Alors que les travaux du 24e congrès du parti communiste suisse a livré ses conclusions, les militants et sympathisants communistes de ce coté ci du mont Dolent pourront apprécier à la lecture de son texte d’orientation, nonobstant les évidentes spécificité de la Suisse, les nombreuses convergences de vues avec les positions et analyses développées par le PRCF, pour une politique de souveraineté populaire, de gauche et patriotique.
Dans un communiqué le PRCF a salué les travaux de ses camarades suisses :
Initiative communiste publie le rapport du 24e congrès du Parti communiste de Suisse et salue fraternellement les camarades pour le travail accompli les 27 et 28 novembre derniers. Un rapport confirmant des orientations que le PRCF développe également en France : intensifier les relations avec le mouvement syndical (et auprès des travailleurs), mener le travail culturel et idéologique face à l’anticommunisme et la fascisation croissants, une ouverture politique et internationale percutante, une montée de la jeunesse (qui adhère de plus en plus au PRCF).
Nous remercions également les camarades suisses pour leur article consacré à la situation de la gauche en France, comparant les alternatives Union populaire (Mélenchon), PCF (Roussel)… et Alternative Rouge et Tricolore portée par son nouveau secrétaire national, Fadi Kassem, avec des termes élogieux : https://www.sinistra.ch/?p=12314
Plus que jamais, la seule alternative à la « Bande des Quatre » réactionnaires fascisants (Zemmour-Le Pen-Pécresse-Macron) se nomme Frexit progressiste : sortons de l’euro, de l’UE, de l’OTAN ET du capitalisme exterministe ; et reconstruisons une indispensable Internationale communiste face aux attaques du capitalisme-impérialisme mondialisé !
Le 24e Congrès du Parti communiste (Suisse) s’est terminé avec succès : le travail politique et organisationnel ne manquera pas, ni l’enthousiasme !
Le 24e Congrès du Parti communiste suisse, qui s’est tenu au Business Center de Bellinzona, la capitale de la République et Canton du Tessin dans la partie italophone du sud de la Suisse, a pris fin en en présence de plus de cent participants. Le Congrès a duré deux jours, du 27 au 28 novembre, et a été caractérisé par la présence d’invités internationaux et locaux, qui confèrent du prestige à notre Parti. Nous les remercions sincèrement.
Une ouverture percutante
Les travaux ont commencé par la projection d’une vidéo sur notre participation au Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (FMEE) qui s’est tenu à Sotchi, en Russie, en 2017. S’en est suivi un message très spécial pour nous : c’était le salut du camarade Oliviero Diliberto, pendant des années secrétaire général de l’ancien Parti des communistes italiens, ancien ministre de la Justice en Italie et actuellement professeur de droit romain à Wuhan, en Chine. Le camarade Diliberto a expliqué pourquoi il nous admire et a reconnu qu’il est membre d’honneur de notre Parti depuis 2015. Nous sommes fiers que le camarade Diliberto – qui est également une figure de proue de la récente codification du droit civil chinois – ait choisi de nous soutenir. Ensuite, le camarade Alberto Togni, responsable de l’organisation du Parti, a annoncé l’expiration du mandat des organes dirigeants du Parti, rendant ainsi tout le pouvoir à l’assemblée du Congrès, qui a élu un bureau présidentiel pour toute sa durée. Ce bureau, présidé par la députée Lea Ferrari, était composé des camarades Alessandro Lucchini, conseiller municipal de Bellinzona, Martino Marconi, président de la fraction unitaire de gauche du conseil municipal de Morbio Inferiore, et Stelio Mondini, ancien conseiller municipal de Locarno et dirigeant principal de l’ancien Parti du Travail depuis les années 1980. À ce moment-là, il a été annoncé que la présidence du Congrès serait complétée par le Secrétaire général sortant, le camarade Massimiliano Ay, qui a été salué par de chaleureux applaudissements de la salle. Avant d’ouvrir la partie formelle du Congrès, les personnes présentes ont observé une minute de silence en mémoire des camarades décédés, puis ont chanté L’Internationale. Sur la table présidentielle, à côté d’un drapeau orné de la faucille et du marteau, se trouvait le drapeau national de la Confédération suisse.
