Face à l’enthousiasme béat de la section française du Parti de la Gauche Européenne (PGE), le PRCF expliquait que la victoire de Syriza sans intervention populaire, sans mobilisation des travailleurs aboutirait à une grave désillusion. Voire à la capitulation de Syriza devant la Troïka (UE,BCE et FMI).
Le KKE (parti communiste grec) avait mis en garde le peuple grec: sans sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, la Grèce resterait soumise au diktat de l’UE et du grand capital, verrait sa souveraineté nationale humiliée, la volonté démocratiquement exprimée aux élections de janvier du refus de l’austérité bafouée par l’UE.
Force est de constater que les événements récents confirment les pires craintes quant à la capacité de résistance de Syriza. Pourtant l’état d’esprit du peuple grec est clair : dans les derniers sondages 80% des Grecs refusent le diktat de l’UE et de son chef, l’impérialisme allemand, qui par la voix de Schauble, son ministre des finances, a déclaré
« La demande grecque (…) est un « cheval de Troie » qui laisse une « immense liberté d’interprétation (à Athènes)».
Tsipras rejoindra la longue cohorte des « gérants loyaux du capitalisme » si la classe ouvrière grecque, le peuple hellène n’impose pas à la fois ses intérêts sociaux et sa dignité nationale.
www.initiative-communiste.fr vous propose de lire ci-après, deux communiqués du KKE et du front syndical PAME
www.initiative-communiste.fr publie également la traduction in extenso de la lettre du ministre des finances du gouvernement Y Varoufakis à l’eurogroupe, à la suite duquel vous trouverez des extraits d’articles articles des échos et du journal Le Monde célébrant a victoire de l’UE et de la BCE.
La Troika est morte vive la Troika :
La lettre de Varoufakis à l’Eurogroupe :
Athènes 18 Février 2015
Monsieur le Président de l’Eurogroupe,
Au cours des cinq dernières années, le de la Grèce ont fait des efforts considérable liés aux ajustements économiques. Le nouveau gouvernement s’est engagé dans un processus de réforme plus large et plus profond visant à améliorer durablement les perspectives de croissance et d’emploi, assurer la viabilité de la dette et la stabilité financière, à améliorer l’équité sociale et à atténuer le coût social important de la crise actuelle.
Les autorités grecques reconnaissent que les procédures convenues par les gouvernements précédents ont été interrompues par les dernières élections présidentielles et législatives et que, par conséquent, plusieurs des dispositions techniques ont été invalidées. Les autorités grecques honorent les obligations financières de la Grèce à tous ses créanciers et déclare leur intention de coopérer avec nos partenaires afin d’éviter les obstacles techniques dans le cadre de l’accord MFA (Master Facility Agreement) auquel nous reconnaissons être engagés vis-à-vis de ses volets financiers et procédural.
Dans ce contexte, les autorités grecques sont désormais candidates à l’extension de l’accord de MFA pour une période de six mois à compter de son expiration, période pendant laquelle nous allons procéder conjointement, et en faisant le meilleur usage de la flexibilité donnée dans l’arrangement actuel, vers sa mise en oeuvre et à son bilan sur la base des propositions, d’une part, le gouvernement grec et, d’autre part, des institutions [NdT : la Troika].
Le but de la prolongation de six mois demandé de la durée de l’accord est:
(A) de convenir des termes financiers et administratifs mutuellement acceptables dont la réalisation, en collaboration avec les institutions, permettra de stabiliser la situation financière de la Grèce, d’atteindre des excédents budgétaires primaires appropriées, de garantir la stabilité de la dette et d’aider à la réalisation des objectifs budgétaires pour 2015 qui tiennent compte de la situation économique actuelle.
(B) Pour assurer, en étroite collaboration avec nos partenaires européens et internationaux, que les nouvelles mesures soient entièrement financées tout en s’abstenant de toute action unilatérale qui pourrait compromettre les objectifs budgétaires, la reprise économique et la stabilité financière.
(C) Pour permettre à la Banque centrale européenne de réintroduire la dérogation conformément à ses procédures et règlements.
