Le 4 décembre dans moins d’une semaine maintenant, les italiens sont appelés aux urnes pour un referendum concernant une referendum constitutionnel. Une modification de la constitution voulue par le premier ministre de centre droit Matteo Renzi pour faire suite aux exigences de l’oligarchie capitaliste italienne, appuyée par l’Union Européenne. Notamment cette reforme concerne le rôle du sénat et la décentralisation du pouvoir auprès des régions.
Et le NON est largement en tête des sondages. Ce qui signifierai un quatrième NON aux ordres de l’Union Européenne dans une 4e pays en deux ans après les NON grecs, néerlandais et britanniques.
La dernière enquête, réalisée le 14 novembre par EMG, donne 39,2 % d’intentions de vote pour le « non » contre 34,9 % pour le « oui » et 25,9 % d’indécis. Celle réalisée le 12 novembre par Winpoll pour Huffington Post Italia donne 52,5 % pour le « non » et 47,5 % pour le « oui ». Ixè, le 11 novembre, attribue une avance de trois points au « non » : 40 % contre 37 % avec 23 % d’indécis. Enfin, pour Index Research, le « non » était à 52,8 % des intentions de vote le 10 novembre, avec 22 % d’indécis. Si le non a de l’avance, les 20% à 25% d’indécis pourraient emporter la décision. Mais il se pourrait bien au vu du contexte économique que ces indécis votent NON.
L’Italie, un pays sinistré par l’euro et l’austérité
Depuis 2007, le PIB de l’Italie a reculé de 9%. Un récession sans précédent, inconnue depuis la guerre. Bien sûr le nord de l’Italie arrive à sauver les meubles en bénéficiant de ses industries intermédiaires exportatrices, mais dans le centre et le sud de l’Italie la crise est comparable pour bien des économistes à la situation grecque. C’est d’ailleurs dans le sud du pays que le non sera sans aucun doute le plus massif.
Sans l’Euro, l’Italie pourrait dévaluer et sortir de la crise, mais enchainer au sein de ce carcan, les travailleurs italiens sont condamnés à une violente stratégie du choc austéritaire. Avec une loi similaire à la loi travail – le job act en anglais bien sur – précarisant les travailleurs et faisant voler en éclat l’emploi stable. Et de violentes coupes budgétaires doublées d’augmentations d’impôts (mises en place par le gouvernement précédent de Mario Monti, l’ancien commissaire européen et homme de la Goldman Sachs). Résultat, une bonne partie de l’industrie et de l’activité du pays a été détruite. Résultat, pauvreté et chômage de masse, précarité se développe. Symptôme de cette crise, l’Italie est l’un des pays qui fait le moins d’enfants du monde !
C’est bien dans ce contexte que les italiens s’apprêtent à voter non à l’euro réforme constitutionnelle Renzi
En Italie, les communistes mobilisés pour le NON
Les camarades communistes italiens sont mobilisés pour le non, pour la démocratie, le progrès social et la souveraineté populaire. En face dans le camps du oui, on retrouve les habituels tenant de l’oligarchie capitaliste. Matteo Renzi est soutenu par le patronat italien, les chancelleries européennes, les pouvoirs financiers…
Le 4 novembre dernier à l’appel des syndicats notamment, un vaste mouvement de grève a eu lieu partout en Italie. Une mobilisation totalement passée sous silence par les médias du système capitaliste en France.
Pourquoi les communistes appellent à voter non !
Avec l ‘ «instrument de priorité du gouvernement», le gouvernement aurait le pouvoir de contourner le débat parlementaire et d’imposer toutes les lois en ayant l’initiative totale. Déjà aujourd’hui sur 10 propositions qui deviennent des loi, 8 sont initiées par le gouvernement et seulement 2 par le Parlement. La réforme constitutionnelle rendrait ce processus irréversible. Transformant le parlement en godillot du gouvernement (à l’image de ce qui se passe en France ndlr).
L’objectif est clair: imposer le pouvoir unique du chef du gouvernement
pour empêcher la contestation et le blocage de toutes mesure antipopulaire (d’origine italienne ou européenne). Cet reforme a été adoptée, sous la direction et l’impulsion du gouvernement, par un
Parlement déclarée illégale par la Cour constitutionnelle (arrêt 1/2014), qui n’a donc pas le droit de modifier la constitution.C’est une réforme voulue par ceux qui veulent une Italie asservie
L’intevention lourde de John Philips, l’ambassadeur américain à Rome, qui menace d’une baisse des investissements des États-Unis en cas de victoire du «Non», est juste la dernière d’une longue série.
La banque d’affaire JP Morgan, en 2013 se plaignait de l’existence d’une Constitution « influencées par les idées socialistes » et trop attentives à la «protection des droits des travailleurs. »
Et d’autre encore: Confindustria (le medef italien ndlr), l’agence de notation Fitch, la banque Goldman Sachs, ainsi que bien évidemment le vice-président de la Commission européenne à l’économie KatainenUne réforme pour faire des économies ? vaste blague!
Certains justifient la réforme par l’économie du cout de fonctionnement du sénat.
En 2015, le Sénat a pesé dans le budget de l’état que 0,064%;? Ce n’est certainement pas ici que peut se faire des économies. Au contraire, de par exemple des 70 millions que dépense chaque jour les italiens pour participer à l’OTAN
Stopper l’attaque contre la constitution et renvoyer Renzi dan ses foyers
La Constitution a déjà été modifié pour le pire dans son titre V en 2012 avec l’introduction du pacte budgétaire, qui empêche effectivement l’investissement public. Ceci est donc pas une lutte de conservation, mais une lutte pour la reconquête et l’application réelle et profonde de la Constitution républicaine, comme une condition préalable nécessaire à une transformation radicale de l’Italie et la construction d’une société socialiste. Une première étape est de faire échec à cette réforme misérable et ce gouvernement inféodé au grand capital, l’Union Européenne et les États-Unis
Traduction libre depuis l’italien d’une explication des camarades du Fronte Popolare