La jeunesse fait le point sur notre militantisme
Le rapport d’activité du Comité central sortant a été confié au camarade Zeno Casella, qui a retracé les étapes parcourues ces cinq dernières années, soulignant les nombreuses campagnes politiques menées sur le terrain et dans les mouvements de masse, mais aussi les victoires remportées au parlement de la République et Canton du Tessin, notamment dans le domaine de l’éducation : par exemple, le numerus clausus limitant l’accès aux études supérieures pour les apprentis, ce qui constituait une forme de discrimination sociale pénalisant les enfants des familles ouvrières, a été aboli. Dans son discours, le camarade Casella a également mentionné les mesures suivantes
l’importance de notre travail dans les conseils municipaux, où nous avons récemment doublé le nombre de membres élus.
Le camarade Luca Frei, secrétaire général de notre mouvement de jeunesse, a pris ensuite la parole. Il a rappelé qu’en Suisse méridionale, la Jeunesse communiste suisse est la plus grande organisation de jeunesse de gauche, devançant les Jeunes Verts et la Jeunesse sociale-démocrate, beaucoup plus forts en Suisse alémanique et en Suisse romande. Le camarade Frei a expliqué la ligne de masse étudiante qui nous a permis d’avoir beaucoup d’influence au sein de l’Union des étudiants de la SISA et de faire des adhésions. Au niveau organisationnel, le responsable de la jeunesse a ensuite rappelé que la Jeunesse communiste suisse n’est pas une organisation séparée du parti d’avant-garde, mais au contraire interne à celui-ci, ce qui permet de mieux contrôler les diverses formes d’opportunisme et d’enseigner l’importance du centralisme démocratique dès le plus jeune âge. Le camarade Frei a également expliqué le travail de la section des jeunes sur la question de la précarité au travail et de l’exploitation par les agences d’intérim. Le Congrès a salué leur engagement mais s’est inquiété du fait que la section jeunesse du Parti suisse du travail ait choisi d’utiliser à l’étranger le nom de “Jeunesse communiste de Suisse”, afin de se confondre avec notre “Jeunesse communiste suisse” et de tenter d’entraver nos relations internationalistes.
Diplomatie informelle de peuple à peuple
Une centaine de messages de bons vœux sont arrivés au Congrès par lettre ou par vidéo. Cependant, des camarades italiens de plusieurs organisations et des camarades portugais se sont joints à nous, ainsi que des représentants des communautés turque et cingalaise vivant en Suisse. Toutes les ambassades des cinq pays socialistes ont contacté notre Parti pour lui adresser leurs salutations. L’ambassadeur de la République populaire de Chine, le camarade Wang Shihting, a envoyé un message vidéo et l’ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée, le camarade Han Tae Song, s’est exprimé en personne pendant la conférence. Les ambassades de Cuba, du Laos et du Vietnam et leurs partis révolutionnaires respectifs ont également exprimé leur avis par des lettres officielles. L’ambassadeur de la République arabe syrienne était également présent et a remercié le Parti communiste suisse pour sa solidarité contre la guerre impérialiste dans son pays et pour l’intégrité territoriale de la Syrie. Les communistes suisses sont en effet le seul parti de la gauche suisse qui ne soutient pas le séparatisme ethnique du soi-disant « Rojava », considéré comme un processus de balkanisation orchestré par les États-Unis d’Amérique. L’ambassade de la République bolivarienne du Venezuela a également envoyé un message.
Notre parti a établi des relations solides avec le corps diplomatique des pays qui résistent à l’impérialisme, en particulier les pays socialistes, en leur offrant également des conseils sur des questions politiques et économiques qui les intéressent ou une aide pour traiter avec les autorités locales : une forme de diplomatie informelle « de peuple à peuple » qui va au-delà de l’autoréférence d’un internationalisme exclusivement déclamatoire.
La position anti-impérialiste de notre parti va de pair avec sa ligne patriotique et de gauche : le Congrès a d’abord salué la suspension de l’accord-cadre institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne ; il a ensuite contesté le « milliard de cohésion » avec lequel la Suisse finance des projets néocoloniaux dans les pays d’Europe de l’Est ; enfin, il a demandé le rapatriement des soldats suisses déployés au Kosovo, région que l’OTAN occupe au détriment de la Serbie.
En ce qui concerne notre travail international, le Congrès a également réitéré une fois de plus la nécessité de rejoindre la Réunion internationale des partis communistes et ouvriers (SOLIDNET).
Salutations des autorités politiques suisses
Notre Parti, malgré sa ligne d’opposition révolutionnaire, bénéficie également de l’attention des autorités. L’exécutif de la municipalité de Bellinzone était représenté par le conseiller municipal Henrik Bang, qui a salué l’engagement actif des communistes dans les institutions de la ville et a expliqué les projets saillants de la localité qui accueille le Congrès, notamment dans le domaine de la recherche biomédicale : un secteur pour lequel notre Parti a également soutenu les investissements publics au sein du conseil municipal .
