NON À L’EURO-DÉMANTÈLEMENT DE LA FRANCE, OUI À LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE UNE ET INDIVISIBLE !
« L’Alsace va être la risée de la France », a osé déclarer Kemmel, président UMP du conseil général du Bas-Rhin en apprenant la victoire du Non dans le Haut-Rhin (56,44% des suffrages) et le rejet massif par les Alsaciens du scrutin de dupes dans lequel on voulait les compromettre. Car ce référendum antinational cautionné par Hollande visait à liquider les départements alsaciens, à leur substituer une collectivité unique et à constituer par la bande – cet enjeu anti-français étant peu ou prou masqué aux électeurs – une « région d’Europe tournée vers l’espace germano-suisse ».
En réalité, c’est Kemmel, son ami Richert (président UMP du conseil régional d’Alsace et ex-ministre sarkozyste chargé des collectivités territoriales) qui sortent ridiculisés du scrutin, ainsi que leurs commanditaires du haut patronat local, sans parler des deux quotidiens alsaciens et des médias publics qui ont massivement soutenu le Oui et « ringardisé » le Non. Cachant mal son dépit, Richert a déclaré que « la question du millefeuille administratif reste ouverte. Nous avons raté le coche pour 10, 15 ou 20 ans », ce dont les patriotes républicains d’Alsace et d’ailleurs ne peuvent que se réjouir !
Au-delà des intérêts locaux qui ont pesé sur le scrutin (et qui prouvent que l’existence des départements est fondée sur la nature des choses et non sur d’odieuses « survivances jacobines »), les Alsaciens ont montré, en votant non ou en boycottant ce scrutin, qu’ils ne voulaient pas servir de cobayes au criminel projet de démantèlement de la France. Un projet qu’ensemble, le PS, l’UMP et Europe-Ecologie voulaient mettre à exécution en commençant par l’Alsace et en continuant par la Bretagne et par certaines régions frontalières des Pyrénées où des élus PS comme Malvy ou comme feu G. Frèche ont toujours milité pour la mise en place de régions « transfrontalières » pulvérisant l’idée de territoire national.
En réalité, on ne peut saisir la véritable portée du Non alsacien si l’on ne tient pas compte du contexte national et continental du scrutin :
- Nationalement, la partition institutionnelle de la France est écrite par le MEDEF qui, dans son manifeste « Besoin d’aire » (décembre 2011) appelle à la « reconfiguration des territoires » dans le cadre de « notre nouvelle patrie, les Etats-Unis d’Europe », elle-même chapeautée par l’ « Union transatlantique ». Pour mondialiser ses profits, liquider le « produire en France » et les acquis obtenus par les travailleurs dans le cadre national (secteur et services publics d’Etat, statuts de la fonction publique nationale et territoriale, diplômes nationaux, conventions collectives nationales, SMIG national, Sécurité sociale), pour en finir avec l’ « exception française » issue de la Révolution française, de 1905, de 1936, du CNR, le grand capital « français » œuvre ardemment à liquider la nation : décidément, plus que jamais, les capitalistes n’ont pas de patrie !
Ces projets de classe, dont le monde du travail n’a que des régressions à attendre, sont accompagnés par leParti Maastrichtien Unique (PS, Centre et UMP), auquel les verts servent de caution « contestataire » ; le gouvernement Ayrault s’acharne actuellement à faire avancer l’Acte III de la décentralisation qui videra les communes et les départements de toute substance au profit des euro-régions et des métropoles européennes, en éloignant le pouvoir du citoyen et en permettant aux monopoles capitalistes de mettre les territoires en concurrence au nom de la chasse aux investissements ; dans les cartons de Hollande figure également la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires » qui, sous couvert de valoriser les langues régionales – qu’il faudrait promouvoir dans le cadre de l’Education nationale TOUT EN DEVELOPPANT LA MAITRISE PRIORITAIRE DU FRANCAIS PAR TOUS LES ENFANTS – tend à ethniciser les territoires, à désétablir le français et à officialiser en douce… l’anglais, qui est déjà la langue de travail de 17% des entreprises franciliennes en violation de la loi française.
