On peut se demander pourquoi, alors que le Donbass affronte depuis 2014 et le coup d’Etat fasciste à Kiev la terrible guerre que lui infligent l’armée ukrainienne et les bataillons nazis de la vengeance et qui a coûté à ce jour près de 20.000 morts, il a fallu si longtemps à Poutine pour intervenir .
La réponse est simple. Les oligarques alors si influents ne voulaient pas de cette intervention. Peu leurs importent les souffrances des ukrainiens du Donbass seules comptent leurs soifs de fortune et de pouvoir. Et rien ne distingue un oligarque mafieux russe de son compère ukrainien. Mais aujourd’hui le vent a tourné. L’effort de guerre que doit mener la Russie ne peut plus supporter le pillage du pays par les oligarques ni leurs manœuvres anti patriotiques. Ce qu’a décidé Poutine c’est de sortir d’un modèle de développement économique financé par des capitaux étrangers à un modèle que l’on pourrait qualifier d’autonome [1]. Bien sûr cela concerne les industries de guerre qu’il devient urgent de développer. Puis cela devrait s’étendre à tous les secteurs industriels vitaux pour la souveraineté.
L’article que nous présentons décrit avec précision la rupture du pacte passé entre les oligarques et Poutine et explique ce changement de paradigme.
Mais il est une chose dont l’article ne parle pas et qui pourtant est une des causes puissantes du revirement du pouvoir russe, c’est l’état social catastrophique de la Russie. Dans son discours à la Douma du 26 juillet le président du KPRF V. Ziouganov a dénoncé l’état social lamentable de la Russie. Pour prendre un seul exemple, au delà du délabrement des services publics et notamment de celui de la santé, le salaire minimum d’un travailleur russe est aujourd’hui inférieur à celui d’un travailleur polonais ou lituanien. Or jusqu’à ce jour les amis oligarques de Poutine, avec la complicité du ministre des finances Silovanov et de la présidente de la Banque Centrale Russe continuent de sortir des centaines de milliards de dollars de Russie.
Il est clair que poursuivre dans cette voie signifie la fin de la Russie. Poutine ne peut plus l’admettre.
Dans le même temps l’activité inlassable du KPRF de ses dirigeants et de ses militants fait grandir au sein du peuple russe l’urgence de changements radicaux. Car qui peut croire que les oligarques ne se défendront pas? Et les indispensables changements radicaux que mentionnent l’article ne se feront que par et pour les travailleurs russes et au delà pour le peuple russe. Et pour affronter les armées de l’OTAN, n’y a qu’une voie possible celle du retour au socialisme.
[1] : https://reseauinternational.net/poutine-a-defie-une-faction-puissante-au-sein-de-la-russie/