Léon Landini, résistant FTP-MOI, président du PRCF dans une analyse rédigée en 2009 montrait les liens factuels entre gouvernement, grands groupes financiers,médias et Union Européenne. Une tribune démontrant la réalité objective non seulement de l’intégration du capitalisme monopoliste d’État, mais aussi la nature profondément et intrinsèquement de classe de l’Union Européenne. Une structure politique supranationale construite par et pour la domination exclusive de la classe capitaliste contre les peuples et la classe des travailleurs. 11 ans plus tard, Léon Landini souligne que la situation n’a pas changé, elle s’est au contraire aggravée. C’est pour inviter à cette prise de conscience et appeler à l’action avec le PRCF que Léon Landini a fait parvenir à la rédaction d’IC cette tribune. Toujours d’une brûlante actualité dans les faits, comme dans son mot d’ordre : Union Européenne oui pour s’en sortir, il faut en sortir
Union Européenne oui pour s’en sortir, il faut en sortir
Léon Landini – 2009 – président du PRCF
La France, pays des droits de l’homme et du citoyen, pays de la révolution de la Commune et de la Résistance, voit chaque jour disparaître tout ce qui faisait d’elle le porte drapeau international de la liberté.
Aujourd’hui notre pays est en pleine fascisation et nos gouvernants en profitent pour remettre en cause tout ce qui avait été conquis par notre peuple depuis plus d’un siècle de luttes et de sacrifices.
La volonté de détruire la totalité des nos acquis et de faire disparaître jusqu’à l’esprit de Résistance, a été clairement exprimé par les proches de Sarkozy.
C’est Denis Kressler, ami personnel du président de la République, ancien N° 2 de MEDEF, président du groupe d’assurance SCOR, membre du Conseil économique et social, de la commission des comptes de la Nation, Administrateur de PariBas, de Bolloré Investissement et de Dassault Aviation, qui a été chargé de cette besogne en qualité de porte parole du gouvernement, en écrivant dans la revue « Challenge » :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s’y emploie ….. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ».
Denis Kessler – 2007
Il s’agit non seulement « défaire méthodiquement le programme du CNR » mais surtout effacer toutes velléités de résistance à la remise en cause de tous nos droits.
Pour pouvoir intoxiquer et tromper notre population, la participation des médias est absolument indispensable pour pouvoir pratiquer un bourrage de crâne intensif, celui-ci dépassant tout ce que nous avons pu connaître par le passé, y compris pendant les années noires de l’occupation.
Sans doute pensent-ils qu’en répétant toujours les mêmes choses nous allons finir par les croire, il est vrai :
en tombant toujours au même endroit, une goutte d’eau finit par faire un trou dans la roche
proverbe chinois
Depuis les présidentielles de 2007, les médias mènent une intense campagne afin de nous faire admettre que le véritable défenseur de la Résistance Française c’est Sarkozy.
Dans ce but et afin d’assurer sa propre promotion, « ce monsieur » s’est rendu à Châteaubriant, pour disait-il, rendre hommage à Guy Môquet, tout en « oubliant » de rappeler que Guy Môquet, jeune communiste, avait été arrêté en distribuant des tracts de son parti et que son père député communiste avait déjà été arrêté et interné en Algérie.
Au cours d’une autre visite au Plateau des Glières il a, (au cimetière où reposent les résistants tombés en ce lieu) tenu en riant des propos graveleux qui ont choqué et ulcéré les résistants assistant à cette cérémonie.
Poursuivant son périple, il s’est ensuite rendu en divers autres lieux où des résistants avaient donné leur vie, convaincus que leurs sacrifices allaient permettre la création d’un monde meilleur.
À chacun de ses déplacements il est toujours accompagné par une Smala de cameramans, de journalistes et de photographes, qui est chargée d’assurer sa publicité et sa mise en valeur.
Alors que des coups terribles sont portés quotidiennement aux acquis du programme du CNR, voici que ce « personnage » s’est permis au cours d’une récente allocution de faire référence au Conseil National de la Résistance comme s’il en était le porte-parole.
Décidément, il faut avoir beaucoup d’audace et un beau culot, pour essayer d’utiliser à son profit le CNR, tout en détruisant tout ce que le CNR nous avait apporté.
Les télévisions, les radios et la presse, tous en cœur ne tarissent jamais d’éloges sur la grandeur de ce « seigneur ».
