C’est en reprenant les mots de Mussolini « je demande aux Italiens de me donner les pleins pouvoirs » que Salvini, le leader d’extrême droite et ministre de l’Intérieur du gouvernement Conte d’alliance avec le M5S de Beppe Grillo, a appelé au vote d’une motion de défiance contre son premier ministre, prenant prétexte de la différence de vote entre le parti d’extrême droite (pour) et le M5S (contre) sur le tunnel Lyon-Turin. Rappelons que le M5S est sorti vainqueur des législatives de mars 2018, avec plus de 33% des voix tandis que Salvini n’en obtenait que 17%. Aux dernières européennes, avec près de 46% d’abstention contre 27% lors des législatives, le rapport de forces des votes exprimés s’est inversé au profit… de l’extrême-droite sans augmentation de son nombre de voix (9 millions de voix pour Salvini contre 12 en mars 2018), les électeurs du M5S s’étant massivement abstenus. L’Italie s’enfonce dans la crise alors que l’extrême-droite fait mine de vouloir provoquer de nouvelles élections, alors que le président italien Matarella a déjà fait savoir qu’il refusait l’organisation d’élections à l’automne… le gouvernement italien devant, à ce moment, rendre son budget 2020 sous le contrôle de la Commission Européenne.
Italie : à qui profite l’alliance des « souverainistes » des deux rives ?
Déclaration de la Commission internationale du PRCF – 10 aout 2019
Un certain nombre de progressistes issus de la gauche mais rejetant désormais cette référence prône l’union des souverainistes de droite (y compris ultra) et de certains patriotes issus de la gauche pour, disent-ils, combattre l’UE du capital. En quoi ils sont en désaccord formel avec le PRCF qui rappelle, faits à l’appui, que la droite xénophobe et euro-compatible, n’est que la seconde mâchoire de l’étau qui enserre les peuples d’Europe entre les ultras de l’euro-atlantisme et les ultra réactionnaires tels que Le Pen, Salvini, Orban et Cie.
La manière dont Salvini, le président de la Lega d’extrême-droite, vient de dynamiter son alliance gouvernementale avec les populistes des Cinq Étoiles, classés prétendument à gauche, montre de façon éclatante QUI bénéficie au final, comme toujours, d’une alliance entre la droite dure et l’ex-gauche recentrée et déboussolée. Non seulement ce type d’alliance sans principe ne permet pas de s’émanciper du carcan euro-atlantique, mais très régulièrement, il permet à la droite ultra de discréditer son partenaire et faire-valoir issu de la Gauche, de le diviser, tout en se dé-diabolisant elle même.
C’est au contraire sur les bases claires d’un Frexit PROGRESSISTE ET ANTIFASCISTE, et sans occulter la question de la reconstruction du parti communiste de combat et d’une Gauche authentiquement patriotique et populaire, que le Pôle de Renaissance Communiste en France continuera de proposer l’union du drapeau rouge et du drapeau tricolore pour permettre à la France de sortir par la gauche de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.
Quant aux apprentis sorciers de l’alliance contre-nature entre patriotes antifascistes et euro-nationalistes fascisants, on espère qu’ils tireront à temps, pour la France, les leçons de la rupture survenue à l’initiative de Salvini, entre les Cinq Étoiles et le fascisant ministre italien de la police. ..
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Fadi Kassem, secrétaire national adjoint et pour la commission Internationale du Prcf, Pierre Pranchère, Aymeric Monville et Daniel Antonini.
Crise de gouvernement : le rôle de l’Italie dans le nouvel équilibre européen et mondial est en jeu. L’unité des communistes et de la gauche de classe est immédiatement nécessaire! déclaration du Fronte Popolare
Déclaration du Secrétariat central du Front populaire – 9 aout 2019 – traduction depuis l’italien, JBC pour www.initiative-communiste.fr
Suivant à l’accélération subite de la rupture du gouvernement pentalgiste ces dernières heures, la Ligue a déposé au Sénat une motion de défiance individuelle contre le Premier ministre Giuseppe Conte. La crise du gouvernement Lega-M5S est officiellement ouverte.
L’impression est que cette crise, la plus anormale depuis la chute du gouvernement Berlusconi (2011) qui a été suivie par l’avènement de Monti, est liée à quelque chose de plus profond et de plus complexe que la volonté de capitaliser sur la popularité que les sondages attribuent à la Ligue, dénoncée ouvertement par Conte dans son communiqué de presse de hier soir.
Il ne faut pas oublier que l’éclatement du gouvernement entre dans le cadre de la controverse entourant la nomination du commissaire européen de l’Italie, tout comme elle ne peut échapper au fait que le point d’inflexion était le vote en faveur d’Ursula von der Leyen du M5S qui a assuré l’élection de cette dernière à la tête de la commission européenne. Le même Salvini, au cours des dernières heures, a évoqué cet élément à plusieurs reprises, le plaçant en fait au centre de la crise gouvernementale.
