Pour respecter les critères de Maastricht, les fameux 3%, le gouvernement Valls UE MEDEF renforce l’euro austérité et procède à de nouvelles coupes sombres dans tous les ministères. Coupes sombres qui n’épargnent pas la recherche publique. Quand bien même cette recherche est un atout stratégique de la Nation. 8 chercheurs, prix Nobel ou médaille Fields, de notre pays dénoncent un suicide scientifique et industriel. Ce n’est pas un suicide, mais un assassinat. Un crime de la classe capitaliste contre la Nation.
La grande bourgeoisie française a entrepris d’assassiner son propre pays, en assassinant son industrie, et d’exporter ses capitaux ailleurs. Elle craint en effet que son propre peuple ne lui résiste que trop et a entrepris de se placer sous la protection de puissances étrangères. C’est ainsi qu’elle organisa la défaite militaire de 1940 tout comme elle organise aujourd’hui la défaite économique.
Casse de l’Education Nationale, privatisation d’EDF/GDF, de France Télécom, destruction de la recherche (CNRS, universités …), désindustrialisation, liquidation de secteurs stratégique de la production comme Alstom, balkanisation des territoires, liquidation du code du travail, de la sécu, de l’hopital public … l’oligarchie capitaliste casse le pays, détruit les conquis sociaux et démocratiques.
Organisez-vous avec le PRCF, pôle de renaissance communiste en France, pendant qu’il est encore temps
Coupes budgétaires dans la recherche : huit grands chercheurs dénoncent « un suicide scientifique et industriel »
LE MONDE | 23.05.2016
Un projet de décret a été présenté commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi 18 mai, annulant 256 millions d’euros de crédits sur la mission « recherche et enseignement supérieur ». La commission doit se prononcer sur ce texte mardi. Dans une tribune, publiée par « Le Monde », sept Prix Nobel et une médaille Fields (une récompense équivalente pour les mathématiques), dénoncent « un coup de massue » et décrivent des mesures qui « s’apparentent à un suicide scientifique et industriel ».
Hasards de l’actualité : nous avons appris le même jour que les dépenses de recherche et développement (R&D) de l’Etat fédéral allemand ont augmenté de 75 % en dix ans, et que le gouvernement français annulait 256 millions d’euros des crédits 2016 de la Mission recherche enseignement supérieur (Mires), représentant un quart des économies nécessaires pour financer les dépenses nouvelles annoncées depuis janvier.
Au sein de ces mesures, on note que les principaux organismes de recherche sont particulièrement touchés, le CEA, le CNRS, l’INRA et Inria, pour une annulation globale de 134 millions d’euros.
Nous savons combien les budgets de ces organismes sont tendus depuis de longues années. Ce coup de massue vient confirmer les craintes régulièrement exprimées : la recherche scientifique française, dont le gouvernement ne cesse par ailleurs de louer la grande qualité et son apport à la R&D, est menacée de décrochage vis-à-vis de ses principaux concurrents dans l’espace mondialisé et hautement compétitif de la recherche scientifique. Exemple parmi d’autres, le gouvernement américain vient de décider de doubler son effort dans le domaine des recherches sur l’énergie.
Ce coup d’arrêt laissera des traces, et pour de longues années
Ce que l’on détruit brutalement, d’un simple trait de plume budgétaire, ne se reconstruit pas en un jour. Les organismes nationaux de recherche vont devoir arrêter des opérations en cours et notamment limiter les embauches de chercheurs et de personnels techniques. Ce coup d’arrêt laissera des traces, et pour de longues années.
Le message envoyé par le gouvernement n’incitera pas non plus la jeunesse à se tourner vers les métiers de la recherche scientifique et de la R&D en général.
Une analyse récente de la société Thomson Reuters plaçait trois organismes français, le CEA, le CNRS et l’Inserm, parmi les dix organismes publics les plus innovants au monde, illustrant ainsi le fait que notre pays dispose bien de la recherche de base et d’une R&D de qualité, conditions nécessaires pour mener à bien le redressement économique du pays.
Nous sommes encore loin des 3 % du PIB fixés comme objectif pour les dépenses de R&D par la stratégie Europe 2020, et nous n’y parviendrons pas en fragilisant à ce point les principaux organismes de recherche. Les mesures qui viennent d’être prises s’apparentent à un suicide scientifique et industriel.
Dans ce monde incertain, la qualité de notre recherche est un atout considérable. La recherche française est un des pôles reconnus de la science mondiale multipolaire et nous devons maintenir et consolider cette position enviable. Car il n’y a pas de nation prospère sans une recherche scientifique de qualité. Puisse le gouvernement français entendre cet appel.
Françoise Barré-Sinoussi (Prix Nobel de physiologie ou médecine)
Claude Cohen-Tannoudji (Prix Nobel de physique)
Albert Fert (Prix Nobel de physique)
Serge Haroche (Prix Nobel de physique)
Jules Hoffmann (Prix Nobel de physiologie ou médecine)
Jean Jouzel (vice-président du groupe scientifique du GIEC, au moment où celui-ci reçoit le prix Nobel de la paix)
Jean-Marie Lehn (Prix Nobel de chimie)
Cédric Villani (médaille Fields)