Au cours des dernières élections européennes de 2009, tout a été fait, pour faire croire que le résultat était une grande victoire de Sarkosy et de l’UMP et pour que cela soit crédible, ils ont surtout mis en exergue le pourcentage de voix obtenues par la droite, sans évoquer un seul instant le nombre des inscrits et l’importance des abstentions.
Pourtant, la totalité des suffrages exprimés (de droite comme de gôche) en 2009, arrivent avec beaucoup de peine à dépasser le nombre total de celles et de ceux qui au référendum de 2005 avaient voté NON à la Constitution Européenne.
Le résultat de 2009 confirme à nouveau que le peuple français ne veut pas de cette Union Européenne.
Les médias sont au service du gouvernement et de la grande finance.
Ou plutôt ce serait le gouvernement qui est au service de la grande finance.
Afin de démontrer cette main mise, il est utile de rappeler au préalable quelques textes sur la liberté de la presse :
La loi du 1er juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Art 2 : Il n’existe plus de censure, non seulement pour les écrits, mais même pour les dessins, gravures, lithographies, estampes, etc … Il faut admettre que l’expression publique de la pensée, étant un des droits de l’homme et du citoyen, ne peut admettre de restrictions que celles édictées par la loi.
Le 15 mars 1944 : Programme du Conseil National de la Résistance.
Unis quant au but à atteindre, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du CNR, proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération : Afin d’assurer la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères
Faisant fi de ces directives impératives, le gouvernement et les grands groupes financiers se sont emparés de la quasi totalité des grands moyens de communication.
En voici quelques exemples :
Les chaînes de télévisions publiques, financées essentiellement par la redevance payée par tous les citoyens possédant une télévision, sont devenues la propriété de Sarkosy qui s’est arrogé le droit d’en désigner lui-même les PDG, mettant ainsi ce média à sa botte.
Quant aux autres médias nationaux, (qui vivent souvent pour partie de commandes publiques) se trouvent tous sous tutelle de grands groupes financiers.
Lagardère (Europe 1 – Paris-Match – Le magazine Elle – Télé 7 jours – etc…
Dassault (Le Figaro). Bouygues (TF 1).Vivendi (Canal+). Bolloré (Direct soir – La Chaîne Direct 8). Pinault (Le Point). Bertelsmann (RTL – M6). Arnault (La Tribune – Radio Classique) etc. …).
L’éloge funèbre de Jean-Luc Lagardère, avait été prononcé par Henri-Bernard Levy, qui est lui-même directeur de collection chez Grasset (propriété de Lagardère), chroniqueur au Point (propriété de François Pinault), éditorialiste associé au Monde (actionnaires Lagardère et Pinault), actionnaire de Libération, mais aussi président du conseil de surveillance d’Arte.
Idem pour la presse quotidienne nationale.
Les Échos devraient tomber dans l’escarcelle de Bernard Arnault (témoin du mariage de Sarkozy et PDG de LVMH) qui pourrait revendre son autre quotidien La Tribune à Bolloré (celui qui a prêté son Yacht à Sarkozy et à qui Jospin a vendu la Société Française de Production pour une bouchée de pain).
Libération, journal qui se voulait révolutionnaire et qui était autogéré, fut créée en 1973 par Jean-Paul Sartre pour lutter contre « le journalisme couché ». Ce quotidien est aujourd’hui la propriété du banquier Edouard de Rothschild. Il a le statut de société anonyme et les journalistes sont totalement écartés de la direction car ils ne détiennent plus qu’1 % du capital, ce qui les a contraints d’abandonner le droit de veto qu’ils détenaient auparavant pour toutes les grandes décisions pouvant concerner le journal.
Même L’Humanité qui se disait communiste, a pour actionnaires Lagardère et Bouygues, ce qui laisse penser que sa liberté d’expression est plus que limitée.
Quant à la presse régionale ce n’est pas mieux :
Le groupe Hersant Médias, déjà propriétaire du quotidien Paris Normandie, et ses déclinaisons locales, vient de racheter à Lagardère les quotidiens du Sud-Est : La Provence, Nice Matin, Corse Matin, Var Matin etle journal gratuit Marseille Plus …d’autres parts, le Groupe Hersant Médias vient de céder au groupe Ouest France, 14 hebdomadaires qu’il détenait en Normandie.
Pinault qui est actionnaire de Bouygues et donc de TF1 vient de lancer un magazine urbain gratuit baptisé Pili-pili qui doit « Assurer la promotion du commerce et des services de proximité ».
