Après les avoir augmenté, la Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé une « réduction » pour avril de ses rachats d’obligations sur les marchés financiers, précisant toutefois qu’elle prévoit de pouvoir les augmenter à nouveau par la suite. De 80 milliards d’euros ce programme dit « d’assouplissement quantitatif » sera réduit à 60 milliards d’euros. Surtout, la BCE a annoncé que ce programme se poursuivrait jusqu’à la fin 2017. De fait c’est bien une augmentation du déversement de milliards d’euros dans les caisses des banques privées et des multinationales dont il est question, le programme devant auparavant s’arrêter mi 2017.
- A lire également : Mais où sont passés les centaines de milliards d’euros imprimés par la BCE ?
- Assouplissement quantitatif : la BCE donne des dizaines de milliards d’euros aux banques privées !
1400 milliards d’euros donnés aux banques et multinationales depuis mars 2015
La BCE a déjà consacré plus de 1400 milliards d’euros à des achats d’obligations sur les marchés depuis le lancement du QE en mars 2015. Soit une moyenne de 66 milliards d’euros par mois.
A titre de comparaison, 1400 milliards d’euros c’est :
- 5 à 6 fois le PIB de la Grèce
- le PIB de l’Espagne
- C’est 3,3 fois le déficit budgétaire total de la zone euro sur la même période (416 milliards d’euros d’après Eurostat)
La preuve que de l’argent, il y en a et que l’euro austérité imposée aux travailleurs pris en otage par l’Euro ne vise bien qu’une seule chose, faire augmenter les profits de l’oligarchie capitaliste, de ses marchés financiers et multinationales.
Rappelons que sans modifier le montant de ce programme de rachats d’obligations et d’actif – c’est à dire sans prendre aucun risque de modifier l’inflation – une banque centrale française aurait sur cette base pu financer intégralement le déficit public. En effet, la France détient via la Banque de France 14,22% des capitaux de la BCE. Ce qui signifie que sur les 1400 milliards d’euros créé par la BCE et données aux banques et aux multinationales, la part de la France est de 199 milliards d’euros, soit environ 113 milliards d’euros pour l’année 2015. A comparer au 70,5 milliards d’euros de déficit du budget de l’Etat et au 10,6 milliards d’euros de déficit de la Sécurité sociale pour un total de 81,1 milliards d’euros. En clair, en sortant de l’Euro pour rendre le contrôle souverain de la Banque de France et de la monnaie aux travailleurs de France, il aurait été possible de financer en 2015 sans rien changer du niveau de création monétaire actuelle via la Banque de France l’intégralité des déficits publics et même de disposer d’un budget annuel de 32 milliards d’euros pour financer des investissements productifs et réduire le chômage. Par exemple, 32 milliards d’euros permettraient à la fois d’embaucher immédiatement 1 millions de personnes, tout en disposant de 12 milliards d’euros pour assurer la réindustrialisation de notre pays au service de la satisfaction des besoins du futur (transports, écologie etc….)
Ces chiffres démontrent combien ceux qui refusent la sortie de la France de l’Euro sont responsables de la poursuite de l’euro austérité, mais également des contraintes pesant sur le développement de notre pays. Loin de la catastrophe annoncée par des Cassandres qui ne sont en fait que les portes voix des inquiétudes de l’oligarchie capitaliste, la sortie de l’Euro, et avec elle de l’UE serait au contraire, une formidable bouffée d’oxygène pour les travailleurs, pour la France.
C’est bien en considérant l’évidence des faits que l’ensemble des partis communistes européens – suivant désormais l’exemple du PRCF qui depuis toujours appelle à sortir de l’Euro – militent pour que leurs pays sortent de l’Euro et rétablir le contrôle souverain des travailleurs sur leurs monnaies. Au coté des PRCF, les PC du Portugal, d’Espagne, d’Italie, d’Irlande, du Danemark ou des Pays Bas pour ne citer que ces exemples appellent à sortir de l’Euro. En fait, il n’y a plus que guère que le PCF – totalement isolé dans son alliance avec l’euro social démocratie européenne au sein d’un PGE très largement subventionné … par la Commission Européenne – pour continuer de refuser la sortie de l’Euro. Pour mieux s’allier au PS, c’est à dire à la droite.
La BCE arrose les multinationales, étrangle les travailleurs :
Alors que la BCE, sous la menace de l’euro étrangle les travailleurs, d’Athènes à Madrid, de Bruxelles à Paris, l’examen des bénéficiaires de l’hélicoptère monétaire de la BCE sont bien les grands monopoles capitalistes, principalement allemand d’ailleurs. Mais les monopoles capitalistes français, à l’image de Renault, Thales, Bouygues, Veolia ou Suez ne sont pas en reste.
Pour mettre fin à ce pillage, pour passer à une économie démocratique et centrée sur les intérêts des travailleurs, pour sortir du chômage de masse et de l’appauvrissement des peuples, sortir de l’UE, de l’Euro est impératif pour s’en sortir. Cette sortie de l’UE et de l’Euro accompagnée par une nationalisation de la banque de france et des banques et assurances privées devrait être au centre des débats de l’élection présidentielle 2017 en France. En tout cas, elle figure en bonne place du programme 2017 du PRCF ( à lire en ligne ici).
JBC pour www.initiative-communiste.fr
La liste des multinationales bénéficiaires des 60 milliards d’euros accordées chaque mois par la BCE
http://multinationales.org/Quand-la-BCE-fait-tourner-sa-planche-a-billets-pour-les-multinationales-et-les