(D) Pour étendre la disponibilité des obligations du FESF (NdT, mécanisme de stabilité) détenus par le HFSF pour la durée de l’accord.
(E) de commencer les travaux entre les équipes techniques sur un éventuel nouveau contrat pour le redressement et la croissance que les autorités grecques envisagent entre la Grèce, l’Europe et le Fonds monétaire international à la suite de l’accord actuel.
(F) Pour se mettre d’accord sur le contrôle dans le cadre de l’UE et de la BCE et, dans le même esprit, avec le Fonds monétaire international pour la durée de l’accord étendu.
(G) pour discuter des moyens de promulguer la décision Novembre 2012 Eurogroupe concernant d’éventuelles nouvelles mesures et l’assistance pour la mise en œuvre après l’achèvement de l’accord étendu et dans le cadre du contrat de suivi dette.
Avec ce qui précède à l’esprit, le gouvernement grec exprime sa détermination à coopérer étroitement avec les institutions de l’Union européenne et avec le Fonds monétaire international dans l’ordre: (a) d’atteindre la stabilité budgétaire et financière et (b) pour permettre au gouvernement grec de mener les importantes et profondes réformes qui sont nécessaires pour rétablir le niveau de vie de millions de citoyens grecs grâce à une croissance économique durable, l’emploi rémunéré et la cohésion sociale.
Cordialement,
Yanis Varoufakis
Ministre des Finances
République hellénique
De fait, le ministre de l’économie du gouvernement Syriza – au-delà du vocabulaire – accepte le plein contrôle de la troïka. www.initiative-communiste.fr publie ci-après différents communiqués de nos camarades communistes du KKE, ainsi que du syndicat grec de combat (PAME)
Communiqué du KKE et du PAME
SYRIZA: Quand ils veulent faire passer de la viande pour du poisson [KKE]
Nous nous souvenons encore l’image des moines du Moyen Age, qui disait que la viande était en fait du poisson afin de surmonter les difficultés de jeûne sans fin. Cette image synthétise parfaitement les développements qui se sont déroulés en Grèce ces derniers jours sous le gouvernement SYRIZA-ANEL. Voici quelques données pour illustrer cela :
- SYRIZA, comme un parti d’opposition, avait promis de déchirer les accords, que les gouvernements précédents avaient signé avec les prêteurs étrangers (l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international), et qui contenait les mesures de anti-populaires, contre les travailleurs. SYRIZA installés en tant que parti de gouvernement a révélé qu’il est d’accord avec 70% des «réformes» inclus dans les mémorandums et en désaccord avec 30%, qu’il décrit comme «toxique». En effet, il affirme que ce ne sera pas agir unilatéralement, mais cherche un nouvel accord avec les prêteurs qui cette fois ne sera pas appelé un mémorandum, mais un programme, un accord ou une passerelle.
- SYRIZA, comme parti d’opposition, avait déclaré la guerre à la troïka des bailleurs de fonds étrangers et a dit qu’il mettrait un terme à cela. SYRIZA parti au pouvoir affirme qu’elle va parler et répondre aux « institutions ». Lesquels? L’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. En effet exactement les mêmes personnes qui constituent la troïka participent aux pourparlers à Bruxelles au nom des « institutions ».
- SYRIZA comme parti d’opposition tenait une cinglante critique du gouvernement ND-PASOK, qui a soutenu et participé à des sanctions de l’UE contre la Russie et les a accusés d’être serviles à cause de cette attitude. SYRIZA comme parti de gouvernement a appuyé les mêmes sanctions de l’UE et même leur aggravation, se félicitant de la position de son gouvernement comme étant un «succès significatif».
- SYRIZA comme parti d’opposition a pris une position contre les privatisations. Or, comme le gouvernement, selon la déclaration du ministre des Finances, Y. Varoufakis, le déclare «Nous voulons passer de la logique des ventes à des prix bradés à la logique d’un développement en partenariat avec le secteur privé et les investisseurs étrangers « ! Donc, il adopte deux privatisations afin de renforcer le secteur privé et il tente également de présenter d’autres méthodes de privatisations, comme les partenariats public-privé et des concessions aux groupes d’entreprises etc comme étant bénéfique.
