Par nos camarades du Front Syndical de Classe
Aux dires du sieur Macron en tournée de propagande à l’Est, la directive des travailleurs détachés serait contraire à l’esprit européen !
Allons donc !
En réalité cette directive comme toutes celles qui sont conformes à la fois aux traités européens et à la libre concurrence est l’expression concentrée de l’esprit européen : faire prévaloir en toutes circonstances la domination du marché et les intérêts de l’oligarchie.
En mettant les travailleurs et les peuples en concurrence afin de démolir toutes les protections sociales comme l’ensemble des services publics!
C’est cette réalité là incontournable que la tournée de communication de Macron voudrait cacher et que la presse inféodée relaie!
La réponse à cet enfumage :
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SOURCE : L’Humanité.fr
En mettant la directive européenne au centre d’un voyage de trois jours à l’est du continent, le chef de l’État tente de faire bonne figure sur le terrain social.
Emmanuel Macron met aujourd’hui cap à l’est. À Salzbourg (Autriche) d’abord, puis à Varna (Bulgarie) et Bucarest (Roumanie), le chef de l’État entend profiter de ces trois jours de voyage diplomatique pour aborder, avec ses homologues, la question sensible de la renégociation de la directive sur le travail détaché. Promesse de campagne du candidat d’En marche !, le président tout juste élu réaffirmait, le 31 mai dernier à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) face aux salariés des chantiers navals STX France, sa volonté de « durcir » les règles européennes qui encadrent le travail détaché.
Mais pour Patricia Tejas, animatrice du collectif confédéral migrants de la CGT, « durcir les règles » ne veut, en soi, pas dire grand-chose. « Emmanuel Macron devrait porter l’exigence des mêmes droits et des mêmes garanties pour tous les travailleurs. Mais ce n’est pas son genre », poursuit-elle. Plus « internationaliste au sens capitaliste » que progressiste, la politique d’Emmanuel Macron – artisan zélé de la casse du Code du travail – penche au contraire du côté de « l’élargissement des règles d’exploitation », note encore Patricia Tejas.
les États d’Europe de l’Est se montrent hostiles à la réforme
Si sur le papier, la directive en question garantit bien au travailleur détaché le même salaire qu’au travailleur français par exemple, les abus sont légion et le patronat y a trouvé le moyen d’exploiter, à moindre coût, une main-d’œuvre corvéable. « Les travailleurs détachés (près de 300 000 en France selon les estimations – NDLR) sont en général payés au salaire minimum, duquel les patrons voyous déduisent les frais de logement et de repas. Il ne leur reste à la fin du mois que quelques centaines d’euros, parfois 500, parfois zéro », poursuit la syndicaliste. En outre, « le texte initial stipule que les cotisations sociales prélevées sur le salaire des travailleurs détachés sont celles du pays d’origine, et c’est sur ce point précis que se nourrit le dumping social », détaille Patricia Tejas. Face à cette situation, la Commission européenne a décidé, en mars 2016, de renégocier la directive. Le sujet divise et les États d’Europe de l’Est se montrent plutôt hostiles à la réforme, alors que l’Allemagne avance à pas feutrés. Emmanuel Macron, lui, répète à l’envi qu’il veut aller plus loin que les propositions de la Commission sur au moins deux points cruciaux de la directive : premièrement, la durée maximale du détachement d’un travailleur. Actuellement de 36 mois, Bruxelles propose de l’abaisser à 24 mois et Paris à 12 mois. Une mesurette selon Patricia Tejas, pour qui « peu importe la durée du détachement, un travailleur sera remplacé par un autre ». Deuxièmement, l’inclusion, ou non, du secteur des transports routiers, gangrené par le dumping social, dans la directive. Paris est pour, Bruxelles tergiverse. De leur côté, les transporteurs roumains et bulgares – qui mettent à eux seuls sur les routes d’Europe 200 000 routiers – sont vent debout et dénoncent le « néoprotectionnisme » d’Emmanuel Macron.
La CGT veut une « lutte massive contre la fraude sociale »
Pour éviter que la question du travail détaché ne cristallise les tensions, nationales et communautaires, la CGT demande, entre autres, l’« abrogation de toutes les dispositions qui permettent, par exemple, la mise en concurrence des travailleurs sur les cotisations (…), l’interdiction de la sous-traitance en cascade (…), la réhabilitation des administrations de contrôle comme l’inspection du travail », et l’instauration d’une « lutte massive contre la fraude sociale, voire fiscale, qui vont souvent de pair avec l’exploitation des travailleurs et travailleuses ».