L’Europe contre la fessée : l’UE se préoccuperait-t’elle à l’instar du Conseil de l’Europe d’édicter des directives pour obliger les pays récalcitrants comme la France à interdire la fessée par la loi. Cette information – majeure s’il en est au vue de l’urgence en la matière alors que plus de 6 millions de nos concitoyens sont désormais au chomage – est bien évidemment reprise en long en large et en travers par tous les « médias ».
Mais rassurez vous, pendant ce temps, l’UE du Capital est occupée à des projets autrement plus sérieux, faire les fonds des poches des travailleurs, et « fesser » s’il le faut les récalcitrants qui ne voudraient pas se plier docilement aux racket de l’oligarchie capitaliste, qui seraient donc tentés de refuser l’euro-austérité, la liquidation des services publics, la baisse des salaires et le saccage des droits des travailleurs.
L’Europe contre la fessée? ça dépend pour qui : Moscovici menace de sanction la France et exige « des réformes » et plus d’austérité
Pierre Moscovoci (PS) Commissaire Européen à l’économie, prédécesseur du banquier Emmanuel Macron au ministère des finances à Bercy, ministre de tutelle de Cahuzac (lire ici) dans le premier gouvernement Hollande vient de publier une note sur son blog, pour expliquer son action. www.initiative-communiste.fr décode pour vous ses projets que l’on peut résumer en quelques mots : austérité, privatisation, libéralisation, renforcement de l’exploitation capitaliste, voila ce que veut ce zélé garde chiourme de l’UE, homme de main de la droite et factotum du MEDEF. les passages en bleu sont soulignés par nous.
On le comprendra aisément, je voudrais m’exprimer plus longuement sur un pays, la France, à la fois parce que je le connais bien et parce qu’il a été au centre de nos discussions. Revenons quelques mois en arrière, alors que j’occupais d’autres fonctions, celles de ministre de l’Economie et des Finances français. En 2013, la Commission avait donné à la France un délai deux ans pour ramener ses déficits en dessous de 3% du PIB, conformément aux règles du Pacte de Stabilité et de Croissance.
En application des traités – ici des critères de Maastricht fixés au nom de l’Euro – l’Union Européenne contrôle le budget de la France. Depuis le TSCG (traité merkel sarkozy) signé par F Hollande, la Commission Européenne peut d’ailleurs directement censurer le budget. C’est la réalité de l’UE supranationale du capital. Elle est construite par les capitalistes pour leur permettre de « donner la fessée » à la classe des travailleurs, interdire toute politique de gauche.
Malgré les efforts accomplis depuis lors, nos prévisions économiques d’hiver présentées au début du mois de février prévoient un déficit de 4,1% du PIB en 2015, soit le même niveau qu’à la fin 2013, année du dernier budget dont j’ai eu à assurer l’élaboration. La France ne peut pas rester le seul pays européen au-dessus du seuil des 4%. Comment dès lors envisager le retour sans délai sous la barre des 3%? C’est pourquoi nous avons décidé d’accorder à la France un délai supplémentaire de deux ans pour parvenir à cet objectif, convenant de la nécessité de faire un effort budgétaire structurel de 0,5% du PIB cette année. C’est certes plus que les 0,3% français actuels, mais c’est moins que les 0,8% initialement demandés à la France. C’est surtout le minimum requis par nos règles communes !
Pierre Moscovici confirme que l’Union Européenne a bien exigé – et obtenu – un supplément d’austérité du gouvernement français. Où l’on constate, par les propos du commissaire européen à l’économie, le rôle réel de l’Union Européenne : contraindre à l’austérité (en clair la compression des salaires) l’ensemble des états membres.
En matière de sérieux budgétaire, les partenaires de la France attendent qu’elle se conforme aux recommandations formulées pour la réduction de ses déficits.
Menace à peine voilée du Kommissaire Moscovici. Attention, si la France ne fait pas encore plus d’austérité, ce sera la fessée ! Et Moscovici, grâce à l’ensemble des traités européens, il en à le droit, et les moyens
Nous attendons de la France qu’elle s’engage de manière résolue sur deux volets complémentaires : la poursuite de la réduction des déficits engagée depuis 2012 et l’accélération des réformes. Il ne s’agit pas ici de je ne sais quel cadeau, encore moins d’un cadeau empoisonné. Et ce n’est pas un chèque en blanc. En matière de sérieux budgétaire, les partenaires de la France attendent qu’elle se conforme aux recommandations formulées pour la réduction de ses déficits. C’est la raison pour laquelle la Commission demande qu’elle présente environ 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2015. Mais je sais aussi que sans redressement durable de la croissance, la réduction des déficits ne sera pas solide. C’est pourquoi la Commission demande au gouvernement français un plan de réformes ambitieux et détaillé pour les prochains mois.
