La Suisse a la réputation d’être un pays neutre. Et il faut dire que ses citoyens demeurent très soucieux et de leur souveraineté et de cette neutralité. Mais c’est d’évidence et comme on pouvait s’en douter le cas d’une partie du Capital suisse qui ne cesse de pousser pour l’intégration de la Suisse dans l’OTAN, dans l’UE et in fine dans l’axe impérialiste americano européen. En particulier pour s’intégrer dans l’escalade guerrière impérialiste actuelle. On observera que sur les deux rives du Léman c’est bien dans le « réarmement » militariste que pousse le Capital, contre la paix. Dernier coup de force en date, le jumelage de l’armée suisse, une armée citoyenne dont le concept est celui théoriquement exclusif de la défense du territoire national, avec la garde nationale américaine. Les communistes suisse, derrière les belles paroles visant à masquer l’objectif réel de ce jumelage, dans un communiqué démontre ce qu’il en est.
Comme si ça ne suffisait pas, l’armée suisse sera désormais jumelée avec la Garde nationale étatsunienne !
Dans son évidente volonté atlantiste d’abolir la neutralité suisse par la « tactique du salami », le pire Conseil fédéral de tous les temps, qui se plie désormais de manière embarrassante aux diktats d’une puissance étrangère, a décidé, lors de sa réunion du 15 mars 2024, d’adhérer au « State Partnership Program » (SPP) de la Garde nationale des États-Unis d’Amérique (USA) afin d’institutionnaliser la coopération en matière d’éducation avec les forces armées étrangères. Traduit du vocabulaire politique, cela signifie, en pratique, que l’armée suisse s’adapte aux besoins de l’armée américaine, ou plutôt : aux seuls besoins de l’armée américaine !
Bien entendu, le Conseil fédéral tente de tromper la population en lui assurant qu’une telle coopération avec la Garde nationale de Joe Biden n’impliquerait pas « d’obligations, de dépendances ou de contraintes incompatibles avec la neutralité ». Quelle idée ! Il est évident qu’une telle coopération militaire n’aurait de toute façon jamais lieu avec des armées de pays hostiles à Washington et à l’OTAN. En admettant que nous ne souhaitions aucune coopération militaire avec les forces armées d’autres puissances, si l’armée d’un pays neutre comme le nôtre s’entraîne exclusivement avec des troupes d’un camp géopolitique spécifique, en plus à la veille de ce qui pourrait être une troisième guerre mondiale, et refuse de diversifier ses partenaires, alors une évidente contrainte de dépendance est créée, du moins aux yeux de ceux qui ne sont pas du côté de l’OTAN (c’est-à-dire la majorité des pays de la communauté internationale !).
Le Conseil fédéral affirme ensuite, sans se soucier du ridicule, que « les deux pays ont des systèmes de milice similaires ». Nous contestons cette affirmation ! Le système de milice suisse n’a rien à voir avec celui de la Garde nationale de Joe Biden. Tout d’abord, il s’agit d’une armée régie par la conscription obligatoire, mais surtout d’une armée de défense destinée à préserver – au moins théoriquement – la neutralité et la souveraineté de la Confédération. La Garde Nationale des Etats-Unis, quant à elle, est une milice volontaire de réservistes ayant des tâches à la fois d’ordre intérieur, c’est-à-dire de répression de son propre peuple en cas de rébellion (comme ce fut le cas en 1992 face à la population afro-américaine en émeute à Los Angeles avec plus de 60 morts) et d’occupation de pays étrangers souverains, comme ce fut le cas avec l’Irak. Bref, deux domaines qui n’ont rien à voir avec la mission de l’armée suisse, à moins que nos recrues ne doivent se remettre à tirer sur les ouvriers suisses comme il y a un siècle !
Parti Communiste (Suisse)www.partitocomunista.ch