Le président du Parlement de la République et Canton du Tessin, l’honorable Nicola Pini, s’est excusé de son absence et a adressé ses salutations aux délégués. Le chancelier de la Confédération suisse – dans une lettre au nom du gouvernement national suisse – a écrit au Parti pour lui souhaiter bonne chance. Cela a surpris certains camarades, étant donné que notre Parti n’a pas de députés au parlement national, mais c’est une démonstration de la crédibilité dont jouit notre « savoir-faire » même auprès des administrations bourgeoises, notamment en matière de coopération internationale et de présence dans les secteurs de l’école et de la jeunesse.
Intensifier les relations avec le mouvement syndical
Ce 24e congrès a également été très important car il nous a permis de rencontrer des syndicalistes. En effet, l’ancien président régional de l’Union syndicale suisse (USS), Graziano Pestoni, était présent dans la salle ; mais surtout, l’actuel dirigeant du syndicat UNIA du canton du Tessin, le secrétaire Giangiorgio Gargantini, a accepté notre invitation. Il a prononcé un discours dans lequel il a expliqué plusieurs problèmes rencontrés actuellement par la classe ouvrière, il a loué l’engagement de notre Parti et a appelé à une coopération encore plus étroite. Le Parti communiste – grâce à la contribution de notre camarade Samuel Iembo – a également contribué concrètement à l’organisation du secteur difficile des chauffeurs des entreprises de livraison à domicile, actuellement en grève, notamment en Suisse romande. Ensuite, un jeune lycéen, Filippo Beroggi, a pris la parole et a apporté les salutations du Syndicat indépendant des étudiants et apprentis (SISA), fondé en 2003 par notre secrétaire général Massimiliano Ay. Ce très jeune syndicaliste étudiant a également annoncé, avec émotion, son intention de rejoindre le Parti. Les syndicats des travailleurs des médias et de la communication (Syndicom) n’ont pas pu envoyer de délégué mais ont écrit un chaleureux message de remerciement pour l’engagement militant des jeunes communistes, notamment dans la lutte contre la fermeture des bureaux de Poste suburbains et la privatisation du secteur du nettoyage des trains des Chemins de fer fédéraux.
Dans son rapport politique, le camarade Massimiliano Ay – soulignant que les droits sociaux sont une priorité, surtout dans une région comme la Suisse méridionale où le taux de pauvreté est trois fois plus élevé que dans le reste du pays – s’est concentré sur la question du salaire minimum qui, selon la jurisprudence de la Cour suprême, est illégal car il restreint la liberté d’entreprendre des employeurs. Nous devons donc être capables de trouver un compromis pragmatique qui nous permette de jouer sur les marges minimales d’intervention prévues par la loi pour soulager la pauvreté. En même temps il est fondamental pour nous, communistes, d’enseigner aux masses que la démocratie bourgeoise nous empêche de faire davantage, et que c’est précisément pour cela que nous avons besoin d’une alternative révolutionnaire qui va au-delà des dogmes capitalistes.
Le camarade Ay a également demandé la suspension des contraintes budgétaires et a condamné la gauche trotskiste extrémiste qui, au Parlement du canton du Tessin – au nom d’une prétendue démocratie par le bas –, a soutenu une proposition du parti de droite néolibéral qui demande que toute dépense publique dépassant un certain montant soit obligatoirement soumise à un vote populaire : cela ralentira ou bloquera les investissements publics les plus courageux.
Le camarade Ay a ensuite parlé de nos relations avec les syndicats, admettant qu’il y avait eu des difficultés dans le passé. Notre travail dans le mouvement syndical ne doit pas être fractionné car les syndicats sont le dernier présidium de masse uni. Le Secrétaire général a été clair : « Nous ne sommes pas un petit groupe de rebelles petits-bourgeois revendiquant un syndicalisme ultra-révolutionnaire jouant avec la vie des travailleurs. » Notre parti reconnaît qu’il existe au sein du mouvement syndical suisse des problèmes tels que l’interclassisme, mais il serait erroné de ne pas reconnaître que, au moins en Suisse méridionale italophone, nous trouvons des dirigeants syndicaux aux approches combatives, que nous devons soutenir. Le Congrès a exprimé sa solidarité avec le syndicat UNIA à propos des attaques dont il a été victime, lorsqu’il a été décrit comme une organisation financièrement « trop riche » : son patrimoine est pourtant utile pour assurer des fonds de grève, mener des luttes, etc. Au moment où les partis de droite attaquent UNIA pour sa force, les trotskystes surfent de manière populiste sur la haine antisyndicale en incitant à construire un syndicat plus… pur et autogéré ! « Seuls les partis communistes et les syndicats disposant de ressources suffisantes peuvent réellement agir sans devoir se soumettre aux pressions et chantages des adversaires de classe », a rappelé le camarade Ay. Enfin, la question de la sécurité sur le lieu de travail a été soulevée et les risques du smart working, qui fragmente de plus en plus la classe ouvrière, ont été dénoncés.
