Alors que la rentrée sociale et politique est lancée, le PRCF et ses militants se proposent, avec des analyses et propositions franchement communistes, de contribuer à une dynamique consciente et gagnante pour les travailleurs.
Extrait du rapport politique adopté par le comité central du PRCF en juin 2020.
DEVENIR de l’UE
À l’occasion de la pandémie, l’UE a montré son visage inhumain et sa morgue glaciale.
Le réflexe initial d’Ursula Von DenLeyen, la nouvelle patronne de la Commission de Bruxelles, celle qui a tenté d’établir l’anglais comme seule langue officielle de l’UE, n’a pas été de suspendre les critères de Maastricht (ils ont implosé tout seuls tant ils sont intenables en période critique), ni d’organiser l’aide au peuple italien, mais de rappeler le primat absolu du « marché unique européen ». D’emblée les pays du nord européen (Pays bas, pays scandinaves), arrière-cour de Berlin, ont cultivé la théorie médico-criminelle de l’« immunité de troupeau » ; à l’unisson de Berlin, ils ont refusé la moindre mutualisation des dettes et le partage des énormes excédents commerciaux que la zone euromark a permis d’engranger au Nord de l’Europe tandis que l’Est et le Sud du sous-continent sont à bout de souffle. La « solution » proposée par Macron et acceptée par Angela, celle d’un emprunt continental auprès non pas de la BCE ou des banques nationales, mais des marchés financiers, ne fera qu’accroître notre dépendance à l’égard de Berlin, qu’aggraver la dette dite souveraine et l’austérité qui en résulte, que casser davantage l’État-nation français puisque c’est Bruxelles qui répartira aux « régions européennes » sinistrées les sommes empruntées sans transiter par les États-nations garants des prêts. Quant aux Français riches qui devraient logiquement être mis à contribution par leur pays en période de crise économique aiguë, ils continueront d’exporter leurs capitaux et de devenir les usuriers de leur propre pays en transitant par les marchés financiers internationaux prêteurs. Ajoutons que cette Europe austéritaire a accepté la sommation de Trump de verser 2% de plus par an pour les dépenses de l’OTAN et que l’Allemagne, que certains « marxistes » retardataires ou l’UPR en perdition regardent encore comme un nain politico-militaire, a décidé d’augmenter ses propres dépenses nationales militaires de… 20% par an !
Plus que jamais dénonçons dans toutes les luttes sociales le bloc euro/OTAN/UE, ce carcan passé au cou des peuples européens que surplombe en permanence le couperet d’une guerre de revanche contre le peuple russe, impardonnable vainqueur de Stalingrad !
Asymétrie du couple franco-allemand.
Macron, et à sa suite, Joffrin, le maître à penser de Libération, se réjouissent du retour en force du couple franco-allemand » et de l’acceptation par Merkel de l’idée macronienne d’un emprunt commun des Etats européens sur les marchés. Nous avons vu que les peuples, y compris le peuple français déjà surendetté, paieraient cher cet emprunt dont les conditions sont très asymétriques selon que l’État emprunteur est excédentaire comme l’Allemagne, ou surendetté comme l’est l’ensemble de l’Europe du Sud, France incluse. Mais surtout, il faut voir que la crise sanitaire a encore accru le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne : hôpitaux en état de marche ou en loques de part et d’autre du Rhin, industrie COVID-réactive en RFA ou K.O. debout dans une France que Hitler vouait déjà dans Mein Kampf à devenir un « pays de grooms et de jardiniers » …
Du reste, Macron ne réagit même plus quand la n°2 de la CDU réclame pour l’UE, pseudonyme de Berlin, le siège français au Conseil de Sécurité, et il feint d’être à l’initiative quand il propose que la force de frappe française « couvre » l’ensemble du territoire européen, c’est-à-dire qu’elle soit cogérée par Berlin. Le Traité d’Aix la Chapelle le 22 janvier 2019, cosigné par le « Prix Charlemagne » qu’est officiellement Macron, jette en réalité les bases d’une nouvelle Carolingie dont le centre ne sera certainement pas Paris, comme l’a démontré Yvonne Bollmann sur notre site… L’Alsace et la Moselle, officiellement inscrites dans l’« espace rhénan », sont désormais habilitées à quémander des subsides à Bruxelles sans passer par Paris. Bref le « couple » franco-allemand, sans ressembler encore aux rapports d’une colonie et de son colonisateur, n’est déjà pas sans évoquer une étoile double où la plus petite gravite autour de la plus grosse en lui cédant peu à peu de la matière. La seule différence étant que, dans la nature, cette perte de matière est contrainte par la loi d’attraction universelle, alors que dans le cas du couple franco-allemand, le processus relève, côté français, de la servitude volontaire et de ce qu’Annie Lacroix-Riz nomme le « choix de la défaite » (on pourrait dire aujourd’hui : de la défaisance). Cela signifie que « notre » oligarchie n’est pas moins coupable de cette défaisance nationale, dont elle a une longue tradition (de La Fayette à Pétain en passant par Adolphe Thiers), que ne l’est l’impérialisme allemand, principal bénéficiaire en Europe de l’implosion du camp socialiste.