Dassault est actionnaire de Lagardère et réciproquement, lui-même associé à Hersant sur la TNT(chaîne Paris CAP), ce même Lagardère étant aussi actionnaire du Parisien, de L’Équipe (propriété du groupe Amaury) etc…
Comme vous pouvez le constater avec ces quelques exemples, l’ensemble des grands médias sont soit sous gouvernance gouvernementale, ou bien entre les mains de la haute finance qui en possède l’écrasante majorité.
Des « journaleux » grassement rétribués et sans aucun respect de la déontologie, ni même un semblant de démocratie, oublient, mentent, falsifient, salissent, ne respectant en rien la vérité pourvu qu’elle satisfasse celui ou ceux qui les payent.
Après ce triste constat, comment pourrait-on croire qu’il y ait encore une possibilité pour l’écrasante majorité du peuple français, de s’exprimer librement et publiquement ?
Dans ces conditions, qui peut prétendre que nous sommes encore en démocratie et que nous nous ne vivons pas sous la dictature de l’argent ?
Avec l’excuse de la crise, les grandes entreprises après avoir touchés des dizaines, sinon des centaines de milliards du gouvernement, licencient, externalisent, délocalisent, laissant dans la misère et dans la désespérance des dizaines et des dizaines de milliers de familles, et voici qu’au même moment très tranquillement on nous annonce qu’une banque, après avoir reçu des milliards de subsides de l’État, vient de provisionner un milliard d’euros pour récompenser certains de ses collaborateurs.
Si des milliards valsent pour quelques-uns, il n’en est pas de même pour tous. La preuve !
La Commission Européenne vient de faire parvenir au gouvernement français une injonction demandant à ce que les producteurs de fruits et légumes remboursent 700 millions d’euros, qui correspondraient à diverses subventions qui leur auraient été indûment versées au cours des ces dernières années. Un milliard dans la poche des traders et 700 millions retirés de la poche des agriculteurs.
Devant cette situation scandaleuse, Martine Aubry s’est mis à pousser des cris d’orfraie, mais à aucun moment elle ne s’en est prise à cette Commission Européenne qui veut nous imposer ce que l’ensemble de la population française a par deux fois refusé.
Il faut rappeler que Martine Aubry et les dirigeants du Parti socialiste font partie de ceux qui, contre la volonté du peuple français, nous ont imposé cette Union Européenne.
Devant la colère des paysans, le ministre de l’Agriculture tergiverse promettant d’intervenir auprès de la Commission Européenne pour essayer de faire diminuer cette somme, ou bien encore, de soulager leur fardeau en les exonérant des charges patronales envers la Sécurité Sociale.
Ce manque de non paiement de charges sociales, va volontairement aggraver la situation financière de la Sécurité Sociale et mettre cette grande institution issue de la Résistance dans l’impossibilité de faire face à ses obligations.
Il est vrai que dans une Europe où « La concurrence doit être libre et non faussée » il n’y a plus de place pour la Sécurité Sociale.
Comme, il n’y aura plus de place pour aucun de nos services publics, tout cela sera entre les mains des grands groupes financiers et nous aurons enfin le bonheur de ressembler à cette grande démocratie appelée USA où plus de 40 millions de personnes ne bénéficient d’aucune Sécurité Sociale.
Quant aux dirigeants du PCF reniant tous les combats passés, ils continuent à nous prendre pour des imbéciles en parlant d’une « Europe sociale », pourtant les résultats qu’ils ont obtenus aux dernières élections auraient dû leur faire comprendre que les électeurs ne se sont pas laissé attraper à cette sinistre comédie.
Pour en terminer avec la fascisation de notre pays, pour en terminer avec la criminalisation du communisme, pour lutter contre les licenciements sauvages et abusifs, pour en finir avec toutes les misères que nous subissons, il faut nous débarrasser de ce carcan qu’est Union Européenne, il est temps, il est grand temps que les vrais communistes qu’ils soient ou non membres du PCF s’unissent hors des instances d’un Parti qu’il n’est plus possible de remettre sur les rails de la lutte des classes.
Il nous faut comme au temps de la Résistance, unir toutes celles et tous ceux qui veulent changer ce monde, avec comme base d’union la réalisation d’un nouveau programme de Résistance, sinon dans un avenir qui se rapproche à grande vitesse, la misère et la faim ne serons plus l’unique apanage des seuls pays du tiers monde.
Le premier acte fondamental à accomplir pour reconquérir notre dignité, pour chasser des affaires ceux qui ruinent notre pays, c’est sortir la France du carcan que représente cette Union Européenne. Oui ! Pour s’en sortir, il faut s’en sortir.