’à préparer la guerre.
- Mettre fin aux guerres d’ingérence, que ce soit au Mali il ou en Afghanistan ou les nombreux autres champs de batailles de l’OTAN, est la condition et le préalable à un développement pacifique et équitable dans le monde.
L’OTAN veut « mesurer l’efficacité » de ses décisions de surarmement et de guerre à Bruxelles et nous lui opposerons chaque année la démonstration de efficacité des mesures de paix reposant sur une alternative civile.
Tous ces points signifient clairement NON à l’OTAN et dire que cette machine de guerre doit être délégitimée. L’objectif doit être de surmonter l’OTAN. L’OTAN et la paix mondiale sont incompatibles : la coopération, tous ensemble, doit être l’objectif. Ces positions de base du réseau international NON à la guerre et non à l’OTAN, ont trouvé une large approbation.
Tout cela doit conduire à mobiliser à nouveau un large mouvement international pacifique, très divers mais agissant à l’unisson qui mobilise des secteurs de plus en plus larges de la société sur des actions communes.
Les participants de ce contre-sommet ont pris l’engagement personnel de contribuer à l’atteinte de cet objectif. L’état d’esprit optimiste de la manifestation et du contre-sommet donne du courage, pour atteindre ce but. Les prochaines actions seront, entre autres, le sommet du G20
Reiner Braun, Co-Président de Bureau international pour la Paix (IPB)
Kristine Karch, Lucas Wirl, coordinateurs des réseaux non à la Guerre non à la guerre non à l’OTAN (No to war – No to NATO)
Traduction depuis l’allemand GG pour www.initiative-communiste.fr – journal et site web du PRCF
Les photos de la manifestation à Bruxelles
Le peuple d’abord, pas la guerre
Cet appel a été approuvé par la 2ème réunion préparatoire internationale pour des actions contre le sommet de l’OTAN 24/25 mai 2017 à Bruxelles.
Appel à des actions internationales contre le sommet de l’OTAN à Bruxelles les 24 et 25 mai 2017
Le prochain Sommet de l’OTAN sera le premier auquel participera le Président des Etats-Unis, Donald Trump. Il se tiendra les 24 et 25 mai dans les tout nouveaux bâtiments du siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles, la ville où sont basées l’OTAN et l’Union européenne (UE), deux institutions qui coopèrent étroitement dans leurs politiques militaires.
L’OTAN et ses Etats membres participent à des guerres et des interventions militaires illégales, en Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye, en Irak, en Syrie, dans la mer Méditerranée et dans l’océan Indien. Ils contribuent massivement à l’instabilité internationale, à la course aux armements et à la militarisation. L’OTAN reste liée à la plus grande menace contre l’humanité : les armes nucléaires.
De sommet en sommet, l’OTAN perpétue, met en œuvre et étend sa politique de guerre et de domination.
Le monde entier est témoin des conséquences de cette politique : des pays entiers sont dévastés, des millions de gens deviennent des réfugiés, souffrent terriblement ou sont tués ; l’environnement se dégrade de façon désastreuse, l’extrémisme violent et le terrorisme augmentent ; les tensions et les affrontements militaires se multiplient ; les armes nucléaires prolifèrent et le risque d’une guerre atomique s’accroît.
La seule réponse de l’OTAN face à ces effroyables conséquences est d’accélérer encore le militarisme et la guerre :
- Tous les Etats membres de l’OTAN sont appelés à augmenter leur budget militaire jusqu’à 2 % de leur PIB. En cette période de crise économique et d’austérité, cela revient à réduire toujours plus les budgets destinés aux besoins sociaux, à l’éducation, la justice, la coopération internationale et la protection de l’environnement, qui sont tous essentiels pour construire un monde plus pacifique et plus stable.
- Les Etats membres de l’OTAN devront utiliser 20 % de leur budget de défense à des équipements militaires : navires de guerre, avions de combat, drones, bombes, technologie. Le tout-puissant lobby de l’armement se frotte les mains d’avance. L’OTAN accélère la course aux armements au mépris des mécanismes diplomatiques pour la résolution des conflits.
- L’OTAN aggrave les tensions avec la Russie, en déployant des troupes et des armements à sa frontière et en installant un système de défense anti-missiles. Tout cela relance le développement militaire et empêche la construction de relations pacifiques et une compréhension mutuellement avantageuse.
- L’OTAN et ses Etats membres multiplient les interventions hors de leurs territoires et augmentent leur présence partout dans le monde au moyen de partenariats et de “coalitions de volontaires”. Ils accroissent leur domination économique, politique et militaire, au lieu d’investir politiquement et financièrement dans l’ONU pour atteindre son but d’un monde pacifique et plus sûr.
- L’OTAN présente le développement de ses politiques nucléaires comme la “garantie” suprême de la sécurité de ses membres, nonobstant le fait qu’une majorité des pays du monde entame des négociations pour un traité d’interdiction des armes nucléaires. Entretemps, les armes nucléaires étatsuniennes stationnées en Europe – sous couvert de l’OTAN – et ailleurs, sont modernisées à coups de dizaines de milliards de dollars.
Nous ne voulons pas de la militarisation de l’UE ni d’une superpuissance européenne, tel que le préconisent avec de plus en plus d’insistance les dirigeants de l’UE. La fermeture militaire des frontières européennes n’est pas une réponse au défi de l’immigration. Les réfugiés sont les bienvenus.
L’OTAN est la machine de guerre la plus agressive du monde. Nous avons besoin, de toute urgence, de paix et de développement durable.
Nous appelons toutes les personnes et organisations éprises de paix à se joindre aux protestations contre le Sommet de l’Otan, à Bruxelles et dans le monde entier. Faisons pression sur nos gouvernements pour investir dans le bien-être social, pas dans la guerre.
Nous demandons clairement à nos gouvernements : nous devons quitter l’OTAN et l’OTAN doit être dissoute.