Les fusions des départements de la Petite couronne, par Quentin (JRCF)
Depuis plusieurs années, les différents gouvernements ont eu pour ambition de finaliser ce que l’on a nommé la « métropole du Grand Paris ». Depuis un rapport de 2009 du sénateur Dallier et de la Commission Balladur, la question se pose de fusionner les départements de la Petite Couronne, c’est-à-dire ceux entourant Paris (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne). Pour beaucoup, ce projet est considéré comme technocratique, enlevant aux citoyens le peu de démocratie qui leur reste, au profit d’une superstructure administrative ficelée un peu n’importe comment. À ce moment-là, les départements de la Grande Couronne seront, eux, transformés en districts et perdront toute autonomie. Or les déclarations du gouvernement Philippe sur l’administration locale ne présentent rien de bon.
C’est pour cela que les présidents des trois départements de la Petite Couronne ont décidé de s’allier ensemble contre la perte de leur département, chacun avec ses raisons. On remarquera sans peine que celui qui résiste le plus actuellement, c’est le département du Val-de-Marne, dernier bastion communiste de la région parisienne. Pétition, sondage Ipsos (plus de 76% des habitants contre la fusion), consultation des agents du département (hostile à 97,3% au projet) et campagne d’affichage, ils n’auront pas chômé dans le 94 !
L’auteur de ces lignes habite justement dans le 94 et il peut dire que la perte du département signifierait la perte des avantages sociaux gagnés par les habitants du Val-de-Marne. Par exemple, il s’agit du seul département qui rembourse à 50% la carte Navigo aux étudiants (dont le prix augmente chaque année, donc autant dire que ce n’est pas une paille !), les aides financières du forfait « améthyste », la protection des 18 parcs départementaux qui font que le Val-de-Marne dispose du plus grand nombre de m2 d’espaces verts par habitant en Île-de-France, etc…
Et étant donné la qualité d’habitant d’Île-de-France et du 94 en particulier, il est capable de faire deux critiques par rapport à ces actions de lutte contre la suppression des départements :
- Malgré le soutien de la CGT et de certains étudiants, il n’y a pas encore de mouvement populaire en faveur de la sauvegarde du département. L’élan pour sauver les départements est encore trop porté par le haut. Le peuple ne s’est encore approprié sa défense et ses droits qui vont avec. On n’a pas de grande manifestation mais plus des consultations publiques où les élus viennent parler de leur opposition au projet.
- Ce que l’on voit au discours des élus même communistes, c’est l’absence d’opposition au processus du Grand Paris. À les entendre, il s’agirait plutôt d’accompagner le projet de métropole mais vers un projet plus progressiste (la version territoriale du mythe de l’ « Europe sociale ».) Comme si on pouvait faire quelque chose de progressiste de ce projet fondamentalement réactionnaire, au moment où la lutte sociale est aussi mal en point et le PCF aussi peu communiste !