Ce 1er novembre, la réforme de l’assurance chômage entre en vigueur et elle va frapper des millions de chômeurs. Effet de la réforme, faire baisser de 3,4 milliards d’euros les indemnités chômages versées au 2,7 millions de chômeurs indemnisés actuellement, soit en moyenne annuelle 1300€ d’indemnités chômage. Encore plus grave, 1,3 millions de travailleurs privés d’emplois vont se voir brutalement privés d’indemnisation. Et ce alors que les indemnisation sont déjà très lacunaires, puisque avec 2,7 millions de travailleurs indemnisés, c’est actuellement moins de la moité des 6,5 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi qui sont indemnisés. Rappelons que le taux de pauvreté a de nouveau augmenté en 2018. Rappelons également que les indemnités chômage, ce n’est pas de « l’assistanat » comme voudrait le faire croire le grand patronat, véritable assisté qui se gave de dizaines de milliards (CICE, suppression de l’ISF, flat tax, et cie…). L’indemnité chômage, c’est du salaire, directement issue des cotisations sociales. C’est donc une vaste opération de vol des travailleurs de France qui commence ce 1er novembre. Une opération qui précède de peu, celle de même nature sur les retraites. Mais chaque samedi de ce mois de novembre et à partir du 5 décembre, tous ensemble, gageons que les travailleurs ne vont pas se laisser faire. Et se mettrent debout, dans la rue, tous ensemble et en même temps pour faire respecter leurs droits.
Les grandes lignes de la casse des indemnités chômage :
Pour sabrer dans les indemnisations, le régime Macron a décidé de faire plaisir au patronat et de durcir considérablement les règles d’accès à l’indemnisation. Il faudra désormais avoir travaillé en continue six mois ( 910 heures ou 130 jours) contre quatre auparavant et la période de référence pour le calcul des heures travaillées va diminuer de 28 à 24 mois. Tous ceux qui n’auront pas travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois perdront tout droit à indemnisation.
Alors qu’il fallait jusqu’à maintenant avoir travaillé 1 jour sur 7 pour pouvoir bénéficier d’une indemnité, ce sera désormais 1 jour sur 4.
Qui plus est, le plan Macron supprime de fait les droits rechargeables, celui permettant à un travailleur de ne pas voir ses droits supprimés lorsqu’il retrouve temporairement du travail. Ce point de la réforme va frapper 710 000 personnes entre novembre 2019 et octobre 2020 d’après les chiffres communiqués par l’UNEDIC. Actuellement, un chômeur qui retravaille plus de 150 heures (un mois de travail), voyait ses droits prolongés d’autant. Avec la réforme, il faudra retravailler au moins 900 heures soit six mois pour commencer à recharger ses droits.
Le niveau d’indemnisation aussi va baisser. Les indemnités sont jusqu’à ce jour calculées sur la base de la moyenne du salaire des 12 derniers mois. Et bien c’est à partir de ce 1er novembre sur la base de la moyenne mensuelle. Si cela ne devrait pas avoir de conséquence pour les travailleurs en CDI, cela va fortement frapper les travailleurs précaires, enchaînant les CDD et périodes de chômage. Pour les salaires plus importants, au delà de 4500€ mensuel brut, l’indemnité sera désormais diminuée de 30% après les 7ème mois d’indemnisation, pour les travailleurs de moins de 57 ans.
D’après l’UNEDIC, organisme paritaire qui gère l’assurance-chômage d’avril 2020 à mars 2021,
- 50% des 2,7 millions de Français percevant l’assurance-chômage verront leurs revenus diminuer ;
- pour 850 000 personnes, l’indemnité baissera de 22%, de 905 à 708 euros, en moyenne. Rappelons que c’est déjà en dessous du seuil de pauvreté ;
- Pour 10% des chômeurs indemnisés, l’indemnité mensuelle va baisser de 25% (280 000 personnes) de 897 à 679 euros en moyenne.
- 7 % des chômeurs parmi les plus précaires (190 000 personnes) perdront carrément la moitié de leurs droits. Avec pour (sur)vivre en moyenne moins de 431 euros par mois (au lieu de 868 euros actuellement)
Le régime Macron, c’est la misère !
Une réforme sur ordre de Bruxelles
Alors que les syndicats de travailleurs étaient à 100% contre cette réforme, le régime Macron est passé en force. En piétinant salement la pourtant très collaboratrice CDFT de Berger prête à tout signer. Mais la violence est innommable, impossible pour la centrale jaune de soutenir cela sans perdre définitivement toute possibilité de pouvoir se présenter devant les travailleurs. Donc le régime Macron est passé en force. Violemment.
Mais pourquoi donc se précipiter, et ce alors que les comptes de l’UNEDIC, hors allégements de cotisation sociale, sont équilibrés ?
Tout simplement car cette réforme est le résultat direct des ordres donnés par le patronat à travers sa principale arme de gouvernance, l’Union Européenne.
Elle figure en effet en place prioritaire dans les ordres donnés à l’exécutant Macron que sont les recommandations par pays.
- lire ici : L’UE donne ses ordres 2019 à Macron
JBC pour www.initiative-communiste.fr