Provisoirement protégé de la colère paysanne par une armée de policiers, Macron peut bien parader (en présence de Trump, mais en l’absence du pape!) sur le parvis de Notre-Dame ou, en toute laïcité, devant le maître-autel restauré : la réalité, c’est qu’à l’échelle nationale comme sur le plan mondial, notre pays dévisse totalement et qu’il devient en réalité la risée du monde entier.
En France, les licenciements, les délocalisations, les contre-réformes et autres privatisations commanditées par Bruxelles, les sommations à payer diligentées par les « marchés financiers », la dégringolade du produire en France agricole et industriel, la chute du pouvoir d’achat des salaires et des pensions, la dégradation de l’école et de l’hôpital publics, sont devenus tels que 80 % des Français sondés considèrent que notre pays est en « déclin définitif » (sondage Cévipof paru récemment).
En Afrique, les déclarations arrogantes de Macron et Sarkozy, les interventions militaires néocoloniales des présidents successifs depuis 1960, l’incapacité radicale de la « Françafrique » des Bolloré et Cie à concevoir de nouveau rapports fraternels et surtout, égalitaires, entre les pays francophones d’Afrique, d’Europe et d’Amérique (le Québec…) aboutissent à leur conclusion logique: l’armée néocoloniale est boutée à la fois du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et du Sénégal… Aux Antilles françaises, l’attachement sincère des habitants à la promesse républicaine ne cesse par ailleurs d’être durement percuté par la réalité vécue d’une situation néocoloniale maintenue au profit des monopoles capitalistes fauteurs de vie chère, comme l’attestent les grands mouvements insurrectionnels successifs de Martinique et de Guadeloupe.
En Europe, la situation n’est pas moins grave et notre pays, pourtant second contributeur net au budget européen (le citoyen français a désormais tout juste le droit de payer sans barguigner 27 milliards par an à l’UE!), est traité comme le paillasson politique qu’il est devenu sous les Sarkozy, Hollande et autre Macron. Qu’on en juge :
- c’est sous la présidence européenne de Macron qu’Ursula von der Leyen a institué l’anglais, sans la moindre protestation de l’Élysée, comme la seule langue de travail des exécutifs européens: Commission, Cour des comptes et Parquet européens. Et Macron a laissé sans ciller l’anglais devenir la langue officielle de l’institut européen des langues installé dans le nouveau Centre de la langue française situé à Villers-Cotterêts (le lieu où François 1er fit du français la langue administrative du pays en 1539). Bref, alors même que l’Angleterre a quitté l’UE, la langue anglaise sera bientôt, si le peuple français continue de rester passif sur cette question, la seule langue officielle de l’UE, ce qui reléguera très vite toute autre langue européenne (l’allemand, l’italien, le polonais, le portugais, l’espagnol… !) au rôle de patois « domestique »…
- lors du renouvellement de la Commission européenne, le Français (au demeurant très antipathique et antisocial, mais là n’est pas la question) Thierry Breton a été sèchement éjecté de l’exécutif européen sur demande peu discrète de la Kaiserin Ursula. Le macroniste Séjourné qui lui a succédé à la Commission sur demande de Macron n’aura plus qu’un périmètre d’intervention réduit et les deux portefeuilles politiquement décisifs de la Défense européenne (!) et de la Diplomatie européenne (c’est-à-dire les postes régaliens majeurs de l’État européen en gésine) échoient à deux politiciennes baltes connues pour leur bellicisme et pour leur russophobie maladifs!
- alors que, mensongèrement, Macron et les partis parlementaires français (qui soutiennent tous à des degrés divers la « construction » européenne, et ne disent mot contre le « saut fédéral européen » en marche) affirment aux éleveurs en lutte que la France ne signera pas le traité UE/Mercosur « en l’état » (la ficelle est grosse!), von der Leyen vient de se rendre à Montevideo pour valider ce traiter et parachever sa « finalisation », ce qui est un bras d’honneur adressé à la France en général... et au dérisoire et bravache Macron en particulier!
Il est à ce propos lamentable d’entendre le président de la FNSEA, qui est en réalité un gros agrarien pro-européen (et pour cause, la PAC est faite pour ce type de « paysan » super-nanti!), mentir grossièrement en demandant à la France d’user de « son droit de veto ». Lequel n’existe plus puisque, avec l’appui de la classe politique institutionnelle, la France a renoncé à ce droit et a accepté le principe de la « majorité qualifiée » qui peut lui être aisément opposé pour faire passer le traité en force… avec bien entendu, en sourdine, l’appui du MEDEF qui souhaite mondialiser ses profits et qui n’a que faire du produire en France industriel et agricole!
Il est plus lamentable encore d’entendre la fausse gauche et les états-majors syndicaux euro-formatés soutenir les crédits pour la future armée européenne et prétendre qu’il est possible de « réorienter l’UE dans un sens progressiste » alors que la « construction » euro-atlantique est VERROUILLÉE de A à Z dans le sens de la régression sociale, du déni démocratique et de l’expansion atlantique sans fin vers l’Est (à l’époque d’Hitler on appelait cela le « Drang nach Osten »…).
Nous en sommes désormais au point que notre peuple est placé devant un choix pressant. Soit il continue à tolérer à sa tête une oligarchie politico-médiatico-financière qui le dupe et humilie notre pays, qui paupérise les masses populaires et nous condamne à une tiers-mondisation « à la grecque »: alors, avec l’appui du RN rallié à l’euro, à l’UE et à l’OTAN, un point final sera rapidement mis à l’histoire multiséculaire d’une France indépendante. Soit nous donnons « tous ensemble en même temps » un grand coup de pied dans la termitière oligarchique en retrouvant l’élan mondialement admiré qui porta jadis la Révolution française, les Trois Glorieuses de 1830, la République sociale de 1848, la Commune, le Front populaire, le CNR et les grandes grèves ouvrières de 68 et nous sauvons le pays de la déchéance en l’engageant À TEMPS sur la voie du Frexit progressiste et d’une nouvelle révolution populaire.
A chacun de faire son choix à temps.