La crise s’inscrit dans un contexte européen et international en mouvement fébrile, quelques jours après l’avènement de Boris Johnson, un homme de Trump à Downing Street avec la promesse d’un Brexit sans accord avec Bruxelles, qui est offert comme le seul moyen de lier les mains et les pieds du Royaume-Uni aux USA.
Il y a à peine deux jours, depuis le nouveau Mexique, Steve Bannon, éminence grise de l’internationale brune pilotée par le gouvernement républicain de Washington, a annoncé au Corriere della Sera la fin imminente de l’aventure du gouvernement pentalgéen. Un ordre donné au « mini-Trump » via Bellerio?
Maintenant, dans la ligne de mire de Salvini, il y a directement Conte, qui ces derniers mois a en fait dirigé l’équipe de techniciens placés par Mattarella dans le gouvernement pour garantir la compatibilité européenne des politiques de l’exécutif. C’est peut-être l’élément qui sera le plus révélateur de la véritable nature de la crise politique en cours : c’est la position que l’Italie devra prendre dans la redéfinition en profondeur des relations de pouvoir entre impérialismes en cours.
La crise en cours est sans précédent dans les formes et, en ce qui concerne la manière dont évoluera sa dimension institutionnelle, d’interprétation très difficile. Il y a beaucoup de scénarios ouverts. Quel que soit le résultat, nous sommes confrontés à des années très difficiles. Si un gouvernement technique est formé pour reporter le vote à 2020 (quand les élections se tiendront également aux États-Unis et au Royaume-Uni), comme le voudraient évidemment les Européens plus cohérents, ou s’il passe déjà au vote en octobre, avec une victoire prévisible de la Ligue, les travailleuses et les travailleurs de notre pays vont payer. Les mêmes blocs sociaux sur lesquels est fondé le consensus des principaux partis parlementaires apparaissent friables et sujets à une fragmentation et une reconstruction soudaines : ils sont la conséquence d’un affrontement entre impérialismes et, transversalement, entre factions de la bourgeoisie, dans une phase de transformations d’importance historique.
Face à tout cela, aider à définir une politique autonome des forces du progrès qui défendent les intérêts de la classe ouvrière est un devoir pour chaque organisation politique de classe à gauche. Le Fronte Popolare, avec la modestie de ses forces, se bat pour cela : l’appel à la création d’une alliance pour la transformation sociale et l’ouverture du dialogue unitaire avec le parti communiste italien et la Citta Futura ont été les premiers pas . Toute position qui, en ce moment, vise à augmenter la distance entre les sensibilités authentiquement anticapitalistes, progressistes ou de gauche existant dans le pays et en Europe, fait le jeu de chaque faction de la bourgeoisie sur le terrain, en aidant à leur donner, une fois de plus, le monopole absolu de la scène politique.
Réagir immédiatement, réagir ensemble : tel est le mot d’ordre nécessaire aujourd’hui pour faire face au moment historique et ne pas le subir.
Le Fronte Popolare est prêt, une fois de plus, à s’engager et à lutter pour aider à garantir la possibilité que la voix des intérêts et des besoins de la classe ouvrière de notre pays ne soit pas étouffée à un moment crucial pour toutes et tous.
* Pour beaucoup ; le fait que l’Italie oserait mettre en oeuvre l’Italixit paraît illusoire car même Salvini oserait franchir ce Rubicon ! Mais ; selon l’agence AGI, le Sénat pourrait se réunir le 20 août pour décréter la fin de la majorité gouvernementale et le Parlement pourrait être dissous quelques jours plus tard. De nouvelles élections devraient alors être convoquées dans un délai de 50 à 70 jours, selon la Constitution italienne , selon Ouest-france mais j’attends la suite avec gourmandise… mais la Commission UE jette toutes ses forces dans la bataille pour que ça n’arrive pas sur le tapis !
* Mais selon Joseph E. Stiglitz : « – Les gens continuent à voter pour la fin de l’austérité, en , , , et en … on leur dit, ces questions qui sont les plus importantes de toutes ne sont plus du ressort de votre démocratie, on les a transférées à Bruxelles à Francfort à Berlin » (sic)..
https://www.facebook.com/EddyFrexitons/videos/2281770888734381/UzpfSTEwMDAzNzI1Njg2Mzc3MzoxMzIxMzUyNTEzNzE3MDM/
* Pour Jacques Sapir en 2015 ; la Commission UE veille à protéger cette supercherie que les gens villipandent de + en + et 1 krak financier seul y mettra fin :
https://planetes360.fr/jacques-sapir-la-zone-euro-apparait-aujourdhui-comme-une-condamnee-en-sursis-qui-ne-fait-quattendre-la-prochaine-crise-financiere-qui-probablement-lemportera/?fbclid=IwAR0oWw2R8zNJ65f9c3po1rrr91myqZGqpODu0PXbFUhmHzjr2RkFg8ZL7NI