L’heure de vérité va venir dans les jours qui viennent pour le peuple grec.
Le bras de fer entre le gouvernement qui tente l’impossible, négocier avec la Troïka (UE, BCE,FMI) et les « créanciers », c’est-à-dire la Troïka, arrive à un point où Syriza devra soit se soumettre, soit se démettre. Car déclarer comme le fait Tsipras que « Nous attendrons avec patience jusqu’au moment où les institutions adhérerons au réalisme » n’est pas très réaliste….
Bien entendu une autre option est possible, celle que prône le PCG depuis le début de la crise, sortir de l’étau mortel de l’euro, de l’UE.
Cette dernière voie implique un affrontement entre la Grèce d’une part et l’UE et les institutions financières internationales de l’autre. David contre Goliath.
Sauf que cette situation montre, démontre la nature de classe de l’Union Européenne de façon tellement brutale que les charmeurs de serpents de « l’Europe sociale » en sont devenus quasiment muets. Et que cette démonstration renforce le rejet de l’UE chez tous les peuples enfermés dans cette prison qui ne connait que le profit du grand capital comme seule loi.
Du coup le rapport de forces entre la Grèce et ses « créanciers » n’est pas aussi défavorable à la première qu’une courte vue le laisse paraître. En Espagne (lire ICI), au Portugal (lire ICI) des forces s’accumulent pour rejeter la politique d’austérité imposée par l’UE. Certes sur des positions qui n’ont pas toujours la clarté de celles portées par les communistes mais qui enclenchent des dynamiques sociales et politiques qui font bouger les lignes.
De plus l’UE n’est pas une île isolée. Elle s’inscrit dans un rapport de forces mondiale où le poids des BRICS n’est pas négligeable.
l’Union Européenne, l’Euro, le capitalisme c’est la tiers mondialisation, la pauvreté, la misère et la colonisation
Surtout l’UE et ses complices du FMI Et de la BCE montrent leur vrai visage: ils réclament à la Grèce la poursuite, l’approfondissement de la politique qui a tiers-mondisé le pays. Baisse des retraites, qui sont en moyenne entre 450 et 600 euros alors que les prix sont pour les dépenses courantes du même niveau qu’en France, nouvelle hausse de la TVA qui est pourtant déjà à 23% (20% en France, 19% en Allemagne), suppression du nombre de fonctionnaires, qui a pourtant reculé d’un tiers en 5 ans à tel point que les services publics sont dégradés de façon catastrophique, accélération des privatisations déjà l’UE a imposé celles des secteurs transport, énergie, loterie nationale, gestion de l’eau, infrastructures, patrimoine culturel… C’est la braderie générale qui enrichit les investisseurs étrangers et les milliardaires grecs.
Or ces mesures, ces « réformes » pour employer la novlangue de l’UE et des médias, ont déjà des effets sur la vie des Grecs : suicides en augmentation exponentielle, population sans soins, coupures électricité, expulsions, un véritable tsunami social. Selon Eurostat le Grèce est le seul pays d’Europe où le salaire a baissé ( entre 30 et 40%), c’est dire l’ampleur du mouvement puisque l’Institut statistique de l’UE ne peut même pas le cacher.
Enfin la Grèce tient, selon l’UNICEF, un triste record : 41% des enfants en Grèce vivent, survivent sous le seuil de pauvreté, 21% sous le seuil d’extrême pauvreté. Ce chiffre est passé, grâce à la politique de l’UE de 21% en 2010 à 44% aujourd’hui. A titre de comparaison il est de 38% en Espagne, de 30% en Italie et de 20% en France.
La destruction du niveau de vie des Grecs : l’UE détruit les pensions de retraite
Lundi 15 juin, Günther Oettinger, le commissaire européen chargé de l’Économie numérique a prévenu le gouvernement Grec que l’Union Européenne exige que la Grèce avance sur la réforme des retraites. On peut voir que d’Athènes à Barcelone en passant par Paris, partout, le Capital impose une casse des système de retraites (lire ici : Les diktats de l’UE voila le cap de Hollande ! Analyse des recommandations 2015 de la commission européenne pour la France !).
Pourtant, depuis les premières mesures d’austérité, imposées par l’Union Européenne en mai 2010, les retraites ont déjà diminué d’environ 15 % pour les plus faibles (moins de 500 euros par mois) et de plus de 44 % pour celles supérieures à 3 000 euros. Mais la Banque Centrale Européenne, le Fond Monétaire International (bras armé des USA dirigé par l’ex ministre de l’économie de Sarkozy Christine Lagarde à la suite du PS Dominique Strauss Kahn) veut aussi à la suppression de l’EKAS, une prime de solidarité pour les petites retraites inférieures à 8 472,09 euros par an, qui a été instituée en 1996 et sensiblement revue à la baisse depuis 2012, déjà sous les ordres de cette même troïka. La Commission Européenne veut sa suppression pure et simple d’ici 2016.
