La mutinerie du 24 juin 2023, avec quelques affrontements sanglants impliquant des colonnes montant vers Voronej et Moscou, une occupation moins guerrière de Rostov, conduite par l’armée privée Wagner et s’affichant viser une partie du gouvernement de Poutine démontre de l’etat dans lequel est mise la Russie après 30 ans de contre révolution ayant abattu l’Union Soviétique. Dès le 26 juin la commission executive du PRCF a réagi à ces graves événements (Rébellion militaire de Wagner : plus que jamais agir pour la désescalade en Ukraine. ) Dans un communiqué du 26 juin, traduit ci-dessous et reproduit pour complète information, Denis Parfionov, député du KPRF et responsable de Moscou tire un bilan politique de ces affrontements.
La ‘mutinerie’ comme une honte pour le pouvoir
Le moment viendra pour une analyse scrupuleuse, mais pour l’instant, voici quelques conclusions et observations évidentes sur les événements des 24-25 juin (https://telegra.ph/file/3da8f7e5bb74bf4d34e70.png) :
1) Le conflit portait un caractère intra-élite et au sommet. Pour les oligarques, en principe, il est typique de vivre dans un régime de luttes souterraines constantes et d’intrigues continues, dans lesquelles la ressource coercitive du pouvoir est périodiquement impliquée. Cependant, cette fois, l’usage de la force a atteint un niveau nouveau.
2) Étant donné que les démêlés des oligarques sont étrangers à la population russe et qu’aucune des parties en confrontation ne représente les intérêts de classe de la majorité des travailleurs, le peuple n’a montré un soutien actif et énergique à aucun des participants.
3) Le rôle des principaux « agitateurs anti-régime » n’a pas été joué par ceux que les autorités avaient réprimés avec plus ou moins de frénésie pendant toutes ces années – ni par les communistes et les patriotes de gauche, ni même par la pseudo-opposition libérale, mais par l’entourage du président, pratiquement des proches.
4) Le Président a une fois de plus démontré qu’il est maître de sa parole. Il veut – il donne, il veut – il reprend. Ceux qui ont été qualifiés de traîtres le matin, accusés de nouveau d’un « coup de poignard dans le dos », et qui étaient en état d’être poursuivis, le soir se sont révélés être de bons partenaires pour les négociations, ont obtenu le pardon et on leur a promis de clore l’affaire pénale .
5) Apparemment, un changement aussi radical dans la position du président a été dicté par la menace de perdre le contrôle d’une partie des arsenaux nucléaires, ce qui menaçait de détruire complètement la réputation du chef de l’État aux yeux des dirigeants mondiaux et pourrait conduire aux conséquences les plus monstrueuses.
6) L’autorité du pouvoir suprême a reçu un énorme coup. Le régime politique a montré une faiblesse extrêmement grave. Le gouvernement russe s’est déshonoré.
7) La verticale tant vantée du pouvoir et la caractéristique historique du régime, la stabilité notoire, se sont révélées être presque un vain mot. La verticale du pouvoir a montré un relâchement extrême, et de plus, il n’y avait plus aucune trace d’un sentiment de stabilité déjà miné.
8) Volontairement ou non, les actions d’une organisation militaire privée ont montré que le système étatique de la Russie capitaliste est extrêmement vulnérable à un soulèvement armé. Le principe de Mao Zedong « Le fusil commande au pouvoir » est pleinement confirmé par la pratique politique.
9) Les partis politiques devraient mieux choisir leurs amis et ne pas se précipiter vers un agenda ultra-patriotique. L’adhésion politique aux principes, comme l’a montré l’exemple du général Sobolev, en confirme finalement la justesse.
10) La probabilité de changements importants dans la vie de la Russie a augmenté. Le fait que la situation ne puisse plus rester la même devrait maintenant atteindre même les bureaucrates les plus têtus et les nouveaux riches les plus repus.
Le Secrétaire du Comité de ville de Moscou du Parti Communiste de la Fédération de Russie, député de la Douma d’État
Denis Parfionov
traduction depuis le russe RB commission internationale du PRCF