Berlin est d’ailleurs de plus en plus tenté par un retour en force sur la scène mondiale, y compris s’il le faut en sortant de l’euro et de l’UE unilatéralement. C’est ce qu’a vertement rappelé la Courconstitutionnelle de Karlsruhe à la BCE présidée par Lagarde : les « lois » européennes ne s’imposent Berlin que si elle est d’accord ; alors que « notre » conseil constitutionnel vassalisé prétend le contraire pour la France : les « lois européennes » sont transposées à tire-larigot en droit français par le Parlement français sans que le Conseil constitutionnel les ait examinées. Nous avons donc raison de parler d’Europe allemande, comme le faisait jadis Duclos, et cela n’amoindrit pas plus notre dénonciation de l’oligarchie « française » que la dénonciation de l’Europe hitlérienne n’affaiblissait jadis la détestation par les Résistants de « nos » élites patronales collaboratrices et servilement germanisées. La conclusion pratique n’a rien de chauvin : avec Eva Ruppert et les autres camarades allemands, il faut approfondir les rapports d’interaction communistes franco-allemands comme ce fut le cas lorsque le KPD et le PCF combattaient ensemble la montée paneuropéenne du fascisme et pour cela, il faut revitaliser le CISC, dont les instances se réunissent à nouveau régulièrement.
L’urgence de classe du « saut fédéral européen » pour les bourgeoisies allemande et française
La crise de consentement, l’hostilité marquée des USA, la montée en puissance de la Chine, l’extrême fragilité sociale révélée en France par le Non à la constitution européenne, les Gilets jaunes, les luttes sur les retraites, le discrédit énorme de tout l’ARC politique traditionnel, ne rendent que plus urgent le « saut fédéral » européen, c’est-à-dire le dépassement officiel des États-nations souverains, l’Europe fédérale des euro-régions et des métropoles et tout ce qui les accompagne en France :
pacte girondin », propagande anti-jacobine de chaque instant, arrogance des euro-régions, basculement linguistique même plus insidieux au tout-anglais, armée européenne intégrée à l’OTAN, etc. Très certainement, à la faveur du babillage bourgeois, écolo, réformiste et euro-trotskiste sur le jour d’après », le pouvoir va faire tout son possible pour accélérer ce processus de déconstruction nationale. Pour la bourgeoisie hexagonale, c’est une nécessité stratégique car si se met en place un Etat impérial européen centré sur Berlin, c’est-à-dire sur le pays européen le plus riche et le plus « consensuel », celui aussi où la classe ouvrière est la plus domestiquée par les syndicats sociaux-démocrates, certes notre bourgeoisie deviendra sous-traitante sur son propre sol, mais en contrepartie elle règnera plus fortement sur les pays européens du sud et de l’est en sa qualité de brillant second » de l’Allemagne ; et surtout, la classe dominante ex-française protégée par l’armée européenne et par la gendarmerie européenne commanditées par le « parlement » européen sera décisivement à couvert face aux deux issues politiques qu’elle redoute le plus :
- Soit le Frexit progressiste pouvant conduire à la révolution socialiste
- Soit, ce qui serait moindre mal pour la bourgeoisie mais qui n’est jamais sans risque grave pour elle, la solution fasciste nationale dont l’issue peut être la guerre civile et le chaos, voire le risque de renversement du pouvoir bourgeois comme on l’a vu au Portugal en 1974 ou en Grèce en 1945 ;
Raison de plus pour nous de dénoncer le saut fédéral européen qui est antinomique de ce que nous voulons : reprendre et actualiser la construction républicaine et sociale interrompue du CNR, lui adjoindre les dimensions anticolonialistes, écologistes et féministes qui lui faisaient défaut, susciter autour d’elle le rassemblement majoritaire du peuple travailleur, isoler les monopoles capitalistes et créer les conditions subjectives de la révolution socialiste en fusionnant l’Europe des luttes et la lutte de masse pour l’indépendance nationale.
DEVENIR de l’UE
À l’occasion de la pandémie, l’UE a montré son visage inhumain et sa morgue glaciale.
