6 novembre 2015 – Déclaration du PRCF
Mme Le Pen annonce que « si l’UE rend à la France sa souveraineté », le FN se ralliera à la construction européenne…
Pendant des années, le PRCF a été la seule organisation à dénoncer nommément le broyeur politique dans lequel est actuellement malaxé le peuple français : d’un côté le Parti Maastrichtien Unique (le seul PMU où le peuple soit sûr de perdre !) formé du PS et de l’ex-UMP, tous deux asservis à l’UE de Merkel et au MEDEF, de l’autre l’ « U.M.’ Pen », c’est-à-dire le regroupement ultraréactionnaire et pseudo-« sociétal » en marche autour de la « droite forte » et du « rassemblement bleu marine ». Avec la complicité des dirigeants de la pseudo-gauche radicale, PCF-PGE en tête, qui promeuvent le mensonge mortel de l’ « Europe sociale » et de la « réorientation progressiste de l’euro », la tenaille PMU/UM’Pen tente de paralyser le peuple français exaspéré par l’euro-décomposition du pays sur tous les terrains : casse de la République laïque, souveraine, une et indivisible issue de la Révolution française, destruction du produire en France industriel et agricole, substitution galopante du tout-anglais transatlantique à la langue de la nation, acharnement contre les services publics, la protection sociale, les retraites, le Code du travail, les statuts publics, le contrat de travail, etc. Car pris en étau entre les Maastrichtiens et la droite dure en voie de recomposition, les Français sont sommés de « choisir » entre l’euro-dissolution de notre pays sous l’égide de Hollande ou de Sarkozy, et l’euro-fascisation (préparée par MM. Valls-Cazeneuve et par leurs lois liberticides attentatoires au secret de la correspondance) que représente l’ultra-droite marino-sarkozyste (cf le projet grossièrement antidémocratique de « Grand ministère de l’Intérieur » par Sarkozy-Hortefeu).
Pour autant, certains électeurs, notamment ouvriers, se leurrent sur le caractère « patriotique » du FN, et sur l’ « opposition à l’UE » (sic) de l’eurodéputée Marine Le Pen. Pire, certains idéologues gauchistes osent prétendre que ceux qui, comme le PRCF et d’autres forces de gauche, veulent sortir de l’euro et de l’UE, « font le jeu du FN », comme si ce dernier voulait sincèrement sortir de l’euro et de l’Europe supranationale !
Face à cela le PRCF est fier d’avoir vu juste en expliquant que…
- Non, le FN n’a jamais sincèrement voulu sortir de l’UE et de l’euro : si l’on consulte son site et son programme officiel, on constate que le FN prône seulement « la sortie concertée de l’euro » et qu’en conséquence, ces étranges « souverainistes » soumettent la sortie française de l’euro à l’accord préalable des 18 pays de la zone euro, Allemagne en tête… alors que la grande bourgeoisie d’outre-Rhin est la principale bénéficiaire de la zone euro-mark ! S’agissant de l’UE, Mme Le Pen dit seulement qu’une fois devenue présidente, elle organiserait un référendum sur le maintien de la France dans l’UE : mais… elle se garde bien de dire ce qu’elle voterait elle-même ! Cette duplicité est diamétralement opposée à la franchise prolétarienne du PRCF qui vient, avec d’autres, de lancer un appel-pétition exigeant un référendum « pour permettre au peuple français de dire non à l’euro et à l’UE » (cf www.initiative-communiste.fr ).
- En réalité, le FN s’inscrit à 100% dans la tradition ANTIpatriotique de l’extrême droite : des Emigrés de Coblence combattant la Révolution française dans les rangs de la coalition monarchique européenne à Pétain « collaborant » avec Hitler, en passant par Thiers (qui s’acoquina avec Bismarck pour mater l’insurrection patriotique ET internationaliste des Communards), la réaction a toujours trahi la France alors que les classes populaires ont toujours défendu la patrie. Du reste,l’euro-groupe parlementaire du FN intègre le Vlaams Belang, qui revendique le rattachement de Lille et Dunkerque à une future « Flandre indépendante » dont le mot d’ordre antifrançais, anti-belge et anti-wallon est « ras français, foutez le camp ! ». Drôle de façon d’aimer la France !