- SYRIZA comme parti d’opposition décrivait l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) comme étant le «livre noir du néo-libéralisme ». SYRIZA parti au pouvoir a reçu à Athènes, dans les premiers jours de son mandat, Ángel Gurría, Président de l’OCDE, qui a eu une réunion avec le Premier ministre A. Tsipras. L’OCDE, selon le gouvernement de coalition SYRIZA-ANEL, est l’organisation qui aidera dresser une liste de mesures en vue de sauvegarder le développement (capitaliste) en Grèce. Mesures qui vont remplacer la partie «toxique» du Mémorandum, le fameux 30%.
- SYRIZA comme parti d’opposition avait dénoncé la décision du gouvernement précédent à payer « des dizaines de millions d’euros aux entreprises fournissant des services juridiques et des conseils financiers ». Le gouvernement SYRIZA-ANEL a embauché la banque « Lazard » en tant que consultant sur les questions de la dette publique et la gestion budgétaire, appréciant visiblement l’expertise qu’elle a fourni aux gouvernements précédents du PASOK sous G. Papandreou. Ce n’est pas par hasard! Outre que le nouveau ministre des Finances, Y. Varoufakis qui a été un consultant de G. Papandreou) recourt aux services des anciens conseillers de G. Papandreou, J. Galbraith et Elena Panariti, ancien député du PASOK. Le premier est un économiste américain, professeur à l’Université du Texas, un fonctionnaire de l’Institut Levy, un apologiste bien connu du capitalisme et un partisan d’une formule plus expansionniste de la gestion de la crise. Ce dernier a travaillé pour la Banque mondiale. En d’autres termes, tous servent à la fois le système et ses mécanismes
Nous pourrions ajouter en rajouter bien plus à cette liste des renoncements de SYRIZA et de son gouvernement soit disant de gauche, comme le fait que d’une série de promesses faites avant les élections par exemple l’augmentation du salaire minimum, sont reportées à un avenir lointain. De même, nous pourrions citer d’autres exemples les plus frappants de fonctionnaires et conseillers du PASOK social-démocrates qui sont maintenant au service du gouvernement de «gauche». Cependant, la question la plus cruciale est de clarifier ce genre de négociations, le gouvernement grec mène actuellement avec l’UE et les autres créanciers.
Les négociations ont un contenu concret qui n’est pas lié à la « prétendue fin de l’austérité » en Grèce et en Europe, contrairement à ce que SYRIZA et les autres partis du Parti de la Gauche Européenne clament. En outre, Y. Varoufakis a clairement indiqué que, dans les années à venir, sous le gouvernement de SYRIZA les gens qui travaillent doivent continuer à vivre « frugalement ». Les négociations sont liées aux besoins des groupes d’affaires qui découlent des conséquences de la crise capitaliste profonde ainsi que du cours incertain de la reprise capitaliste en Grèce et dans la zone euro dans son ensemble.
Ces négociations se déroulent sur un terrain hostile au peuple. Ceci est prouvé par l’alignement du gouvernement grec avec les pays comme la France, l’Italie et surtout aux Etats-Unis, avec toutes les conséquences négatives que cela implique comme position. Ces pays peuvent exercer une pression sur l’Allemagne pour leurs propres intérêts, mais continuer la même ligne politique dure contre le peuple.
Malgré sa propagande bruyante sur les négociations avec l’UE et les créanciers, SYRIZA affirme en même temps que ses actions beaucoup avec eux et qu’il poursuivra les engagements anti-populaires du pays vis-à-vis de l’UE et de l’OTAN.
Ainsi, le peuple grec et les autres peuples ne doivent pas tomber dans le piège d’être séparé en «merkelistes » et « obamistes » et divisé dans une lutte sous de mauvaises bannières. Ils doivent organiser leur lutte et exiger la récupération des pertes en ce qui concerne leurs revenus et de leurs droits. Ils devraient exiger la solution et les problèmes des gens, de tous les travailleurs en fonction de leurs besoins contemporains. Ils doivent lutter pour en sortir, pour cette sortie qui va apporter de l’espoir: la socialisation des monopoles, le désengagement des syndicats impérialistes de l’UE et de l’OTAN avec les personnes détenant les rênes du pouvoir. Cela ouvrira la voie au seul chemin possible et réaliste qui mène à la véritable émancipation du peuple: la construction d’une nouvelle société Socialiste.
