Ce 13 février, les syndicats appellent l’ensemble des travailleurs en Belgique à la grève générale. Une première journée de grève générale pour obtenir des augmentations générales de salaires. En effet, sous pression de l’euro austérité et des lois scélérates plafonnant l’augmentation des salaires, le gouvernement et le patronat belges refusent d’augmenter de plus de 0,8% – une misère- les salaires des travailleurs d’outre-Quiévrain. Les syndicats exigent un vraie augmentation générale des salaires.
Belgique France : mêmes causes mêmes effets
Depuis 2014, la part des salaires a reculé de 2% en Belgique, ce qui signifie que la classe des travailleurs a perdu 9 milliards d’euros de salaires annuels par rapport à 2014. Dans le même temps, la part des profits des entreprises a augmenté de 2,7%, ce qui signifie que la classe capitaliste a gagné 12 milliards d’euros ! Par ailleurs alors que l’espérance de vie en bonne santé recule en Belgique (63,7 ans), le patronat et le gouvernement belges à sa solde veulent reculer l’âge de départ à la retraite, notamment pour les métiers pénibles et les pré-retraites.
Cela ne vous rappelle rien ? eh bien si, c’est la même chose qu’en France. Même austérité salariale, même plan de casse des retraites, mêmes augmentations des profits de la classe capitaliste.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets car les travailleurs de Belgique font face à la même politique d’exploitation, à la même guerre de classe menée par la classe capitaliste contre les travailleurs. Faire baisser les salaires (qu’ils soient directs ou que ce soient les pensions ou indemnités chômage ou les remboursements sécu et autres aides sociales) pour faire gonfler d’autant les plus-values des actionnaires des multinationales, des grandes banques, en un mot des capitalistes. Une politique identique qui est également imposée et verrouillée par les directives données à Bruxelles par l’Union Européenne. Cette sinistre euro austérité permanente qui consiste en une guerre permanente et totale contre les salaires.
Même euro austérité, même combat
Mêmes causes, mêmes effets. Et donc même combat. En France depuis 13 semaines, les gilets jaunes sont dans la rue et le 5 février à l’initiative de la CGT a eu lieu une seconde journée de grève générale, avec une forte mobilisation (300 000 manifestants et des arrêts de travail dans tous les secteurs, privé comme public) appuyée par les gilets jaunes.
Pour défendre leurs droits, pour faire augmenter leurs salaires, les travailleurs se mettent en grève, bloquant ainsi les profits. En effet, ce sont les travailleurs et EUX SEULS qui créent les richesses.
Appuyant l’appel à la grève générale intersyndicale, le Parti des Travailleurs de Belgique, appelle à l’unité d’action de la classe des travailleurs. « Unissons nos gilets jaunes, rouges et verts ». Il souligne : » Réussir la grève du 13 février est enfin un levier important pour mettre la question de notre pouvoir d’achat et des fins de carrière au cœur de la campagne électorale. Cela permettra de faire le bilan des partis traditionnels sur les thèmes sociaux. De rappeler comment la loi qui bloque actuellement nos salaires a été votée par une majorité PS-MR-cdH et qu’elle a ensuite été rendue plus contraignante par le MR, la N-VA et le CD&V (avec le soutien du Vlaams Belang par ailleurs). » et revendique » des mesures comme la TVA à 6% sur l’électricité, le salaire minimum à 14 euros, la pension minimum à 1500 euros ou le plan 55-60-65 pour les fins de carrière. «
Des revendications qui ne sont pas sans rappeler celles des gilets jaunes et de la CGT en France
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Grève nationale : les travailleurs méritent du respect !
le communiqué de la principale confédération syndicale de Belgique, la FGTB – 13 février 2019
Les employeurs ne nous laissent pas le choix ! Ils nous mettent dans l’impossibilité de poursuivre les négociations en vue d’un accord interprofessionnel qui concerne l’augmentation de vos salaires et l’amélioration de vos conditions de travail. Impossible d’obtenir un accord juste et équilibré.
Outre une marge d’augmentation des salaires minimums, les employeurs souhaitent accroitre la flexibilité alors qu’ils ont déjà obtenu une flexibilité démesurée au travers de l’adoption de la loi sur le travail faisable conclue sous ce gouvernement. Ils refusent de discuter des conditions des emplois fins de carrières ou des prépensions. L’augmentation des salaires minimums, « même pas en rêve ! ».
De son côté le Gouvernement Michel, nous enferme dans une discussion totalement injuste. En effet, ce gouvernement a modifié la loi sur l’évolution des salaires. Résultat ? La marge disponible n’est pas de 1,8 mais de 0,8 !
Une marge pour l’évolution des salaires scandaleuse d’à peine 0,8% ?
A l’heure où nos factures explosent et notre pouvoir d’achat ne cesse de diminuer ?
En période de croissance économique et de profit plantureux pour les entreprises, réalisés grâce à vos efforts quotidiens ! Alors que les cotisations patronales ont diminué et que l’impôt des sociétés a été réduit ?
INACCEPTABLE ! Vous méritez plus de respect !
La FGTB entrera en grève nationale avec les autres organisations syndicales pour que vous obteniez votre juste part du gâteau ! Le 13 février nous serons en grève :
- Pour une augmentation significative de nos salaires
- Pour une réforme profonde de la nouvelle loi salariale
- Pour une augmentation du salaire minimum à 14€/heure ou 2.300€/mois
- Pour un salaire des jeunes qui permet de démarrer dans la vie
- Pour moins de pression et un travail faisable, plus de contrats à durée indéterminée et un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
- Pour une pension décente :
- Une pension minimum de 1.500€ net
- Une pension correspondante à 75% du salaire moyen du travailleur
- Une fin de carrière en douceur via le maintien des régimes de RCC(ex-prépension) et des emplois de fins de carrières à partir de 55 ans
- Pour le relèvement des allocations de 10% au-dessus du seuil de pauvreté
- Pour l’égalité salariale « À travail égal, salaire égal ! »
- Renforcer les services publics et créer des conditions de travail respectueuses des travailleurs dans les services publics et les entreprises publiques.
- Des factures de biens et services essentiels (eaux, gaz, électricité) raisonnables
- Une plus grande justice fiscale. Via un social shift qui déplacera la pression fiscale des épaules les plus faibles vers les plus fortunés, le capital et les grandes entreprises.