L’âge légal du départ à la retraite a été porté à 65 ans en 2010, puis à 67 ans en 2013. On remarquera que 65 ans, 67 ans c’est également l’augmentation de l’age légal de départ à la retraite instituée par les contre réformes de Sarkhollande. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes est effrayant, et parce qu’il est évident qu’il est impossible pour nombre de travailleurs de continuer à travailler au delà, l’age moyen réel de départ à la retraite est proche de 61 ans en Grèce. Mais la Commission Européenne exige d’Athènes (comme de Paris) une augmentation de l’age de départ à la retraite ! Il s’agit ainsi d’augmenter les profits du capital en diminuant les salaires versés aux travailleurs, en diminuant les pensions des quelques 2,6 millions de retraités. Ces derniers touchent il est vrai une mirifique pension d’un montant moyen brut de 960,66 euros ! et ce avant impôts et cotisation santé ! Des pensions que l’UE veut diminuer de 20% pour les faire passer à Pendant ce temps, l’UE organise l’évasion fiscale des profits des multinationales (lire ici sur le scandale Luxleaks)
En Grèce, les organisations syndicales de retraités ont, de leur côté, appelé à un grand rassemblement national le 23 juin alors que la semaine dernière, le front syndical PAME organisait une grande mobilisation, investissant le ministère des finances pour refuser la poursuite des memorandums.
Grèce : les six diktats de l’UE.
A Bruxelles, la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le FMI sont en train, face à un gouvernement grec les mains liées car pris dans des institutions européennes le privant de toute souveraineté réelle, avec le couteau de l’euro sur la gorge, de réduire la Grèce à mettre en œuvre les six points suivants (toutes ressemblance avec ce que la Commission Exige de la France est… évidente):
- Surplus primaire
Le gouvernement Tsipras a déjà accepté le 15 juin de se fixer – dans un pays en profonde dépression économique – un objectif de surplus primaire de 1% en 2015, c’est à dire un budget excédentaire avant paiement des monumentaux intérêts de la dette. - Déficit budgétaire
Le déficit budgétaire total de 2015 est de 2 milliard d’euros, soit 1% du PIB de la Grèce. La Commission Européenne estime ce déficit à 2 milliards supplémentaires. Le gouvernement Tsipras aurait déjà accepté le 14 juin d’augmenter la TVA, et pour faire bonne mesure de relever l’impot sur les bénéfices des sociétés). Insuffisant pour la Commission Européenne qui exige 2 milliards d’euros d’austérité supplémentaire. Mais sans toucher à l’important budget militaire, la Grèce étant membre de l’OTAN… - Augmentation de la TVA
La Commission Européenne réclament l’instauration dedeux taux de TVA : à 11 % pour la nourriture, les médicaments et l’hôtellerie ; à 23 % pour tout le reste dont l’électricité. Les Grecs insistent, eux, sur un système à trois taux : 6 %, 13 % et 23 % et refusent de faire basculer l’électricité à 23 %. Au total selon la mesure de Tsipras couterait 1,4 milliards d’euros de plus chaque année aux travailleurs grecs là où la commission en réclame 1,8 !. - Les retraites
Le porte parole de la Commission a déclaré que « le système des retraites grec est l’un des plus coûteux en Europe, une réforme fait partie des exigences des créanciers. » . La Troïka exige une réduction des dépenses liées au système des retraites de 1 % du PIB par an dès 2015 soit 1,8 milliard d’euros. Le ministre de la sécurité sociale Dimitris Stratoulis a calculé que le diktat de l’Union Européenne du Capital correspond à une baisse de 20% des pensions ! - La flexibilisation du marché du travail
Alors qu’Alexis Tsipras a réaffirmé lors d’un discours au parlement le 5 juin qu’il allait rétablir le système des conventions collectives à leur niveau d’avant la crise, la Commission exige que la Grèce fasse voler en éclat totalement ses conventions collectives, qui sont l’une des garanties des droits des travailleurs et notamment de leurs salaires. - La dette
le chantage à la dette indigne marche à plein. La Commission refuse toute négociation de la dette avant d’avoir obtenu toujours et toujours plus de réfomes. « la confiance doit être restaurée avant » dit elle. En clair, une fois que vous serez à genou, l’oligarchie capitaliste pourra continuer à vous saigner ! pourtant même le FMI commence à reconnaitre que le poids de la dette est incompatibles avec les exigences de la commission européenne. C’est dire !