Il ne peut pas y avoir une politique en faveur du peuple avec les capitalistes au pouvoir!
Les trois journées de discussion à la session plénière du parlement sur les déclarations programmatiques du nouveau gouvernement se sont achevées le 10 février 2015 avec le vote de confiance accordé par les parlementaires de SYRIZA ET ANEL au nouveau gouvernement (162 voix en sa faveur).
La servilité à la stratégie antipopulaire du capital et de l’UE et aux objectifs des groupes d’affaires intérieurs a dominé la discussion. Ceci fut vrai pour le gouvernement et aussi pour les autres partis de la gestion bourgeoise. Les éventuels désaccords concernaient la façon de renforcer la rentabilité des monopoles et de sauvegarder la récupération du capital.
La voix de la classe ouvrière, du peuple a été entendue seulement quand les députés du KKE ont été à la tribune, parlant des divers aspects de la politique étrangère et intérieure. Ils ont exprimé l’essence des déclarations programmatiques du gouvernement SYRIZA-ANEL, le caractère des négociations antipopulaires que le gouvernement mène avec l’UE et les créanciers, les engagements qu’il a pris en relation avec les organisations impérialistes de l’UE et de l’OTAN. Les députés du KKE ont révélé que le peuple ne peut pas attendre une orientation politique en faveur du peuple aussi longtemps que les capitalistes sont au pouvoir. Ils ont rendu clair que la ligne de démarcation est la suivante: « soit avec les monopoles et leurs unions, l’UE, l’OTAN, l’OCDE, soit avec la classe ouvrière et les couches populaires qui lui sont alliées ».
Prenant la parole le 9 janvier 2015, Dimitris Koutsoumpas, le Secrétaire général du CC de KKE, a appelé le peuple, la jeunesse, le mouvement ouvrier-populaire radical à tracer leur propre orientation de lutte dans le but de récupérer les pertes dont ils ont souffert dans la période de crise. Comme il l’a dit » Le peuple doit organiser sa contre-attaque pour le chemin qui apportera l’espoir: la socialisation des monopoles, le désengagement de l’UE et de l’OTAN, avec le peuple à la barre du pouvoir, afin de paver le chemin pour la seule et actuelle perspective, pour la réelle libération de l’homme qui est la construction d’une nouvelle société socialiste. »
Lors de sa deuxième intervention du 10 février, D.Koutsoumpas a souligné que le nouvel accord que le nouveau gouvernement veut signer avec les créanciers aura des anciennes et nouvelles conditions antipopulaires. Quel que soit le nom de ce nouvel accord, pour le moment, la majorité des mesures du mémorandum restera en vigueur et le reste sera couvert par d’autres mesures équivalentes à caractère structurel, sur la base de l’OCDE, ou sa «boîte à outils», ou ses réformes notoires.
Le Secrétaire général du CC de KKE a souligné que les références à la « fierté du peuple grec » sont effectuées dans le but de dissimuler les engagements du gouvernement à l’UE et à ses règles, son compromis avec la pauvreté et les miettes qu’il promet ».
D.Koutsoumpas a fait référence au fait que la controverse entre les « Merkelists » et les « Obamistes » n’a rien à faire avec les intérêts du peuple. Personne ne peut et ne doit se sentir fier de simplement choisir comment et quand ses droits seront détruits et il a souligné que le drapeau des luttes historiques du peuple et du mouvement ne peut pas être placé sous les drapeaux de l’UE, l’OTAN, des monopoles et du mémorandum. Il a appelé le peuple à ne pas demeurer passif ou devenir un supporter des différents défilés en faveur des choix du gouvernement. Il doit organiser sa lutte maintenant, sous ses propres bannières et non pas sous de faux drapeaux.
PAME : On ne joue plus, la ploutocratie doit payer maintenant pour la crise.Abattons les mesures anti-populaire, aussi bien les anciennes que les nouvelles
Le Comité national de coordination du Front militant de tous les travailleurs (PAME) a discuté des développements du le plan d’action pour la prochaine période lors de sa réunion tenue le samedi 14/2/2015.