- A l’échelle de l’Europe, on assiste à la BALKANISATION RAMPANTE DU CONTINENT ; pour bloquer la montée des luttes dans chaque pays d’Europe ainsi qu’à l’échelle internationale, le grand capital veut démanteler les Etats historiquement constitués. Alors que l’Allemagne s’est unifiée sur des bases contre-révolutionnaires en 1991, la Tchécoslovaquie voisine a éclaté sans que son peuple ait droit à un référendum. On sait comment la Yougoslavie a implosé suite à la reconnaissance unilatérale de l’indépendance croate par Kohl. Au nord de la RFA, la Belgique « s’évapore » au profit de la Flandre, où l’extrême droite indépendantiste tient le haut du pavé. En Italie, Bossi et Berlusconi font équipe sur fond de séparatisme « nordiste ». En Espagne, alors qu’une lutte prometteuse de la classe travailleuse ibérique est en marche, les bourgeoisies catalane, castillane et basque font monter en sauce des référendums sur l’indépendance de la Catalogne et de l’Euzkadi.
- Bref, il faut être aveugle pour ne pas voir la signification réelle du projet référendaire rejeté par les Alsaciens : celui d’une MISE A FEU pour le démantèlement de la République une et indivisible. ON NE PEUT QUE FELICITER NOS COMPATRIOTES ALSACIENS D’AVOIR DOUCHE AU RIESLING LES PYROMANES du PS et de l’UMP, qui rêvaient de voir l’Alsace devenir un appendice transfrontalier du Bade-Wurtemberg.
APRÈS LE VOTE ALSACIEN, IL SERA PLUS DIFFICILE POUR LES CASSEURS DE RÉPUBLIQUE DE DÉMOLIR L’HEXAGONE. Citoyens alsaciens, une fois de plus vous avez mérité de la France républicaine ! Le PRCF, qui s’était engagé dans le Comité national mis en place avec le M’PEP et les Clubs penser la France appelant au non et/ou au boycott, est fier de vous avoir aidés si peu que ce soit à déjouer brillamment ce piège mortel.
Alors, ne vous laissez pas traiter d’imbéciles par vos indignes élus UMP, qui croyaient qu’avec vous, « c’était dans la poche ».
Ne laissez pas dire que ce « non » est le résultat de l’affaire Cahuzac : cette affaire n’existait pas quand les Corses ont dit non en 2003 à l’autonomie régionale, ni quand les Martiniquais et les Guyanais ont dit non aussi en 2010. Et rappelons-le, le peuple français dans son ensemble a dit NON à la constitution d’un Etat supranational en mai 2005.
Décidément, le peuple français, Alsaciens en tête, refuse de mourir. Il aspire à vivre mieux dans une République une, indivisible, sociale et souveraine débarrassée de la dictature de l’Axe Washington-Berlin-MEDEF et son problème n’est pas de casser la République mais de réindustrialiser le pays, de reconstruire la protection sociale et les services publics, de réduire les inégalités et de construire une société nouvelle où chacun vivra de son travail. Et pour cela, il n’est pas d’autre voie que celle que proposent ensemble le PRCF, le M’PEP et les CPF : faire vivre au présent une nouvelle figure du CNR pour extraire la France, sur des bases progressistes, du broyeur euro-atlantique !
Terminons par une mise en garde : si l’on continue de mépriser la volonté populaire et de violer les « non » successivement opposés par notre peuple aux casseurs de pays, notre peuple se souviendra tôt ou tard du sens révolutionnaire du Chant de guerre pour l’armée du Rhin écrit à Strasbourg en 1792 par Rouget de Lisle : « Aux armes, citoyens ! ».