Nous publions cette analyse très intéressante venue de nos camarades allemands du DKP, très impliqués concrètement dans la solidarité avec les communistes du Donbass.
Alors que l’on dit en Occident que la Fédération de Russie mène une politique agressive envers l’Ukraine et qu’elle masse actuellement des troupes à sa frontière, la véritable agression vient du côté d’où elle vient depuis le coup d’État en Ukraine en 2014.
Le gouvernement ukrainien mène une guerre dans le Donbass depuis sept ans, depuis que les personnes qui y vivent ont refusé d’accepter le coup d’État de 2014 perpétré par des forces nationalistes et pro-fascistes soutenues par l’Occident. À la mi-avril, l’Ukraine a attaqué le Donbass à l’artillerie et depuis les airs, et en mai – déjà dans des conditions de guerre – des référendums sur l’indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont été organisés, avec un taux de participation et des taux d’approbation élevés.
Les organisations locales du parti communiste ukrainien ont participé très activement à l’organisation des référendums. Le Parti communiste de la République populaire de Donetsk a été créé en octobre 2014. Son président, Boris Litvinov, était président du Soviet suprême de la RPD jusqu’aux élections en RPD en novembre 2014. Les communistes du Donbass soutiennent systématiquement la construction d’un État dans les républiques ; ils sont très actifs, par exemple dans les écoles et les universités, même s’ils rencontrent des obstacles pour être admis aux élections et avoir accès aux médias officiels. Au cours des deux dernières années, le PC de la RPD a mis en place une structure d’alliance avec des organisations patriotiques de gauche, qui travaille également de manière programmatique en coopération avec les universitaires de Donetsk. Il critique le manque de cohérence du gouvernement de la République populaire de Donetsk en matière de politique économique. L’État, disent-ils, doit jouer un rôle plus important dans l’économie, les entreprises désaffectées doivent être nationalisées et les anciennes entreprises des oligarques ukrainiens doivent être gérées directement par l’État et non – comme c’est souvent le cas – par des sociétés russes. Cependant, les communistes de la RPD voient également les problèmes objectifs du développement économique, non seulement en raison du blocus économique de la part de l’Ukraine et des destructions causées par la guerre, mais aussi des obstacles à la coopération avec la Russie en raison de l’absence de reconnaissance des républiques.
La guerre coûte des vies et détruit des logements, des industries et des infrastructures.
Les deuxièmes accords de Minsk conclus en février 2015 sous la médiation de la Russie, de la France et de la RFA après des défaites importantes des forces armées ukrainiennes n’ont jamais été respectés par l’Ukraine, même les cessez-le-feu convenus n’ont jamais duré plus d’un jour. La guerre a coûté et continue de coûter de nombreuses vies, la destruction de logements, d’industries et d’infrastructures.
L’un des points clés des accords est la négociation bilatérale entre les parties au conflit, l’Ukraine et le Donbass, que Kiev, avec le soutien de l’Occident, refuse ouvertement à maintes reprises, déclarant que les accords ne peuvent être mis en œuvre. Du point de vue des dirigeants nationalistes ukrainiens, cela est compréhensible, car les accords prévoient bien la remise des frontières du Donbass à l’Ukraine comme dernière étape, mais seulement après la fixation constitutionnelle d’un statut spécial pour le Donbass, qui prévoit sa propre politique étrangère, intérieure et économique, son propre système judiciaire et ses propres formations militaires.
Les communistes de la RPD soutiennent le processus de négociation, mais rejettent un maintien du Donbass dans la fédération d’État d’Ukraine, une position qui n’est pas éloignée de la position officielle des républiques populaires. La RPD souligne que Minsk est un moyen de parvenir à une coexistence pacifique avec l’Ukraine.
Soutien du PCFR
Ils sont soutenus par le Parti communiste de la Fédération de Russie (PCFR), qui demande résolument la reconnaissance des républiques populaires du Donbass par la Fédération de Russie depuis 2014. Le PCFR a soutenu les républiques populaires et leurs gouvernements sur le plan politique et pratique depuis le début.
L’agression de l’Ukraine contre le Donbass, qui s’est intensifiée ces dernières semaines et qui est soutenue politiquement et militairement par les États-Unis et l’OTAN, présente le danger d’une nouvelle phase chaude de la guerre. Elle fait déjà régulièrement des morts et des blessés, y compris parmi la population civile. Le gouvernement russe a mis en garde l’Ukraine contre toute aventure militaire, affirmant que la Russie serait alors contrainte de défendre ses citoyens dans le Donbass. Plus de 420 000 résidents du Donbass ont désormais obtenu la citoyenneté russe, une décision saluée à la fois par le PCFR et les communistes du Donbass.
Face à l’aggravation de la situation, le PC de la RPD a appelé les partis frères à faire preuve de solidarité.
Renate Koppe, secrétaire internationale du DKP (Deutsche Kommunistische Partei, Parti communiste allemand)
Source : Zeitung der Arbeit
traduction depuis l’allemand AM commission internationale du PRCF