- Mme Le Pen a fait un nouveau pas vers la consolidation de la future UM’ Pen sous sa houlette : elle vient en effet d’annoncer à quelques encablures des régionales (où elle aura besoin des voix UMP pour conquérir certaines euro-régions) que désormais le FN bénirait sans restriction le maintien de la France dans l’UE « à condition que celle-ci rende sa souveraineté à la France »*, ce qui ne signifie strictement rien. Ou bien l’UE nie la souveraineté de la France et il faut sortir sans retard de ce carcan, ou bien la souveraineté de la France n’est pas violée par l’UE et les critiques lepénistes sont pure démagogie ! La réalité est que Mme Le Pen « tend la main » au MEDEF et à la droite sarkozyste et qu’elle veut rassurer la grande bourgeoisie sur la future fiabilité européenne du FN. Déjà Louis Alliot avait annoncé que Mme Le Pen accepterait, s’il le fallait, de devenir Premier ministre de cohabitation sous la présidence de Hollande et que dans cette hypothèse, elle remettrait à plus tard ses critiques sur l’euro, l’essentiel étant de « reprendre en main » le pays (avis aux amateurs !). Sur cette lancée, et sans être Nostradamus on peut s’attendre (comme nous l’avions dès longtemps envisagé) à ce que, si Mme Le Pen figure au second tour des présidentielles, elle mettra totalement en sourdine son bavardage « eurosceptique » pour obtenir les voix UMP et surtout, la bénédiction du grand patronat pour qui un parti de gouvernement se doit d’être euro-atlantiste ! D’ailleurs, la Le Pen sait que si elle accédait à l’Élysée, elle aurait besoin pour gouverner d’une majorité de députés U.M.’ Pen pour gouverner le pays, mettre au pas le mouvement ouvrier et « reprendre en main » la jeunesse, la justice… et les quartiers populaires !
En réalité, Mme Le Pen n’est qu’une européiste d’ultra-droite : ses troupes rêvent d’une grande Europe blanche, impérialiste et chrétienne, lorgnant éventuellement du côté de la grande bourgeoisie russe** ; mais en aucune façon le FN ne compte SORTIR la France de l’euro, de l’UE et de l’OTAN pour construire, dans l’affrontement avec le grand capital, le Front Antifasciste, Patriotique et Populaire (FRAPP !) qui permettrait à la fois de rendre son indépendance à la France, de nouer EN DEHORS DU CARCAN DE L’U.E./O.T.A.N. des coopérations internationales tous azimuts, et de reconstruire en France les conditions de la marche révolutionnaire au socialisme.
- Raison de plus pour tous les vrais communistes, syndicalistes et progressistes, de démasquer le FN dont le visage « social » et « républicain » est aussi mensonger que le visage « national ». Pendant les années noires, les prédécesseurs du FN ne s’appelaient pas Guy Môquet, Pierre Sémard ou Jean-Pierre Timbaud mais Pucheu et Laval, ces fascistes qui livraient les PATRIOTES COMMUNISTES aux pelotons d’exécution de Chateaubriand ou du Mont Valérien. Pendant la guerre d’Algérie, les communistes défendaient la République pendant que les fondateurs du FN soutenaient les putschistes terroristes de l’O.A.S. ; et si le FN parvenait au pouvoir avec l’aide de tout ou partie de l’UMP – porté aussi par la politique droitière du PS qui écœure des millions de gens – alors oui, les travailleurs qui auraient voté FN devraient constater que l’euro-dissolution de la France se poursuit, que la casse sociale s’AMPLIFIE, mais que les moyens de défense de la population, droit de grève par ex., sont réduits à néant par le FN, sans parler de la répression anticommuniste. Dans les faits, les électeurs populaires du FN des Marine et autre Marion Le Pen se seraient infligé à eux-mêmes la « DOUBLE PEN » : à l’arrivée, le discours « social », « républicain » et « patriotique » du FN sera remisé aux magasin des vieilles lunes et ce qui se déchaînera en réalité, c’est le triple tour de vis répressif à l’encontre du monde du travail, avec en prime la guerre intercommunautaire et le déshonneur irrémédiable pour la France d’avoir pris la tête de la fascisation du continent. A bon entendeur, salut !
- Raison de plus pour appeler à sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN PAR LA VOIE PROGRESSISTE, PAR LA PORTE A GAUCHE, la seule en réalité qui soit ouverte, quoi qu’en disent certains pêcheurs en eaux troubles.
- Raison de plus pour soutenir ceux qui, comme le PRCF, associent le drapeau rouge au drapeau tricolore pour reconstruire la nation et rouvrir à notre pays la marche révolutionnaire vers le SOCIALISME.
- Raison de plus pour appeler, comme le fait le PRCF, à se retrouver tous dans la rue le 2 décembre en soutien aux ouvriers d’Air-France traduits en justice et pour signer l’appel-pétition à un référendum urgent qui permettra au peuple français de dire NON à l’euro et à l’UE du grand capital.
*Cf « Le Monde » du 5 novembre 2015.
*Mais il est difficile d’imaginer que Marine Le Pen, qui parade de Washington à Tel-Aviv, veuille sérieusement rompre avec l’Union atlantique en gestation.
Bonjour.
Je signale simplement l’erreur de date « 6 novembre 2017 » qu’on peut lire en tête d’article (à moins que j’aie dormi deux ans sans m’en rendre compte).
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Merci, la coquille est corrigée.