4 jours. C’est le temps entre l’annonce d’un plan d’accompagnement des mesures d’austérités proposés par le gouvernement Tsipras le 14 décembre et son retrait le 17 décembre.
C’est que en violation du vote NON massif de son peuple en juillet dernier, Tsipras et son gouvernement soutenu par le Parti de la Gauche Européenne a fait le choix de l’Euro et de l’UE, en signant un nouveau memorandum rejeté dans les urnes par les travailleurs grecs.
Et les conséquences sont dramatiques. Car ce memorandum renforce le contrôle totale du budget de la Grèce par la Troïka. C’est bien l’Eurogroupe qui décide, et l’assouplissement aussi marginal soit il de l’eurostérité n’est pas à l’ordre du jour, puisque le but de l’euro, c’est bien de faire les poches des travailleurs pour remplir celles des multinationales.
Chacun se souvient que Syriza, Tsipras et avec eux le PGE et Pierre Laurent avait promis que la signature du memorandum, le 19 aout dernier, permettrait de protéger les grecs. Et bien la démonstration est une fois de plus faite que si l’euro protège ce n’est que les banquiers, les patrons, les actionnaires, si l’UE protège c’est la classe capitaliste et son système.
Et donc la gymnastique du contorsionniste Tsipras et de son « programme parallèle » n’aura durée que 4 jours. 4 jours entre la promesse de mettre en place un semblant de tarif social pour l’électricité, d’améliorer la soupe populaire et ou de donner une couverture médicale minimale à ceux qui n’en ont pas et son abandon avant que l’eurogroupe ne fronce les sourcils. Car ce programme d’urgence sociale a été jugé trop couteux par l’Eurogroupe ; tout ce qui n’entre pas dans les coffres de l’oligarchie capitaliste est trop couteux, c’est bien le sens des traités instituant l’Union Européenne et sa concurrence libre non faussée. Pourtant, étranglée par l’eurostérité, la Grèce dégage des excédents budgétaires en saignant les travailleurs grecs. Excédants qui filent immédiatement dans les poches des banquiers. Et le rôle de l’UE, de l’Euro apparait ici de façon scandaleusement limpide : empêcher que les travailleurs grecs résistent au renforcement continu de leur exploitation, à la baisse généralisée des salaires, à la liquidation de leurs droits, au bradage de leur patrimoine publics. Et cela n’est pas seulement le cas en Grèce, mais bien dans tous les pays de l’eurozone, et de l’UE. Les lois macron, réforme des retraites, europrivatisations etc. en sont la dramatique illustration en France.
Pire, l’Union Européenne se sert de son arme de destruction massive, l’euro, pour terroriser les peuples en écrasant la Grèce. Quitte à ridiculiser les Tsipras et Laurent en leur faisant avaler des tonneaux supplémentaire de potions eurostéritaire. Il est vrai que la purge s’est pour les travailleurs, et pas ces « élites » dirigeantes subventionnées par le parti de la gauche européenne financé par Bruxelles à condition de « contribuer à la construction européenne ». Quitte à empêcher Tsipras d’essayer de mettre en place quelque mesures d’accompagnement humanitaire élémentaire alors qu’il s’apprête à mettre en place le saccage des retraites qui va jeter des centaines de milliers de familles grecques dans la plus terrible misère. Pas un euro ne doit échapper à la voracité de l’euro dictature du Capital ! car plonger la Grèce dans la misère pour augmenter la « compétitivité » de ses travailleurs c’est aussi le moyen pour dresser les peuples les uns contre les autres et mener partout la guerre aux salaires. Pour expliquer aux travailleurs français, tel ceux de Smart Ambach, que leur salaire est trop élevés et qu’ils doivent travailler plus pour gagner moins.D’ailleurs, la baisse des salaires, l’augmentation du temps de travail, la fin du CDI c’est aussi dans les ordres donnés au gouvernement Valls-MEDEF par la Commission Européenne !
Face à cette arme d’exploitation massive qu’est l’euro, à la dictature de l’UE du capital, il est temps de proclamer l’état d’urgence de solidarité internationaliste avec le peuple grec, l’état d’urgence de résistance contre l’Union Européenne, contre l’Euro, contre l’OTAN, contre la dictature capitaliste.
Personne n’est condamné à demeurer dans cette prison des peuples qu’est l’Union Européenne, à l’austérité sans fin de l’euro. Non, la démocratie, la coopération entre les peuples, le progrès social, la prospérité c’est possible. Comme la tragédie grecque le prouve, l’euro, l’UE, il faut en sortir pour s’en sortir.
Afin que ce soit le peuple qui décide, signez et faites signer la pétition pour exiger un referendum sur l’union européenne et l’euro.