Le réflexe initial d’Ursula Von DenLeyen, la nouvelle patronne de la Commission de Bruxelles, celle qui a tenté d’établir l’anglais comme seule langue officielle de l’UE, n’a pas été de suspendre les critères de Maastricht (ils ont implosé tout seuls tant ils sont intenables en période critique), ni d’organiser l’aide au peuple italien, mais de rappeler le primat absolu du « marché unique européen ». D’emblée les pays du nord européen (Pays bas, pays scandinaves), arrière-cour de Berlin, ont cultivé la théorie médico-criminelle de l’« immunité de troupeau » ; à l’unisson de Berlin, ils ont refusé la moindre mutualisation des dettes et le partage des énormes excédents commerciaux que la zone euromark a permis d’engranger au Nord de l’Europe tandis que l’Est et le Sud du sous-continent sont à bout de souffle. La « solution » proposée par Macron et acceptée par Angela, celle d’un emprunt continental auprès non pas de la BCE ou des banques nationales, mais des marchés financiers, ne fera qu’accroître notre dépendance à l’égard de Berlin, qu’aggraver la dette dite souveraine et l’austérité qui en résulte, que casser davantage l’État-nation français puisque c’est Bruxelles qui répartira aux « régions européennes » sinistrées les sommes empruntées sans transiter par les États-nations garants des prêts. Quant aux Français riches qui devraient logiquement être mis à contribution par leur pays en période de crise économique aiguë, ils continueront d’exporter leurs capitaux et de devenir les usuriers de leur propre pays en transitant par les marchés financiers internationaux prêteurs. Ajoutons que cette Europe austéritaire a accepté la sommation de Trump de verser 2% de plus par an pour les dépenses de l’OTAN et que l’Allemagne, que certains « marxistes » retardataires ou l’UPR en perdition regardent encore comme un nain politico-militaire, a décidé d’augmenter ses propres dépenses nationales militaires de… 20% par an !
Plus que jamais dénonçons dans toutes les luttes sociales le bloc euro/OTAN/UE, ce carcan passé au cou des peuples européens que surplombe en permanence le couperet d’une guerre de revanche contre le peuple russe, impardonnable vainqueur de Stalingrad !
Asymétrie du couple franco-allemand.
Macron, et à sa suite, Joffrin, le maître à penser de Libération, se réjouissent du retour en force du couple franco-allemand » et de l’acceptation par Merkel de l’idée macronienne d’un emprunt commun des États européens sur les marchés. Nous avons vu que les peuples, y compris le peuple français déjà surendetté, paieraient cher cet emprunt dont les conditions sont très asymétriques selon que l’État emprunteur est excédentaire comme l’Allemagne, ou surendetté comme l’est l’ensemble de l’Europe du Sud, France incluse. Mais surtout, il faut voir que la crise sanitaire a encore accru le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne : hôpitaux en état de marche ou en loques de part et d’autre du Rhin, industrie COVID-réactive en RFA ou K.O. debout dans une France que Hitler vouait déjà dans Mein Kampf à devenir un « pays de grooms et de jardiniers » …
Du reste, Macron ne réagit même plus quand la n°2 de la CDU réclame pour l’UE, pseudonyme de Berlin, le siège français au Conseil de Sécurité, et il feint d’être à l’initiative quand il propose que la force de frappe française « couvre » l’ensemble du territoire européen, c’est-à-dire qu’elle soit cogérée par Berlin. Le Traité d’Aix la Chapelle le 22 janvier 2019, cosigné par le « Prix Charlemagne » qu’est officiellement Macron, jette en réalité les bases d’une nouvelle Carolingie dont le centre ne sera certainement pas Paris, comme l’a démontré Yvonne Bollmann sur notre site… L’Alsace et la Moselle, officiellement inscrites dans l’« espace rhénan », sont désormais habilitées à quémander des subsides à Bruxelles sans passer par Paris. Bref le « couple » franco-allemand, sans ressembler encore aux rapports d’une colonie et de son colonisateur, n’est déjà pas sans évoquer une étoile double où la plus petite gravite autour de la plus grosse en lui cédant peu à peu de la matière. La seule différence étant que, dans la nature, cette perte de matière est contrainte par la loi d’attraction universelle, alors que dans le cas du couple franco-allemand, le processus relève, côté français, de la servitude volontaire et de ce qu’Annie Lacroix-Riz nomme le « choix de la défaite » (on pourrait dire aujourd’hui : de la défaisance). Cela signifie que « notre » oligarchie n’est pas moins coupable de cette défaisance nationale, dont elle a une longue tradition (de La Fayette à Pétain en passant par Adolphe Thiers), que ne l’est l’impérialisme allemand, principal bénéficiaire en Europe de l’implosion du camp socialiste.