Là on passe aux chiffres : la classe capitaliste, par la voix de son représentant M Moscovici exige 4 milliards d’euros de coupes budgétaires. 4 milliards de moins pour les écoles, les hopitaux, l’investissement. 4 milliards de moins pour l’emploi, pour nos salaires. Mais en revanche des milliards en plus pour les capitalistes. C’est bien l’objet du « plan de réformes ambitieux ». Privatisation, libéralisation, saccage du code du travail et des droits des travailleurs, c’est de cela dont il est question.
L’économie française est la deuxième économie de la zone euro : sans économie française solide, il n’y a pas de croissance en Europe. Les partenaires de la France sont préoccupés d’une situation économique qui reste fragile et d’une économie qui peine à se moderniser. Je l’ai dit à plusieurs reprises, et j’en ai parlé avec le Président de la République comme avec le ministre de l’économie, la Loi Macron est utile dans cette perspective, c’est un pas dans la bonne direction. Mais il faut aller plus loin. Une dynamique continue de réformes doit maintenant s’enclencher. Ces réformes ne seront pas dictées de Bruxelles, et notre vision n’est pas prescriptive : elles seront faites en France, par la France, pour la France. Il ne s’agit pas de mettre celle-ci au banc des pays européens : nous l’incitons au contraire à la modernisation. Je souhaite que la France prenne ses responsabilités, vis-à-vis des Français, vis-à-vis de ses partenaires européens et donc vis-à-vis de la Commission.
A droite, toujours plus à droite. Et la scandaleuse loi Macron n’est qu’un prélude des diktats des Commissaires Européens, ces hommes de main du Capital. C’est dans cette unique direction que souffle par construction l’Union Européenne. « une dynamique continue de réforme » pour « prendre ses responsabilités vis à vis de la Commission ». Sa suffisance Pierre Moscovici répéte ici une nouvelle fois ses diktats (en Français, ce coup ci, lui qui est plutôt habitué à envoyer des missives en anglais svp au gouvernement français) : concrètement, c’est d’abord la loi Macron (privatisation des permis de conduire, des barrages, travail le dimanche, liquidation de larges pans du code du travail…), la réforme territoriale avec la suppression des villes et département au profit des eurorégions et des eurométropoles, et les futurs développement qu’exigent à grand cris le MEDEF (contre nos retraites, contre le CDI avec un contrat de travail précaire unique pour tous, contre les fonctionnaires…).
Au sein du Collège, je n’ai jamais parlé au nom de la France : j’ai parlé au nom de l’Europe, je n’ai pas été le Commissaire de la France dans ces négociations mais, comme c’était mon devoir, le Commissaire français chargé des Affaires économiques et financières.
Donc M Moscovici parle au nom de l’UE. Traduction, au nom de ceux qui ont construits et dirigent l’UE : l’oligarchie capitaliste. Dont il est un serviteur – comme l’est sans doute aucun son parti le PS, parti de la droite complexée perdant ses complexes – des plus zélés. Car l’Union Européenne, c’est la dictature supranationale du Capital.
(…)
Quelles sont maintenant les prochaines étapes de ce dialogue avec la France? Je l’ai dit, un plan de réformes devra être présenté au cours des prochains mois. Il constituera un élément important dans nos échanges avec les autorités françaises, avant les recommandations par pays en mai prochain. Je veux ici « dédramatiser » un élément qui semble concentrer les inquiétudes, celui des sanctions. Ma conviction est que les sanctions sont toujours un échec – pour le pays sanctionné et pour la Commission, qui n’aurait pas réussi à convaincre. Oui, l’éventualité des sanctions existe. Ce sont nos règles, et leur effet dissuasif potentiel est indispensable à leur crédibilité.
Des menaces. Et des ultimatums. La France a quelques mois pour faire de nouvelles réformes de droites. Sinon…
Des menaces mais pas seulement. Car la BCE, la Commission Européenne viennent à nouveau de démontrer en écrasant le peuple grec qu’appartenir à l’Union Européenne, cela veut bien dire que ce n’est pas les peuples qui décident. Et que les totalement totalitaires et antidémocratiques institutions européennes ne rechignent pas au coup de force
Et si l’UE veut interdire la fessée, elle ne rechigne pas à frapper les travailleurs.