Le PAME, qui réunit dans ses rangs des centaines de syndicats, des dizaines de fédérations et centres de travail, a souligné la nécessité de renforcer encore plus loin à l’intérieur de la classe ouvrière, de la jeunesse et du mouvement social la ligne de contre-attaque et de rupture en opposition à la voie de développement capitaliste,à l’UE et la ligne politique qui soutient cette voie et favorise la passivité et la résignation. Pour renforcer la lutte pour une autre voie de développement qui est dans l’intérêt de la classe ouvrière, du peuple. Giorgos Perros, membre du Secrétariat exécutif de PAME, a souligné ces différents points dans le rapport principal de travail et a ajouté: « Le gouvernement, en utilisant les espoirs et les attentes des travailleurs, essaye de mettre en œuvre ses plans plus facilement, promouvant un nouvel accord avec le » partenaires « . Il tente d’y parvenir en appelant le nouveau « memorandum » un « accord » et la « troïka » un « mécanisme institutionnel de suivi et de supervision ». Le gouvernement de coalition a entamé des négociations pour un nouveau programme avec quelques variations. Il semble que ce sera un compromis, ce qui signifie de nouvelles mesures au détriment des travailleurs « .
Giorgos Perros souligné que la classe ouvrière et son mouvement doivent rejeter les faux slogans d’unité et de fierté nationale.
« Pour nous, le patriotisme c’est les droits du peuple et non les intérêts de la ploutocratie. Notre critère est la satisfaction des besoins actuels du peuple et non la rentabilité des entreprises capitalistes. Nous parlons de deux mondes complètement différents.
Le peuple, le mouvement social des travailleurs ne doivent pas être un spectateur ou des pom-pom girl assistant passivement aux négociations en cours menées parmi les patrons et ne doivent pas être pris au piège dans le cadre des plans de la classe capitaliste pour de nouveaux memorandums et de nouvelles négociations. Au contraire, ils doivent être les protagonistes et doivent lutter pour leurs droits, pour le recouvrement de leurs pertes et la satisfaction de leurs besoins actuels, des changements et des bouleversements, pour une autre voie de développement.
La classe ouvrière et son mouvement n’ont aucun intérêt à soutenir la ligne politique du gouvernement. Nous parlons ici d’une ligne politique qui leur apportera de nouveaux memorandums, indépendamment du fait qu’ils le gouvernement leur donnent des noms par exemple Fierté. Il n’y a aucune perspective, il n’y a pas d’espoir sans mettre la pression pour satisfaire nos exigences et sans la lutte de classe.
Ainsi, la ligne de contre-attaque suivante a été définie conformément aux décisions de la base: la récupération des pertes et des droits, la lutte pour la satisfaction des besoins actuels de la classe ouvrière et du peuple, le développement pour le peuple. Quelques miettes et la charité ne nous satisfont pas. Nous exigeons, nous luttons pour tout ce qu’ils nous ont volés, pour tout ce que nous sommes en droit d’avoir « .