Le secrétaire général et les organes du parti ont été élus à l’unanimité
Le Congrès a confirmé à l’unanimité le député Massimiliano Ay, en fonction depuis le 20e Congrès tenu en 2009, comme Secrétaire général du Parti communiste. La presse bourgeoise a admis que le camarade Ay a su redonner au Parti l’élan qui lui avait fait défaut ces 25 dernières années, mais nous préférons souligner que son mérite est plutôt d’avoir su construire un collectif soudé de jeunes cadres qui, abhorrant tout personnalisme, ont renoncé à tout éclectisme idéologique et ont pris le marxisme-léninisme comme référence idéologique, tout en l’adaptant de manière appropriée au contexte d’un pays complexe comme la Suisse. La complexité d’un pays riche, fédéraliste, avec plusieurs langues et cultures, avec plusieurs systèmes législatifs et constitutionnels, avec une classe ouvrière largement immigrée et donc sans droits politiques, avec un système de gouvernement collégial et de concordance, etc. entrave la création et le développement d’un Parti révolutionnaire, qui aspire au socialisme et qui met en avant la lutte contre l’impérialisme atlantique. Malgré nos ressources économiques très limitées, nous sommes donc fiers des progrès réalisés ces dernières années !
Le Congrès a également élu un nouveau Comité central de vingt personnes. Tous les membres disponibles du précédent Comité central ont été reconduits, mais il y a également eu un changement positif de génération, puisque les nouveaux visages élus au « parlement » du parti comprennent maintenant Lea Schertenleib, étudiante en orthopédagogie (née en 1999) et Niki Paltenghi, artiste graphique (née en 1997); Angelica Forni, licenciée en relations internationales et actuellement conseillère municipale de Losone (promotion 1998) ; Martino Marconi (promotion 1999), conseiller municipal de Morbio Inferiore et étudiant en philosophie ; Luca Frei (promotion 1998), secrétaire général de la Jeunesse communiste suisse, et Rudi Afonso Alves, secrétaire général de l’Union des étudiants SISA.
Enfin, le Congrès a renouvelé la Commission de contrôle (chargée de la discipline), dans laquelle a été élu comme nouveau membre Stelio Mondini, figure historique du communisme cisalpin. La Commission de contrôle continuera d’être présidée par le professeur d’histoire Davide Rossi et complétée par le juriste Marcel Hostettler, de Berne (capitale suisse). La direction du parti (Bureau politique) et la Commission des finances seront en revanche élues lors de la première réunion du nouveau Comité central qui sera convoquée en janvier.
L’ancrage territorial reste faible, mais nous sommes désormais un parti national.
Jusqu’à présent principalement ancré dans la partie méridionale italophone de la Suisse, le Parti communiste s’étend progressivement au niveau national et ce 24e Congrès a déjà vu la participation de délégués des cantons d’Argovie, de Berne, de Genève, de Vaud et de Zurich. Le Congrès a noté avec satisfaction que le Parti communiste est maintenant un parti national à part entière, mais a décidé qu’un équilibre est nécessaire. Le Parti est bien structuré dans la partie méridionale italophone de la Suisse, il faut donc entreprendre une campagne d’adhésion plus courageuse parmi les sympathisants, les travailleurs, les étudiants et les classes populaires qui nous observent avec intérêt ; cependant, au niveau national, la priorité n’est pas encore de croître en nombre dans toutes les régions de la Confédération ; ici, nous devons encore insister sur la formation de noyaux de cadres avec une densité idéologique adéquate. Nous pensons que nous ne devons pas adopter la pratique d’autres organisations (qui prétendent être plus fortes que nous et peut-être essaient même de nous rabaisser) consistant à construire des sections fictives (peut-être seulement sur les réseaux sociaux) alors qu’en réalité il n’y a pas de véritables militants stables. Dans un cas, afin de paraître plus nombreux dans la propagande, le logo d’un parti de gauche suisse a même été sous-traité à un parti étranger qui lui dicte sa ligne. Ces pratiques ambiguës ne nous intéressent pas : nous préférons construire lentement de véritables cellules du Parti, solides, liées à ceux qui vivent et travaillent réellement sur un territoire donné, sans nous précipiter pour chercher immédiatement à atteindre une masse éphémère, mais en construisant patiemment des unités de militants fiables, avec une pratique léniniste cohérente, qui pourront ensuite développer une ligne de masse adéquate. Bref, nous ne cachons pas nos faiblesses actuelles, mais nous avons une stratégie graduelle et pragmatique avec laquelle nous essayons – pas à pas – de croître sur le plan organisationnel.