Mais elles ne seront jamais appliquées de manière discrétionnaire. Si elles l’étaient, ce serait sur la base de règles connues de tous les Etats et librement consenties. C’est donc à la France d’agir pour s’y conformer, dès maintenant – elle l’a fait jusqu’à maintenant, et je ne doute pas qu’elle continue à le faire. J’ajoute que l’image de la France n’est pas si bonne en Europe : on le sait, des doutes sont parfois exprimés, un déplorable French bashing s’épanouit. Personne ne peut s’en réjouir. La France est maître de son destin en Europe, c’est à elle de donner des signaux positifs et volontaires, c’est à elle de produire des résultats, c’est à elle d’engranger des réussites.
Je veux pour terminer insister sur trois mots essentiels pour la France : engagement, responsabilité, réformes.
Je veux pour terminer insister sur trois mots essentiels pour la France : engagement, responsabilité, réformes. Le pays, comme chaque Etat membre, a des engagements envers ses partenaires européens, dans le respect des règles budgétaires du Pacte. Ces engagements constituent un socle de confiance sur lequel nous construisons à 28 une histoire commune. La Commission européenne est la garante de ces règles et de leur respect. Nous veillerons à ce que les engagements pris par le gouvernement français soient respectés. Il en va de la crédibilité du Pacte et de celle de la Commission. La France a aussi une responsabilité évidente : c’est un grand pays européen, un membre fondateur, dont la voix compte sur le continent et au-delà dans le monde. Cette responsabilité doit inciter la France à ne pas décevoir, à faire les efforts dans le bon sens – comme ceux qui sont fait par chacun des Etats membres. Elle le doit aux Européens, elle le doit aux Français, de manière indissociable. Enfin, le dernier mot est celui de réformes, que j’ai déjà largement évoqué : ces réformes, la France doit avant tout les faire pour elle-même.
- Engagement : c’est le doux nom des contraintes institutionnelles fixées par les traités européens. Moscovici fait raisonner le mot engagement, comme le bourreau les fers du supplicié. Rester dans l’UE, dans l’euro c’est se condamner à interdire toute politique de gauche. C’est toujours plus pour le patronat, les banquiers, les monopoles capitalistes, toujours moins pour les travailleurs.Sans sortir des traités, il est impossible de mener une politique vraiment de gauche, c’est à dire au service de l’intérêt de classe des travailleurs.
- Responsabilité : ou pour le dire crument l’obligation d’appliquer les diktats de l’Union Européenne, car les traités européen, l’euro sont des armes d’exploitation massives au mains de l’oligarchie capitalistes pour contraindre les peuples récalcitrant. Et s’affranchir des aléas d’une élection. Après Chypre et l’Irlande, la Grèce de Syriza en donne une funeste illustration
- Réforme : c’est bien l’une des fonctions de l’UE, réformer, c’est à dire casser les conquêtes sociales arrachées par le prix du sang de décennies de luttes des travailleurs. Les conquêtes sociales du front populaire, de la résistance avec le Conseil National de la Résistance et son programme.
Pour s’en sortir, il faut en sortir, de l’UE, de l’euro du Capital.
Oui, le message que nous adressons à la France est qu’elle doit se réformer, tout en poursuivant l’assainissement de ses finances publiques, et passer de la parole aux actes. Je crois profondément au potentiel de développement et de modernisation de la France, si elle sait prendre les bonnes décisions. Commissaire attaché aux compromis, mais aussi garant de la crédibilité des règles européennes, responsable social-démocrate et progressiste, je serai un partenaire exigeant, attentif et amical à l’égard de la France, pour l’encourager à être à la hauteur des attentes et des espérances de ses partenaires européens. La France peut et doit aller plus vite et plus loin. Nous sommes prêts, je suis prêt, à l’accompagner sur cette voie.
Un partenaire exigeant [plus d’austérité et plus de profits pour le patronat], attentif [à ce que rien n’échappe à la privatisation et à la libéralisation] amical [à l’égard du patronat français] pour être à la hauteur des attentes [des marchés, c’est à dire de la classe capitalistes]. Ici Pierre Moscovici signe sa déclaration de guerre contre le peuple français, et son serment d’allégeance au grand capital et ses monopoles. Oui il est pret !
JBC pour www.initiative-communiste.fr -@PRCF_
Il n’y a plu qu’une solution en finir avec le capitalisme, sinon c’est la fin de la sécu, des retraites par répartition et ils ont déjà tout nationaliser.
ATTENTION à la 3 iéme guerre mondiale.