Une vidéo ayant fait le tour du monde et comptant déjà plusieurs millions de vues a été relayée par le compte Twitter de la chaîne « d’information » d’extrême droite Visegrad24[1] sous le titre : « Des manifestants communistes attaquent des réfugiés ukrainiens à Paris ».
Une commémoration pacifique de la victoire de Stalingrad
Comme le montrent ces images (banderoles, scène, etc.), les manifestants en question participaient à la commémoration des 80 ans de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie à Stalingrad le 2 février 1943 : ce rassemblement était organisé à l’initiative du PRCF sur la place parisienne du même nom, le samedi 4 février 2023.
Si l’on omet l’incident rapporté, la manifestation s’est déroulée dans le cadre légal et avec le plus grand calme, s’articulant autour d’interventions de diverses organisations et personnalités françaises et étrangères, dont notamment l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), la Jeunesse pour la Renaissance Communiste en France (JRCF), l’Association des Républicains Espagnols de Paris, l’Association Nationale des Communistes (ANC), le Rassemblement Communiste (RC), le Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF), le Parti Communiste (Italie), le Parti Communiste des Peuples d’Espagne (PCPE), Pérou Libre (PL), le Parti Démocratique Populaire (PDP, Corée), les Clubs « Penser la France », l’association Courriel et le Pôle de Renaissance Communiste en France. La cérémonie a été suivie d’un dépôt de gerbe et d’œillets sur la stèle commémorant la victoire de l’Armée Rouge sur la Wehrmacht.
Agresseurs et agressés
Visiblement, l’opposition au nazisme ne fait plus l’unanimité en France, comme ont pu le constater les nombreux manifestants présents sur place lors de la venue de contre-manifestants arborant des drapeaux de la République d’Ukraine menés, semble-t-il, par Volodymyr Kogutyak, vice-président de l’Union des Ukrainiens de France.
Ceux-ci sont « allés au contact » comme le revendique fièrement l’activiste sur son compte Twitter :
Difficile donc de parler d’agression de la part des communistes, celle-ci étant revendiquée par les « Ukrainiens » en question. Difficile également de parler de « réfugiés ukrainiens », la plupart des membres du petit commando étant simplement des Français ou des membres de la diaspora ukrainienne à l’image du principal protagoniste Kogutyak, résidant en France depuis 2003 et ayant même obtenu la double nationalité, selon la page Wikipédia qu’il a, semble-t-il, rédigée lui-même[1].
Pourquoi se sont-ils organisés pour perturber un rassemblement pacifiste et antinazi me direz-vous ? Nous leur laisserons le soin de répondre à cette question. Le public pourra cependant trouver utile, pour former son jugement, de constater que ce militant « pro-européen » revendiqué ne semble pas gêné par la présence dans les manifestations qu’il organise régulièrement à Paris des drapeaux rouges et noirs de l’Organisation Nationaliste Ukrainienne (OUN) et de sa branche armée l’UPA. Ces formations collaborationnistes actives durant la Seconde Guerre mondiale se sont rendues responsables de la mort de 35.000 à 100.000 Polonais[2] et ont activement participé à l’extermination de 900.000 à 1,6 million de Juifs d’Ukraine par le Troisième Reich[3].
Une manifestation pro-Poutine ?
« Mais cette manifestation était organisée par des affreux poutiniens ! » ne manquera-t-on pas de vous répondre… Vraiment ?
Pourquoi, alors, celle-ci comptait à sa tribune et comme invité d’honneur le patriote russe mais opposant de gauche à Poutine qu’est Vladimir Ivanovich Bessonov, membre du Comité Central du PC de Russie, ancien député à la Douma et exilé de force du fait d’une condamnation à 3 ans de prison à la suite de la levée de son immunité parlementaire par Russie Unie, le parti du Président russe ? Pourquoi Gueorgui Chepelev, président du conseil de coordination du Forum des Russes de France, a-t-il appelé à la tribune à la réconciliation russo-ukrainienne et à la paix ? Pourquoi de nombreux drapeaux de la République socialiste soviétique d’Ukraine ainsi que des drapeaux français et des drapeaux portant la colombe de la paix étaient-ils déployés et aucun drapeau tricolore russe ? Pourquoi aucun officiel russe n’était-il invité ou présent comme tel à ce rassemblement ?
Légende : Vladimir Bessonov invité à la réunion du Comité Central du PRCF, 5 février 2023
Tout simplement parce que le PRCF sait distinguer le gouvernement bourgeois contre-révolutionnaire de la Fédération de Russie du peuple russe et de son Parti Communiste, tout comme il sait distinguer le régime pronazi de Kiev du peuple ukrainien et de son Parti Communiste, interdit et lourdement réprimé dans le sang par la clique réactionnaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2014. Tout comme le PRCF sait repérer la menace principale pour la paix mondiale, à savoir l’Axe UE-OTAN auquel le régime pronazi de Kiev veut adhérer. Un Axe UE-OTAN criminalisant le communisme et laissant prospérer la fascisation à grande échelle dans toute l’Europe, comme ont pu le constater les militants patriotiques, internationalistes et antifascistes présents place Stalingrad le 4 février 2023 pour célébrer le triomphe de l’Armée rouge sur le nazisme et ses supplétifs bandéristes !
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Volodymyr_Kogutyak
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_des_Polonais_en_Volhynie
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Shoah_en_Ukraine
[1] Chaîne financée par les gouvernements réactionnaires hongrois, polonais, tchèque et slovaque.