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www.initiative-communiste.fr vous propose de retrouver gratuitement la tribune écrite par un syndicaliste enseignant suivant paru dans le numéro n°150 d’Initiative Communiste de novembre 2014.
Exaspération au SNES
Nous publions cet article révélateur de l’exaspération de nombre de militants de base du SNES, qui devrait être le fer de lance de la lutte contre la politique du gouvernement Valls en matière d’éducation. Il est évident que pour autant, IC ne conseille à aucun enseignant de voter pour les pseudo-syndicats du pouvoir, l’UNSA ou le SGEN…
Enseignant et syndiqué au SNES depuis une vingtaine d’années, je tiens à faire part de ma colère face à l’attitude de la direction nationale de mon syndicat. En effet, elle ne semble plus supporter ou accepter aucun débat ou idée contradictoire.
Protéger l’Union Européenne
Alors même que les politiques d’austérité, de réformes structurelles initiées à Bruxelles font des ravages au sein de l’éducation nationale, que les programmes sont désormais définis sur la base d’un socle minimal de…compétences (avec en ligne de mire le baccalauréat national, qu’il faut territorialiser), non seulement les éditorialistes de l’Université Syndicaliste (U.S. : revue du SNES) n’évoquent pas clairement les responsabilités de l’UE mais ils ne la citent même plus dans le texte et ce depuis de nombreux mois. Bien entendu, aucune protestation non plus contre les guerres pseudo-« humanitaires » à répétition des Sarkozy et autre Hollande, qui, outre le chaos qu’elles provoquent en déstabilisant des pays souverains, coûtent des milliards soustraits aux services publics, aux salaires des fonctionnaires et à la protection sociale.
Hallucinant !
Ils savent s’inquiéter (à juste titre) de la montée inquiétante du F .N. mais n’approfondissent pas les véritables raisons du désarroi des électeurs et surtout, ils interprètent le scrutin des européennes de juin 2014 comme la volonté d’aller vers une « autre Europe » (sociale mon amie…) en occultant à dessein que 58 % des électeurs potentiels ne sont pas allés aux urnes…
La politique du « moins pire »
Quant à la réforme en cours de nos statuts, qui va renforcer clairement le pouvoir local des chefs d’établissement, elle est présentée comme la …moins pire des options alors qu’aucune grève, aucune lutte n’a été engagée et que les représentants SNES se sont abstenus au moment où ce texte scélérat a été voté au Conseil supérieur de l’Education !
Et qu’on ne vienne pas nous dire que le « dépoussiérage » de nos statuts nous exonérera d’ une nouvelle contre-réforme au cas où la droite reviendrait au pouvoir en 2017 ; d’abord, c’est faux : que n’osera pas faire la droite décomplexée après l’extrême mollesse dont nos syndicats ont fait montre face à Fillon ? Ensuite, ce n’est pas ma conception du syndicalisme de lutte et d’ailleurs comment accepter ce jeu incertain de billard à trois bandes ? En réalité, politique du « moindre mal » et politique du pire ont partie liée.
Les militants du SNES insatisfaits seront donc amenés à se « débrouiller » seuls sur le « terrain », comme c’est le cas depuis de nombreuses années maintenant, alors même que le combat va se durcir…et que les collègues, autrefois porteurs de débats sociétaux riches et contradictoires en salle des profs, sont dans le chacun pour soi et participent pour beaucoup à un métier qui s’individualise de plus en plus. Il ne faut pas s’en étonner quand le syndicat majoritaire ne joue plus son rôle d’initiateur intellectuel et progressiste qui doit être le sien.
Refusons la territorialisation !
On a vraiment l’impression de vivre dans une éducation que le SNES a déjà anticipée comme étant une éducation territorialisée, au rythme des euro-Länder qu’on nous concocte ! Quel renoncement !
Il y a bien longtemps que nous n’avons remporté une vraie victoire, en dehors de victoires dans certaines académies pour les plus résistantes, la dernière remonterait au départ d’Allègre en 2000 pour certains, mais il ne faut pas oublier qu’il a été le relais parfait des régressions que nous vivons actuellement notamment par la création du mouvement déconcentré des enseignants (ndlr le processus de mutation a été régionalisé) qui a posé les bases d’une régionalisation progressive du métier dans le cadre du démontage de la nation.
Et il est clair que la demande d’adhésion à la CES, pour laquelle les syndiqués n’ont pas été consultés, était dans toutes les têtes (nationales) dès le début des années 2000 et qu’elle a guidé et accompagné les décisions des instances nationales depuis. Elle est une des raisons de l’échec du pugnace mouvement de 2003 contre la casse des retraites (ce n’est pas la seule).
Il y a urgence à revenir à plus d’honnêteté intellectuelle pour reconstruire une plate-forme revendicative claire dont la base pourrait être des examens NATIONAUX débarrassés de tout contrôle… local. Ce ne serait bien sûr que le premier signe de la reconquête espérée…
Laurent, syndiqué SNES à bout de patience
Et bien nous verrons désormais si nos chers défenseurs des « libertés » et de la « démocratie » prendront ENFIN à bras le corps tous les actes lâches et stupides que vous évoquez fort justement, mais je n’ai aucune illusion à ce sujet malheureusement!