Chers camarades de la Jeunesse Libre Allemande (Freue Deutsche Jugend),
Les JRCF voudraient, avant tout, vous assurer de leur amitié en ce tragique anniversaire de l’annexion de votre patrie. Dans l’Union Européenne, où l’amitié franco-allemande et la liberté de mouvement sont censées régner, la désorganisation capitaliste de notre pays aux prises avec le coronavirus et des contrôles aux frontières draconiens nous empêchent d’assister à votre commémoration mais vous pouvez être certains que nos pensées vont vers vous aujourd’hui. Les JRCF et leurs aînés du PRCF ont toujours exprimé leur soutien aux États socialistes victimes d’attaques révisionnistes, à plus forte raison la République Démocratique Allemande défendue par l’ex- Comité Honecker (désormais le CISC) qui défend les militants communistes contre les persécutions politiques bourgeoises. C’est dire si votre manifestation nous tient à cœur ; c’est pourquoi nous vous remercions de nous avoir invités et de nous permettre de vous accorder notre soutien internationaliste plein et entier.
Nous ne vous rappellerons pas, camarades, quelle perte ladite « réunification » représente pour le peuple allemand en général et pour sa jeunesse en particulier. La plupart des citoyens de l’ancienne RDA en firent l’expérience de première main, lorsque le chômage, la pauvreté et la liquidation des services publics sont entrés dans leur vie avec l’annexion du huitième pays le plus riche du monde. La jeunesse est-allemande, qui ne connaissait pas le chômage, qui pouvait recevoir gratuitement un enseignement universitaire de haut niveau, dont la partie ouvrière n’était pas confinée à des emplois mal payés et précaires, a vu ce que le capitalisme avait à lui offrir : la pauvreté, la précarité et le retour du fascisme ! L’annexion a détruit l’industrie et le système social de la RDA. Désormais, le fascisme peut prospérer en Allemagne, tandis que les capitalistes utilisent l’UE pour faire connaître le traitement de choc qu’elle a fait subir aux autres États tombant sous sa juridiction : comme il n’y a plus de socialisme réel, le peu que nous avons conquis peut nous être retiré sans aucune considération pour les besoins élémentaires des travailleurs. L’UE prétend défendre le « libre marché » et la liberté d’expression, mais derrière ces mots ronflants il n’y a qu’une dure réalité : les intérêts capitalistes et la lutte des classes.
Tous les jours, en France, une nouvelle usine ferme : 600 emplois à la fois, notre industrie est décimée avec à la clé pour les ouvriers de bien basses allocations chômage. Chaque jour un service public est supprimé ou devient payant. Dans deux des pays les plus riches du monde, on recommence à souffrir de la faim. L’actuelle crise du capitalisme ne fait que commencer et pourtant, le fascisme s’installe et se renforce dans un nombre toujours grandissant de pays européens. En Pologne, nos camarades du KPP sont opprimés et criminalisés comme l’étaient les membres du SED après l’annexion de la RDA. De même, en France, le parti fasciste Rassemblement National est considéré comme un potentiel gagnant de l’élection présidentielle de 2022 ; dans son programme, il promet entre autres l’interdiction des grèves interprofessionnelles et la mise à l’index d’associations communistes… L’UE, quoi qu’affirmant son attachement au libéralisme et à la démocratie, ne fait rien pour arrêter cette vague brune, même lorsque certains de ses partisans se revendiquent clairement du nazisme qu’elle prétend combattre. Pire, dans sa dernière résolution scandaleuse, le parlement européen a réuni sous la même bannière « totalitaire » le nazisme et le communisme, comme si le premier n’avait pas été vaincu par le second à Stalingrad, comme si ces deux projets politiques n’étaient pas irrémédiablement antagoniques !
L’annexion de la RDA n’était qu’un prologue ; aujourd’hui, le révisionnisme anti-communiste s’étend partout, en même temps que la crise systémique. Il est vital de s’y opposer et de nous battre pour un monde socialiste où pauvreté, précarité et fascisme ne seront plus que de désagréables souvenirs. Parce que ces attaques, à l’image du capitalisme, sont globales, les communistes du monde entier doivent s’unir et leur faire face avec l’internationalisme prolétarien pour réclamer leur dû : une société socialiste. En tant que communistes allemands et français, nous devons opposer cette solidarité internationaliste prolétarienne à la pseudo « amitié franco-allemande », impérialiste par définition, dont le seul but est d’approfondir l’exploitation de la classe ouvrière non seulement les pays les moins développés mais aussi de ses deux nations dont le prolétariat a eu à souffrir sa part de la misère. Et pour rendre cette révolution possible, nous devons apprendre de nos prédécesseurs socialistes, de la RDA qui parvint à s’élever des ruines pour construire une société au-dessus de laquelle le soleil brillait comme jamais auparavant.
Vive le socialisme ! Vive la RDA !
Les JRCF