Berlin est d’ailleurs de plus en plus tenté par un retour en force sur la scène mondiale, y compris s’il le faut en sortant de l’euro et de l’UE unilatéralement. C’est ce qu’a vertement rappelé la Courconstitutionnelle de Karlsruhe à la BCE présidée par Lagarde : les « lois » européennes ne s’imposent Berlin que si elle est d’accord ; alors que « notre » conseil constitutionnel vassalisé prétend le contraire pour la France : les « lois européennes » sont transposées à tire-larigot en droit français par le Parlement français sans que le Conseil constitutionnel les ait examinées. Nous avons donc raison de parler d’Europe allemande, comme le faisait jadis Duclos, et cela n’amoindrit pas plus notre dénonciation de l’oligarchie « française » que la dénonciation de l’Europe hitlérienne n’affaiblissait jadis la détestation par les Résistants de « nos » élites patronales collaboratrices et servilement germanisées. La conclusion pratique n’a rien de chauvin : avec Eva Ruppert et les autres camarades allemands, il faut approfondir les rapports d’interaction communistes franco-allemands comme ce fut le cas lorsque le KPD et le PCF combattaient ensemble la montée paneuropéenne du fascisme et pour cela, il faut revitaliser le CISC, dont les instances se réunissent à nouveau régulièrement.
L’urgence de classe du « saut fédéral européen » pour les bourgeoisies allemande et française
La crise de consentement, l’hostilité marquée des USA, la montée en puissance de la Chine, l’extrême fragilité sociale révélée en France par le Non à la constitution européenne, les Gilets jaunes, les luttes sur les retraites, le discrédit énorme de tout l’ARC politique traditionnel, ne rendent que plus urgent le « saut fédéral » européen, c’est-à-dire le dépassement officiel des États-nations souverains, l’Europe fédérale des euro-régions et des métropoles et tout ce qui les accompagne en France :
pacte girondin », propagande anti-jacobine de chaque instant, arrogance des euro-régions, basculement linguistique même plus insidieux au tout-anglais, armée européenne intégrée à l’OTAN, etc. Très certainement, à la faveur du babillage bourgeois, écolo, réformiste et euro-trotskiste sur le jour d’après », le pouvoir va faire tout son possible pour accélérer ce processus de déconstruction nationale. Pour la bourgeoisie hexagonale, c’est une nécessité stratégique car si se met en place un Etat impérial européen centré sur Berlin, c’est-à-dire sur le pays européen le plus riche et le plus « consensuel », celui aussi où la classe ouvrière est la plus domestiquée par les syndicats sociaux-démocrates, certes notre bourgeoisie deviendra sous-traitante sur son propre sol, mais en contrepartie elle règnera plus fortement sur les pays européens du sud et de l’est en sa qualité de brillant second » de l’Allemagne ; et surtout, la classe dominante ex-française protégée par l’armée européenne et par la gendarmerie européenne commanditées par le « parlement » européen sera décisivement à couvert face aux deux issues politiques qu’elle redoute le plus :
- Soit le Frexit progressiste pouvant conduire à la révolution socialiste
- Soit, ce qui serait moindre mal pour la bourgeoisie mais qui n’est jamais sans risque grave pour elle, la solution fasciste nationale dont l’issue peut être la guerre civile et le chaos, voire le risque de renversement du pouvoir bourgeois comme on l’a vu au Portugal en 1974 ou en Grèce en 1945 ;
Raison de plus pour nous de dénoncer le saut fédéral européen qui est antinomique de ce que nous voulons : reprendre et actualiser la construction républicaine et sociale interrompue du CNR, lui adjoindre les dimensions anticolonialistes, écologistes et féministes qui lui faisaient défaut, susciter autour d’elle le rassemblement majoritaire du peuple travailleur, isoler les monopoles capitalistes et créer les conditions subjectives de la révolution socialiste en fusionnant l’Europe des luttes et la lutte de masse pour l’indépendance nationale.
Pour cela, il ne nous faut pas seulement combattre l’eurocratie proprement dite, en particulier diffuser les directives européennes d’austérité que les directions réformistes et gauchistes politico-syndicales cachent à leurs adhérents ; il faut aussi dénoncer les euro-nationalistes à la Le Pen : ils nesont pas seulement des fascistes rampants, ce sont aussi des flancs-gardes de cet UE et de cet euro que les sponsors capitalistes du RN ne veulent même pas égratigner. Il convient aussi de dénoncer le PS français, avec lequel la « nouvelle » direction du PCF ne cesse de s’allier des municipales à la présidentielle, et dont les euro-gauchistes sont en réalité les rabatteurs pseudo-révolutionnaires. Il faut dénoncer le PGE, cette courroie de transmission de la commission de Bruxelles à l’intérieur de ce qui reste de l’eurocommunisme déchu, et surtout, il faut cibler idéologiquement Berger et la C.E.S., cette plateforme continentale de la collaboration des classes dont le rôle est de pourrir le syndicalisme CGT « par la tête » et de combattre la FSM tout en préparant avec le syndicat patronal européen Businesseurope la future organisation néo-corporatiste du fascisant Empire européen en gestation.