Souveraineté alimentaire
Le débat du Congrès a également révélé une volonté de capitaliser la victoire que nous avons récemment obtenue en réussissant à insérer le principe de la souveraineté alimentaire dans la Constitution du canton du Tessin. Le Congrès a délégué au nouveau Comité central le soin d’élaborer une stratégie pour porter cette discussion dans d’autres cantons suisses. En fait, cette campagne nous a permis, au sud des Alpes, d’unir le monde agricole et les mouvements écologiques, qui habituellement se querellent. Cette campagne nous a également permis d’entrer en contact avec les travailleurs de la terre qui avaient été abandonnés par le reste de la gauche. Reprendre contact avec le secteur paysan, qui souffre de la pression des grandes marques et des supermarchés, a été une expérience très instructive pour notre parti, et nous devons maintenant essayer de généraliser cette lutte.
Faire plus de contre-information et améliorer le travail culturel et idéologique
Le débat entre délégués a également consacré un espace à la question de la culture et de la critique sociale. Le Parti doit essayer d’intensifier son travail dans ce domaine car le soft power est stratégique dans le processus de contrôle social sur les nouvelles générations : la pensée unique libérale et cosmopolite en faveur de l’atlantisme et du sionisme devient de plus en plus étouffante, même dans un pays neutre comme la Suisse. Les communistes doivent essayer de construire des récits alternatifs à la culture dominante, dans l’historiographie comme en politique étrangère, où l’on assiste à un dangereux alignement de tous les médias, de gauche et de droite, contre la multipolarité, dans un climat lourdement russophobe et sinophobe.
Si la presse privée a assez bien rendu compte de notre travail, le service public de radiodiffusion était totalement absent, snobant scandaleusement le Congrès. Notre parti était plus fréquemment invité aux débats télévisés lorsqu’il n’était pas représenté au Parlement. Aujourd’hui, alors que nous sommes en pleine croissance et que nous sommes représentés au niveau institutionnel, la télévision publique oublie de nous mentionner. De toute évidence, les infiltrations sionistes et trotskistes de la rédaction préfèrent, pour leur propre intérêt, nous occulter et donner de l’espace à des groupes d’opposition marginaux plutôt qu’à un parti marxiste-léniniste cohérent qui a du succès auprès de la jeune génération et qui dénonce la façon dont la Suisse abandonne sa neutralité pour se ranger du côté du leader atlantique contre la multipolarité dans la nouvelle guerre froide.
Le Congrès a donné mandat de renforcer le portail d’information en langue italienne www.sinistra.ch et d’intensifier les activités culturelles sur le terrain (conférences, présentations de livres, forums de films, etc.), reconnaissant avec autocritique que celles-ci ont été trop absentes ces dernières années.
Attaques anticommunistes et sécurité
Ces derniers mois, les attaques contre nos dirigeants et notre parti se sont intensifiées : des journalistes « progressistes » nous ont calomniés parce que nous ne nous joignons pas au chœur belliciste et que nous ne rompons pas nos relations avec les « régimes autoritaires » (ceux désignés par les États-Unis et l’UE). Ces journalistes, qui viennent souvent de l’étranger après d’étranges trajectoires professionnelles, semblent être engagés pour diaboliser les pays émergents et le seul parti suisse qui les défend de manière cohérente. Ils essaient de dresser les autres partis de gauche contre nous afin d’isoler le Parti communiste, et en même temps ils tentent de délégitimer nos membres les plus éminents en incitant notamment les jeunes à ne pas leur faire confiance. Même si l’emprise démocratique des institutions bourgeoises en Suisse est encore stable et relativement élevée, il est clair pour nous que nous ne pouvons pas nous permettre d’être naïfs et qu’à l’avenir nous devrons veiller à la façon dont la nouvelle guerre froide se concrétisera à l’intérieur de nos frontières nationales.