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
A lire : l’article et l’analyse de Romaric Godain, journaliste à La Tribune
GRÈVE GÉNÉRALE EN GRÈCE, 3 DÉCEMBRE
Contre la dissolution de la Sécurité sociale par le capital, le gouvernement et l’UE et contre les nouveaux taxes imposés aux couches populaires, des dizaines de milliers de grévistes ont manifesté le 3 décembre 2015, le jour de la grève générale en Grèce, partout dans le pays. Des grévistes par tous les domaines de travail, des chômeurs, des retraités, des femmes et des jeunes. Avec leur participation aux manifestations du Front Militant des Ouvriers (PAME), ils ont appelé tous les ouvriers à résister, « parce que la Sécurité Sociale n’est pas une marchandise, elle est un droit ».
À la manifestation d’Athènes, Spyros Marinis, membre du Secrétariat Exécutif du PAME et membre du Conseil Administratif de la Confédération des enseignants du primaire, s’est référé aux mesures antipopulaires du gouvernement de SYRIZA-ANEL, qui détruisent encore plus le système de la Sécurité Sociale, et il a noté les demandes du mouvement syndical de classe:
- Aucun paiement pour des services de santé. Qu’on fasse des milliers d’embauches, selon les besoins, avec un travail permanent et stable. Abolition de l’activité des entrepreneurs dans le domaine de la Santé et du bien-être.
- Un système de Santé et de bien-être, de Médecine Préventive et d’Urgence pour tous, unique, exclusivement public, gratuit et contemporain qui sera exclusivement financé par l’état.
- Des soins médicaux et pharmaceutiques complets et gratuits, avec le renouvellement des livrets de Santé de toutes les Caisses de Sécurité Sociale pour tous les chômeurs et leurs familles sans aucune précondition.
- De la Sécurité Sociale publique et obligatoire pour tous
- Aucune réduction nouvelle aux pensions et rétablissement des pensions de base et auxiliaires au niveau de l’année 2009. Rétablissement de la 13ème et de la 14ème pension de base et auxiliaires.
- Mise à la retraite au 60ème an pour les hommes, au 55ème pour les femmes et au 55ème et 50ème an respectivement pour les Professions pénibles et insalubres.
- Que l’état et le grand patronat couvrent immédiatement tous les besoins des Caisses de Sécurité Sociale. Ce sont eux qui les ont gaspillées !
- Du travail permanent et stable pour tous, avec des droits, une convention collective et de la sécurité sociale.
Selon le locuteur, « c’est notre ligne de lutte contre le compromis avec une vie misérable ». Il a appelé à l’organisation de la lutte « afin de changer la corrélation des forces négative d’ aujourd’hui, afin de se libérer par les chaînes de l’exploitation, afin d’avoir un développement ayant la satisfaction des besoins populaires contemporains comme le seul motif » (…)
Il faut noter qu’à la manifestation du PAME à Athènes, a aussi intervenu Nikos Papanastasis, membre du « Mouvement pour la Défense Nationale » et de l’ « Initiative des Démobilisés pour la défense de la Sécurité Sociale ». Dans son intervention, entre autres, il a demandé qu’il n’y ait aucune implication et aucune participation de la Grèce aux plans impérialistes et il a souligné : « Pas de terre, pas d’eau aux assassins des peuples. Qu’il n’y ait aucune facilitation pour les interventions militaires en Syrie et que les bases militaires soient fermées ». Il a mentionné que les impérialistes utilisent les assassins qu’ils ont créés, comme ISIS, pour attaquer les peuples et il a souligné que le gouvernement est aussi coupable, parce qu’il soutient les plans impérialistes dans la région. Nikos Papanastasis a appelé les fonctionnaires en uniforme démobilisés et ceux actifs dans les Forces de Sécurité d’isoler l’ « Aube Dorée » partout, qui n’a rien à faire avec le vrai patriotisme. « Ils sont des descendants idéologiques de Hitler » a-t-il noté pour les caractériser. En même temps, il a souligné la nécessité de rétablir les salaires des fonctionnaires en uniforme.
Dans sa déclaration aux médias par la manifestation du PAME à Athènes, le SG du CC du KKE, Dimitris Koutsoumpas, a noté :
« Il n’est pas l’heure pour des dialogues arrangés, pour des compromis, pour des nouvelles anticipations fausses autour de la reformation de la scène politique bourgeoise, qui conduit en fait à la manipulation du mouvement ouvrier-populaire, afin de faire passer les nouvelles mesures barbares, plus rapidement et facilement.
Il y a une seule choix pour notre peuple : la lutte continue, l’unité de classe, l’alliance populaire partout dans la Grèce. Le KKE, les organisations syndicales de classe se trouveront à la première ligne de la lutte, afin que les plans du gouvernement, du capital et de l’UE ne passent pas, afin que toutes les lois antipopulaires des gouvernements antérieurs.
Aucune attente, lutte continue, alliance populaire. C’ est le message de la manifestation de grève d’aujourd’hui ».