On l’a vu il y a encore une semaine, en réponse à l’agression fasciste au sein de l’université de droit de Montpellier, une mobilisation anti-fasciste d’étudiants, de militants de gauche et de syndicalistes s’est tenue pour contrer le projet de rassemblement de l’extrême-droite locale et identitaire (La ligue du midi) et l’instrumentalisation qui allait être faite par cette dernière du sacrifice héroïque du lieutenant-colonel Beltrame.
Je souhaites à propos de cette mobilisation relever ici un point, qui est malheureusement récurrent lors de ces face-à-faces, et qui découle largement des dernières années d’effondrement idéologique de la gauche dans sa globalité (dû avant tout à l’auto-effondrement idéologique du PCF).
C’est cette abondance de drapeaux tricolores et de chant de la Marseillaise dans le camp de l’extrême-droite, et leur ABSENCE TOTALE dans le camp anti-fasciste.
Il semble qu’il soit encore nécessaire de rappeler pourquoi ce chant qu’est la Marseillaise et pourquoi ce drapeau tricolore n’appartiennent nullement à l’extrême-droite et sont aujourd’hui USURPES par cette dernière.
S’il est un chant révolutionnaire parmi les chants révolutionnaires, c’est bien de la Marseillaise qu’il s’agit. Chant certes guerrier, il animera les volontaires fédérés républicains de l’armée du Rhin, puis de toute la France, partis pour combattre les armées de la noblesse européenne et pour défendre la révolution. Ce chant est, osons le dire, le chant précurseur de l’Internationale qui sera même écrite sur l’air de la Marseillaise. Il sera chanté par les révolutionnaires du monde entier, sur les barricades parisiennes de 1848 et 1871 ainsi qu’en 1936, dans les rues de Petrograd en 1917, lors de la grande marche de Mao et des révolutionnaires chinois, au Vietnam… Les exemples ne manquent pas !
Il est deux chants au monde qui furent traduit et/ou chanté dans quasiment toutes les langues, l’Internationale et la Marseillaise.
Je suis obligé ici de faire une précision que l’on ne saisit plus tellement. Le «sang impur», tout à l’inverse d’être le sang des étrangers, est celui du peuple qui part combattre et se sacrifier pour la liberté. Il suffit de lire la totalité des couplets de la Marseillaise pour comprendre qu’il ne s’agit absolument pas d’un chant raciste, tourné contre les étrangers. Bien au contraire, la Marseillaise est un chant purement patriotique et internationaliste, tourné contre les privilèges de la noblesse européenne et contre les chaînes qu’elle maintient aux pieds des peuples qu’elle tient en esclavage.
Lors de la révolution française apparaît également le drapeau tricolore. Ces trois couleurs auront représenté, durant toute la révolution, le peuple révolutionnaire et la nation républicaine. S’il fut, tout au long de son histoire, bafoué, piétiné et sali par les impérialistes, les colonialistes et les vichystes, le peuple français lui ne l’a jamais abandonné et le reconnaît toujours comme son drapeau.
Pourquoi alors le presque bannir de nos rassemblements à cause de quelques enragés, amateurs de reconstitution de guérilla urbaine et de K-Way noirs bon marché ?
Ce drapeau, bien qu’usurpé par différents pouvoirs réactionnaires durant des décennies, est celui que défendirent les partisans anti-fascistes sous l’occupation, celui que les communards et, plus tard le PCF de Thorez, rallièrent au drapeau rouge de l’internationalisme prolétarien, celui de la République contre la réaction monarchiste.
La Marseillaise et le drapeau tricolore ont toute leur place aux côtés du drapeau rouge, orné du symbole communiste, et de l’Internationale et, d’autant plus quand il s’agit d’affronter des rassemblements d’extrême-droites, il nous faut arracher à celle-ci le monopole de ces symboles hautement révolutionnaires et populaires !
Alors n’hésitons plus, CONTRE la réaction et les fascismes, chantons l’Internationale ET la Marseillaise, hissons les drapeaux ROUGES ET TRICOLORES !
DE STAËRCK Gilliatt – Responsable national JRCF
http://jrcf.over-blog.org/2018/03/face-a-l-extreme-droite-retrouvons-nos-couleurs.html