Le PRCF et initiative-communiste.fr porte à la connaissance des internautes l’intéressante intervention de la camarade Danielle Trannoy, membre du Conseil National du PCF, en désaccord stratégique avec sa direction.
Conseil National / 2 avril 2014. Danielle Trannoy. Membre du CN. Le 29 mars 2014.
Les camarades de ma section déplorent que le débat sur l’UE soit à nouveau escamoté.
Consacrer deux heures pour régler la question de l’orientation des élections européennes du 25 mai, est ressenti comme une insulte envers les communistes.
Alors qu’ils sont préoccupés par la situation politique, on leur demande de valider un accord déjà négocié et les têtes de listes déjà décidées. En fait, on leur demande de donner quitus à une « feuille de route » ou un « chèque en blanc ». Cela nous fait penser à une démarche de management patronal !
Privés, en congrès de débat sur les objectifs fondateurs de l’UE et de l’Euro, et de ce qui en découle, d’une stratégie pour leur parti, ils n’ont pu élaborer une pensée collective dans un cadre statutaire. Ce qui fait cruellement défaut pour ces élections européennes et au lendemain des municipales.
Les camarades qui ont eu connaissance de l’ordre du jour du prochain CN (de 2 heures) ont compris, qu’en validant un accord, la Direction allait à nouveau assigner aux militants communistes le rôle d’exécutants, évacuant les questions de fond qui traversent la société française et donc, les communistes.
Quel sera donc le contenu électoral qui sera présenté aux communistes ? Un peu de PCF-PGE, un peu de PG, un peu de Fase….. au total, un contenu compatible avec le PGE ?
La défiance et le rejet largement majoritaire envers l’UE conduiront à l’abstention, au refus de vote, au boycott, très vraisemblement. Les élections municipales confirment l’’absence de projet et l’abandon du monde du travail. Depuis plusieurs années, l’abstention qui s’ancre dans la société devrait être appréhendée comme un fait politique majeur et majoritaire sur lequel le PCF devrait s’appuyer pour répondre aux attentes populaires, au désarroi qui s’est installé dans la population.
Ayant dit majoritairement NON au Traité de Rome, NON à Maastricht, NON au Traité Constitutionnel en 2005, ils se posent des nombreuses questions sur la nécessaire sortie UE-Euro-Otan, sur la reconquête des souverainetés nationale et populaire. Questions auxquelles la Direction oppose une fin de non-recevoir systématique sous-estimant la complexité et la gravité de la situation. Les militants devront bien transgresser ce tabou imposé.
Que signifie donc : valider des « têtes de liste » ? La Direction devrait à notre avis se poser la question prioritaire : « Nous voulons des élus qui défendront le mieux les préoccupations et les valeurs du monde du travail » et se dégager impérativement des marchandages des élections successives (y compris dans le Front de Gauche) ce qui provoque malaise et dégoût des militants, exclus des prises de décision.
A force de s’effacer derrière le sigle et le logo « FDG », de céder des places à des partenaires incertains, de très nombreux camarades comprennent que leur parti a renié ses références de lutte contre le capitalisme.
IL serait temps de comprendre que l’effacement du PCF loin de favoriser le rassemblement entraine la progressivement la perte de l’identité de classe du PCF, voire sa disparition.
Pour l’instant, les communistes expriment des sentiments, d’écœurement, de colère, de désarroi contre la stratégie de leur parti qui n’est pas, actuellement, porteur de résistances, de fierté, d’identités populaires pour affronter le capitalisme et l’Union Européenne avec un projet politique à la hauteur de la situation.
Comment mener campagne ?
Il nous semble impossible d’échapper au débat qui est dans toutes les têtes sur « comment se libérer de l’UE et de l’Euro ». Comment en sortir pour regagner notre souveraineté ?
Sur le grand marché transatlantique. « Le traité de Lisbonne donne les coudées franches à l’UE pour négocier de manière autonome des accords diplomatiques et sécuritaire avec les Etats-Unis afin de renforcer l’architecture transatlantique» .P 62 Dracula contre les peuples, P Le Hyaric.
Comment peut-on parler d’aménagement de l’UE ? Surtout que M° Barroso président du Conseil européen négocie dans le dos avec le Président des Etats-Unis. Le marché Transatlantique est là pour augmenter les exportations américaines, soutenir les emplois américains et s’étendre en Asie. Et à aucun moment il n’est question des emplois en Europe.
Le capitalisme n’est pas aménageable, l’UE ne peut se transformer par voie institutionnelles. Seules les luttes s’inscrivant dans un cadre national sont en capacité d’ouvrir de larges rassemblements pour transformer la société.
Aussi, la responsabilité des communistes doit être de faire grandir le rassemblement à partir du refus des traités et des directives européennes. Cela permettrait de s’affranchir du climat de confusion politique et de l’échec de la social-démocratie (dont le PGE est une nouvelle variante).
Loin de tout repli orthodoxe, les militants peuvent remettre en chantier : les trois bases d’une démarche communiste : appropriation sociale articulée à une économie des besoins et l’intervention des travailleurs ; la démocratie institutionnelle ; la citoyenneté conçue comme un objectif en soi, fondement de la recomposition dans la crise.
C’est l’attente des communistes, dans et hors parti, du peuple de France.
La situation nécessiterait à notre avis la tenue d’un congrès pour reposer spécifiquement notre stratégie sur la question de l’Union Européenne.
Danielle Trannoy
Il faut sortir de l’Europe et de l’euro, j’en suis convaincu, l’Europe est une idée des américains qui date de 1949, elle a été fabriquée pour une soumission au dollar et aux multinationales américaines.
C’est une fabrication capitaliste contre les peuples pour les exploiter pour l’éternité et qui nous emmène vers une 3°guerre mondiale.