Une nouvelle fois, les masques tombent en Europe : la Commission Européenne a donc décidé de censurer le budget d’un État souverain, l’Italie. C’est une première, mais pas une nouveauté. Souvenons-nous de Chypre, à la Grèce, de l’Espagne à la France, du Portugal à la Bulgarie, les budgets d’austérité sont partout en Europe la traduction exacte des ordres de la Commission Européenne et de ses « recommandations par pays ». En 2016 déjà, Portugal et Espagne avaient été menacés. En effet, les traités européens, l’Euro, permettent à la commission européenne de dicter le contenu du budget, c’est-à-dire la politique à appliquer par chaque gouvernement de la zone euro. La Commission Européenne a donc refusé le projet de budget 2019, adopté par l’Italie et exigé que les italiens, et exigé que lui soit présenté un autre budget, conforme aux diktats de l’Union Européenne sous trois semaines. Faute de quoi la Commission Européenne lui infligera des sanctions à hauteur de 0,2% de son PIB. Un chantage à 3,4 milliards d’euros, une amende de 56€ à chaque italien, nouveaux nés et vieillards inclus. On voit mal d’ailleurs en quoi cela résoudrait la question de la dette, preuve que ce n’est pas là l’objectif de la Commission. Ce que la commission européenne reproche au budget italien c’est de ne pas respecter les critères de Maastricht, avec un déficit public de 2,4%. En effet sous l’effet de l’euro, imposant une austérité et une déflation catastrophique à l’Italie – à l’image de la France – l’économie italienne est exsangue, provoquant chômage et misère de masse dans la troisième économie de la zone euro, et un accroissement de la dette publique.
Alors que grâce à l’Euro les capitalistes (les banques et les marchés financiers comme certains les appellent) tiennent en joug les travailleurs italiens – la note de l’Italie ne vient-elle pas d’être dégradée ? – l’attaque de la Commission Européenne ne vise pas que l’Italie. Il s’agit de rappeler à tous les gouvernements qu’ils n’ont d’autre choix s’ils restent dans l’UE et l’Euro que de respecter les critères de Maastricht pour enrichir toujours plus les capitalistes, en pratiquant une guerre permanente contre les salaires.
L’extrême-droite italienne, soutien de l’Euro qui écrase les travailleurs en Italie et en Europe
Au-delà des rodomontades du gouvernement italien et de ses ministères d’extrême-droite, Rome a immédiatement indiqué se plier aux ordres de la Commission Européenne, de ramener la dette publique à 126,5% du PIB en 2021. En clair, l’extrême-droite se soumet à l’euro austérité. Et assuré immédiatement vouloir à tout prix rester dans l’UE et dans l’Euro. Le gouvernement de M. Salvini a ainsi déclaré dans un courrier à la Commission Européenne: « si les rapports dette/PIB et déficit/PIB ne devaient pas être en ligne avec ce qui est prévu, le gouvernement s’engage à intervenir en adoptant toutes les mesures nécessaires afin que les objectifs indiqués soient rigoureusement respectés ». Et le premier ministre d’ajouter, en anglais s’il vous plait, « Ecoutez-moi bien: pour l’Italie, il n’y a aucune chance d’Italexit, de sortie de l’Europe ou de l’eurozone », faisant chorus aux déclarations similaires ce week end de Salvini et Luigi di Maio. Et rappelant les déclarations de Le Pen lors de la dernière présidentielle avouant n’avoir jamais voulu sortir de l’euro et de l’Union Européenne.
Pourtant, le diktat de la Commission Européenne démontre qu’entre l’euro austéritaire, entre la dictature de la Finance qu’est l’Union Européenne,et le choix souverain d’un État du meilleur budget pour le peuple, il faut choisir. On sait ce qu’est le choix de l’extrême-droite dans ce cas, en France comme en Italie, celui de servir la classe capitaliste et d’écraser les travailleurs.
Comme le rappelait violemment le président de la Commission Européenne à la Grèce, « Il n’y a pas de choix démocratique contre les traités européens ».
Eurofascisation la preuve par l’Italie
Depuis des années, le PRCF dénonce l’Union Européenne et l’Euro comme un catalyseur de la fascisation. Les faits sont là. Eh oui, le fait est que la terrible situation de l’Italie le prouve, à nouveau. L’Union Européenne et la BCE lui dictent son budget depuis des années, provocant l’arrivée d’un gouvernement coalisé avec l’extrême-droite au pouvoir. Régime accélérant dès son arrivée au pouvoir encore plus la fascisation.
Par ailleurs, personne ne pourra désormais plus nier que si la Commission Européenne s’accommode de toutes les violations des élémentaires droits démocratiques – à l’image de la répression anticommuniste et contre le mouvement social des pays baltes à la Pologne en passant par la Hongrie, où encore les violations des droits humains les plus élémentaires des migrants – affichant une tolérance absolue et soutenant de fait depuis des années tous ces régimes d’extrême- droite qu’elle a installés en Europe de l’Est et qui gouvernent de l’Autriche à l’Italie, elle attaque avec violence tout budget qui n’irait pas à 200% dans le sens de l’austérité. Silencieuse depuis des mois sur les provocations xénophobes du régime Salvini, la Commission Européenne ne montre les crocs que pour imposer le maintien d’un budget violemment austéritaire contre le peuple italien.
Ce n’est pas en restant dans l’Euro et l’UE que les peuples pourront stopper la montée de l’extrême-droite provoquée, alimentée et soutenue par l’Union Européenne et l’euro austérité, mais au contraire en sortant de l’UE et de l’Euro. En brisant les chaînes de l’Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Communiqué du PRCF
Qu’il soit clair que le gouvernement italien, qui compte dans des rangs un mussolinien affiché comme Salvini, est dangereux pour la démocratie et pour le mouvement ouvrier de toute l’Europe. Il ne saurait donc être question de lui apporter le moindre soutien politique.
Pour autant nous ne pouvons que condamner avec indignation le diktat arrogant de la Commission européenne, soutenue par Merkel et Macron, qui veut faire plier le peuple italien refusant la misère, l’austérité à perpétuité et l’humiliation nationale.
Que ce soit en France ou dans le reste de l’Europe, il est urgent que monte un large mouvement antifasciste, internationaliste et patriotique à la fois pour appeler à sortir par la gauche de l’euro, de l’UE, de L’OTAN et du capitalisme qui tentent de broyer nos peuples dans l’étau du nationalisme réactionnaire et de l’UE supranationale et dictatoriale.
Aucun soutien à Salvini, mais à bas l’UE du capital et son petit commis français Macron, dont les actuelles persécutions contre la France insoumise, quelque critiques qu’on puisse faire à ce mouvement sur tel ou tel point, montrent qu’ils sont des accélérateurs, et non des adversaires de l’euro fascisation en cours.25 octobre 2018 – communiqué du PRCF