Non ce n’est pas ni blague, ni une infox, le congrès de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui vient de s’ouvrir à Vienne a adressé des félicitations à Jean-Claude Juncker, ex-premier ministre du Luxembourg plaque tournante de l’optimisation fiscale et du dumping fiscal et actuel président de la commission européenne. Des félicitations qui ne peuvent que faire vomir les travailleurs de l’Union Européenne qui constatent que l’Union Européenne, c’est privatisations, libéralisations, destructions des droits du travail, délocalisations et travailleurs détachés. En bref l’Union Européenne et l’Euro ce sont des armes d’exploitation massive des travailleurs, des armes de destruction massive des conquêtes sociales, des armes de diminution massive des salaires.
Par cette déclaration, une nouvelle fois, la CES, branche européenne de la CSI, organisation des syndicats anticommunistes lancée par les USA durant la guerre froide pour diviser et affaiblir le mouvement syndical international, démontre qu’elle n’est pas une organisation syndicale de défense des travailleurs. C’est une organisation d’accompagnement de la casse sociale. Ce n’est pas une surprise d’entendre les leaders de la CES couvrir de fleurs Juncker et faire campagne pour cette UE qui écrase les travailleurs et divise et oppose les peuples européens mis en concurrence. Pas une surprise, puisque la CES est :
- largement financée par la Commission Européenne. Loin de toute indépendance, elle est donc sous la coupe financière … de Juncker et Cie. Et qui paie les musiciens choisit la musique. [Lisez l’enquête d’IC : #CES : Confedération Européenne de Syndicats : la Commission Européenne dépense des millions d’euros pour financer ses syndicats pro UE !]
- un syndicat européen au sens des traités européens. Ce qui signifie que statutairement – et notamment pour continuer à percevoir les généreux financements évoqués ci-avant – la CES a une obligation de promouvoir la construction et le renforcement de l’Union Européenne. On est ici loin d’un organisation internationale de syndicats qui auraient la liberté de pouvoir appeler à sortir de l’UE et de l’Euro pour protéger et développer les droits des travailleurs.
On comprend mieux pourquoi les syndicalistes CGT, à l’inverse d’une partie de l’état-major bénéficiant largement des fonds venant de la CES, a voté majoritairement au 52e congrès pour un rapprochement avec la Fédération Syndicale Mondiale. Une fédération internationale 100% indépendante de la commission européenne et du Capital ! Comment accepter lorsque l’on est syndicaliste CGT de se retrouver sous la coupe de la CES qui est désormais dirigée par le chef de la principale organisation pro-patronale de travailleur combattant la CGT en France, la CFDT ? en effet c’est Laurent Berger qui préside désormais la CES.
Du reste, le congrès de cette CES, désormais présidée par Laurent Berger de la CFDT, a conclu son congrès par un soutien explicite à la coalition de partis emmenée par …. Macron. Si les travailleurs et syndicalistes français ne peuvent mieux comprendre que par ces exemples ce qu’est la CES. Certainement pas une organisation de défense des travailleurs.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Le Congrès de la CES s’ouvre sur des remerciements à Juncker et un appel à Costa
Aujourd’hui, à l’occasion de l’ouverture du Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES) – le plus important rassemblement de leaders syndicaux nationaux de ces quatre dernières années, le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, remerciera le Président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, d’avoir sauvé l’Europe sociale et s’entretiendra avec le Premier ministre portugais, Antonio Costa, de la nécessité d’un nouveau contrat social pour l’Europe.
Dans son exposé introductif, Luca Visentini dira à Jean-Claude Juncker, avant que celui-ci ne s’adresse à l’assemblée, que son mandat comme Président « a montré que l’Europe peut être une force de progrès social » et qu’il a « sauvé l’Europe sociale lorsqu’elle était pratiquement morte suite à la crise et à tant d’années d’austérité imposées par la Commission néo-libérale Barroso ».
Il dira aussi que ce fut grâce à l’initiative de la Commission Juncker mais que cela aurait été impossible sans l’engagement et le soutien du mouvement syndical.
Visentini soulignera que les nouvelles directives sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sur des conditions de travail transparentes et prévisibles ainsi que la révision de la directive relative au détachement des travailleurs ne doivent être « que le début de la mise en œuvre complète du Socle européen des droits sociaux » et qu’il reste beaucoup à faire, particulièrement concernant la création d’emplois de qualité, une part des salaires plus équitable et des transitions justes. Il ajoutera encore que « tous les partis démocratiques doivent accroître leurs efforts pour construire une Europe plus juste et plus socialement orientée » au cours du mandat du prochain Parlement et de la nouvelle Commission.
Lors du Congrès, Visentini accueillera également Antonio Costa, le Premier ministre du Portugal, et l’architecte d’une alternative progressiste à l’austérité basée sur la croissance, l’emploi et l’égalité, pour un débat sur un contrat social renouvelé pour l’Europe en faveur duquel le PPE et les S&D, parmi d’autres partis, se sont déjà engagés.
Dans un document qui sera discuté durant son Congrès, la CES propose un nouveau contrat social pour l’Europe qui inclut la pleine réalisation du Socle européen des droits sociaux ainsi que d’autres mesures telles qu’une négociation collective renforcée dans tous les États membres de l’UE, des investissements publics et privés accrus, de nouveaux efforts pour réduire l’inégalité entre les sexes et l’écart salarial est-ouest, une action plus urgente pour le climat et de nouvelles initiatives pour plus d’égalité et contre les discriminations.
Le Congrès de la CES a lieu à Vienne du 21 au 24 mai et rassemble plus de 600 délégués votants. C’est également le premier Congrès de la CES qui respecte une parité parfaite entre les hommes et les femmes.
Honte aux droitiers arrivistes qui tiennent la CGT depuis 30 ans et qui ne pensent qu’à s’enrichir.