Le point de vue de Jean-Luc Mélenchon comportait des avancées appréciables lorsque nous avons soutenu de manière « critique » sa candidature en 2017. Nous ne regrettons pas ce soutien qui a permis de préserver un espace à gauche – certes plein de contradictions et empreint d’un certain esprit petit-bourgeois – de discussion et d’action. Notre positionnement a accru par ailleurs le courant de sympathie et d’adhésion envers le PRCF, notamment dans la jeunesse et dans la région parisienne. D’autant plus, dirons nous, que nous avons refusé, bien que nous n’ayons pas fait taire nos critiques à l’égard de certaines positions de JLM, de jouer le jeu du PCF-PGE et de sa critique droitière de la FI. Le PCF critiquait J.-L. Mélenchon, moins sur le manque de clarté de son « Plan A » et de son « Plan B », que sur sa volonté de sortir de l’UE. D’autre part, et contrairement au Parti de gauche, le PCF a toujours refusé de renier le traître Alexis Tsipras, qui vient de faire quasi-interdire le droit de grève en Grèce ; c’est le PCF qui renvoie dos à dos l’agresseur et l’agressé en Syrie, en Ukraine, en Corée et même au Venezuela en 2017, tandis que JLM a eu la lucidité de dénoncer les agressions impérialistes.
Toutefois, nous, PRCF, ne suivons personne et nous jugeons les positions d’autrui seulement en fonction de notre ligne politique, de notre intervention prioritaire en direction des salariés des entreprises et des jeunes, sans oublier de tendre la main aux communistes mécontents de la ligne européiste du PCF-PGE. Nous devons noter que les dernières évolutions politiques de la FI, notamment à l’approche des élections européennes, sont problématiques. Outre l’abandon larvé du plan B – avec toutes les contradictions qu’il portait -, et la participation aux élections européennes, on voit une quasi-exclusion systématique des éléments souverainistes de gauche de la FI, de façon souvent autoritaire. A ce sujet, on nous a « vendu » le remplacement de la structure-Parti par la structure-mouvement comme plus démocratique, mais comme l’ont remarqué plusieurs militants de la FI, dont certains ont été exclus avec perte et fracas, la forme mouvement aboutit surtout à l’hégémonie de fait de quelques personnes non élues et de ce fait… non révocables. Ce qui se passe au sujet des dirigeants se retrouve au sujet des listes européennes où les choix de la base ne sont pas respectés et où la ligne politique du mouvement est arrêtée de manière assez peu transparente. De même, lors du mouvement des gilets jaunes, là où le slogan « Macron démission ! » prenait de l’ampleur, Mélenchon ne proposait qu’une simple dissolution de l’Assemblée nationale, reconnaissant ainsi indirectement et subtilement la légitimité de Macron à l’Elysée…
Malgré ces critiques, nous refusons de jouer le jeu des grands médias et du pouvoir visant à discréditer voire à réprimer la FI pour mieux faire monter Le Pen, au risque assumé de favoriser la fascisation du pays. Pour la même raison, nous continuerons à dénoncer les perquisitions illégales, orchestrées par le pouvoir, du siège du mouvement de JLM et toutes attaques du même genre qui leur seront faites, tout en gardant en toutes circonstances notre ligne indépendante. Bien sûr, nous accepterons toujours une discussion franche, ouverte et courtoise avec les militants de la FI, sans le moindre sectarisme.
Une analyse proposée par notre camarade Tristan, JRCF.