Revue de presse – 21 février 2015
L’Eurogroupe parvient à un accord avec la Grèce – Le Monde
« Il aura donc fallu un drame en trois actes, trois Eurogroupes, pour accoucher d’un compromis entre la Grèce et l’Eurozone, et éviter le scénario du pire, celui d’une « Grexit », la sortie du pays de l’union monétaire. Athènes a finalement obtenu une extension de quatre mois du programme d’assistance financière dont elle bénéficie depuis 2012, qui arrivait à échéance le 28 février. Mais au prix de concessions importantes pour le nouveau gouvernement Tsipras, qui avait promis aux Grecs « la fin de l’austérité ». »
« Athènes s’engage à achever le travail du précédent gouvernement, celui du conservateur Antonis Samaras, en mettant en œuvre les réformes imposées par la troïka des créanciers – FMI, Banque centrale européenne (BCE) et Commission de Bruxelles –, pas encore toutes sur les rails. »
« le chef du gouvernement grec, Alexis Tsipras, pourra modifier la liste des réformes à accomplir, à condition qu’elles préservent l’équilibre des finances publiques.Pour que l’extension de quatre mois soit validée, les Grecs devront soumettre leur liste de réformes, d’ici au lundi 23 février, pour validation par « feu » la « troïka » »
« Lapplication [des reformes] sera dûment vérifiée, sur place, par « les institutions » (ndlr : le nouveau nom de la troika…]. Celles-ci opéreront des missions de contrôle, comme la « troïka » auparavant. Ces contrôles étaient aussi une exigence forte du ministre Schäuble. »
« « M. Varoufakis et M. Tsipras auraient dû signer le premier texte de compromis qui a été mis sur la table, le 11 février. Il était plus vague, donc plus avantageux pour eux », assure une source européenne. « Mais à ce moment-là, ce n’était peut-être pas possible, politiquement, de céder aussi vite face à Bruxelles », analyse une autre source. »
La tension atteint son paroxysme entre l’Allemagne et la Grèce – Les Echos
»
Berlin veut la mise en œuvre des réformes prônées depuis 5 ans. « La lettre en provenance d’Athènes n’est pas une proposition substantielle de solution», a ainsi réagi le ministère des Finances allemand, pour qui « en réalité la Grèce s’oriente vers un financement relais, sans remplir les exigences du programme ». Sur les réformes, la soutenabilité de la dette, la situation budgétaire du pays, Berlin a besoin d’être rassuré. D’autant plus que la décision du gouvernement grec de faire voter, dès aujourd’hui, des réformes sociales à Athènes, ressemble à un pied de nez. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s’est néanmoins entretenu au téléphone cinquante minutes, jeudi, avec Angela Merkel, « dans un bon climat » pour « trouver une solution mutuellement utile pour Athènes et l’Europe », indique l’exécutif grec.
Et vendredi, Athènes a une chance de percer le front uni qui lui a jusqu’ici fait face. En Allemagne même, le leader du SPD Sigmar Gabriel a évoqué un « premier pas dans la bonne direction ». A Paris, le Premier ministre français Manuel Valls évoque « un signe très encourageant », tandis que le ministre de l’économie italien Pier Carlo Padoan a réaffirmé son opposition à la sortie de la Grèce de la zone euro « Nous devons envoyer un signal montrant que l’euro est irréversible », a -t-il déclaré. Un rappel utile, alors que la tentation du « Grexit » revient en force. Loin des craintes de contagion de 2012, plusieurs pays sont tentés d’arrêter les frais avec Athènes, notamment les plus pauvres d’entre eux, les Baltes, les Slovaques, les Slovènes.
Officiellement, tous les Etats veulent un compromis, la solution la plus probable. Mais l’Europe n’est pas à l’abri d’un choc ultime entre la Grèce et les plus intransigeants des Européens. « Ce n’est qu’en fin de partie qu’on saura si certains veulent réellement le Grexit », prédit un officiel européen de haut rang. »
La capitulation grecque – Slate
« Contrairement aux rodomontades, le gouvernement grec a fini par accepter les conditions de la troïka. »
« Le quotidien allemand Bild raconte cette histoire inouïe. Le gouvernement grec a envoyé une lettre à Bruxelles, jeudi 19 février, qui énumérait ses nouvelles propositions dans la difficile négociation avec ses partenaires, la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI. La fameuse troïka dont le gouvernement grec ne voulait plus entendre parler! Une lettre de capitulation sous conditions: Athènes accepte de se plier à l’intégralité de ce que demandent la troïka mais que c’est provisoire, il y aura «des inflexions à venir». L’Allemagne sitôt cette missive connue a répondu sèchement: c’est «nein». Encore du flou cet «à venir». Berlin ne signera qu’une accord ultra-précis. Le ministre des finances Wolfgang Schaüble, insulté par son homologue grec, Yanis Varoufakis qu’il ne supporte plus, campe alors sur une position inflexible. La Grèce doit revenir à la situation d’avant l’élection législative, au programme d’aide signé par son prédécesseur. Point. Et c’est l’accord qui a été finalement conclu vendredi 20 février en dépit des tentatives de comunication d’Athènes pour sauver la face. »