Des bureaux de votes et des urnes vides. Les Français se préparent à voter avec les pieds contre l’Union Européenne du Capital, en boycottant son simulacre d’élections européennes fantoche, en choisissant avec une détermination majoritaire l’abstention.
Une majorité pour l’abstention : le boycott des élections européennes, le choix de classe, populaire.
Selon un récent sondage réalisé par IPSOS pour le compte du Parisien et Radio France les 5 et 6 juin 2024, 54% des français déclarent qu’ils choisissent l’abstention aux européennes. Un chiffre qui semble en progression par rapport aux précédentes élections européennes (49.9% d’abstention).
Les jeunes (73%) et les travailleurs (ouvriers, profession intermédiaire, employés – 57%, 57% et 59%) sont les plus nombreux à choisir le boycott de l’élection européenne 2024. A l’inverse ce sont les retraités des catégories aisés qui seront les plus nombreux à voter (69%)
L’extrême droite mobilise fortement pour ces élections (34% et 42% seulement d’abstention parmi les électeurs déclarés de Zemmour et Le Pen) ce qui expliquent leur bon résultat annoncé. La preuve qu’au plus l’abstention montera, le moins de voix ces partis de la haine sociale et raciale recueilleront.
Le sondeur cluster 17 estime lui l’abstention à 52%
Un sondage un peu plus ancien (17 avril eurobaromètre euratctif) avait déjà souligné que 53% des français ne sont pas intéressés par les élections. 17 points de moins que la moyenne européenne.. Moins de la moitié des français (49%) estimer que le vote aux élections européennes a une grande importance. Un chiffre à comparer au 71% de français qui estime que voter à un scrutin national a une grande importance.
28% des français ont une image négative du parlement européen quand il ne sont que 27% à en avoir une image positive.
Des chiffres qui démontrent à quel point le choix de l’abstention par les citoyens de France est un choix politique, conscient et réfléchis. Maintenus scrutins après scrutins.
La dynamique de la France Insoumise
Rattrapage de sondeurs ou dynamique de campagne ? dans tout les cas, la liste avec le vent en poupe dans ces derniers jours est celle de la France Insoumise, désormais annoncé à 9 points, soit une augmentation de 2 point depuis la mi avril. Et une progression de moitié par rapport au scrutin de 2019.
Un sondage de Cluster 17 confirme également le progrès de la liste LFI par rapport à 2019 en lui accordant 8 point.
La liste PCF PGE avec moins de 3% (2% pour cluster 17, derrière le parti animaliste) ne serait elle pas remboursée si les sondages se confirme, et n’obtiendrait aucun parlementaires à Bruxelles/Strasbourg. En réalité, les oukazes tapageuses de Deffontaines succédant à celles de Brossat, si en courrant après la Macronie et ses séides du PS EELV pour taper sur la concurrence LFI, servent bien plus à la diabolisation de la gauche qu’à faire progresser l’électorat du PGE (pcf). Qui plus est, cette liste refuse la sortie de l’Union Européenne et s’inscrit elle même dans la propagande de guerre de l’OTAN en soutenant les flots d’armes et les budgets de guerres de l’OTAN déversés en Ukraine pour faire la guerre à la Russie. Les électeurs mesurent donc avec lucidité qu’il n’y a malheureusement là pas mieux à espérer que chez les ex alliés et concurrents de LFI.
Celle des bellicistes otanien , des fondamentalistes fédéralistes de EELV, elle est annoncé en effondrement avec un score divisé par deux (5 point pour cluster 17), siphonnée d’après l’étude cluster 17 par le PS (lui prenant 42% des électeurs de jadot).
Rejet cinglant de Macron et des LR, la droite extrême fait monter l’extrême droite
C’est le siphonage de la droite extrême par l’extrême droite qui menace.
Avec 15 point annoncés, la liste de Macron serait en recul de -34% par rapport à 2019. De même que la liste LR de Bellami (7% contre 8.5%). Tout cela au profit de l’extrême droite qui concentrerait 37.5 points, dont 32 points pour Bardella. Ce dernier n’affiche pas de dynamique sur la fin de campagne quand sa comparse européiste séide de l’italienne Melonie, recule un peu. Un niveau record dont Bardella et Le Pen ont parfaitement compris qu’il se trouverait nettement amoindris dès lors que les électeurs utilisant ce bulletin de vote par colère comprendrait que le RN est le parti du système. Un système qu’il appui notamment en s’opposant à la sortie de l’UE et de l’Euro, lui qui de fait a toujours été tout au long de l’action du clan Le Pen, un ferme soutien de la construction européenne. Une construction européenne prenant la suite de « la grande europe ou de l’Europe En Marche » soutenue par les collaborateurs, ensuite recyclé pour se faire le prolongement de l’impérialisme américain et de son OTAN sur le vieux continent et ainsi exploiter les peuples et endiguer l’Union Soviétique, ses alliés et le puissant parti communiste français au service des travailleurs en France.
Terrien (PRC), Hoareau (ANC), Kuzmanovic (NLP), et Asselineau : l’invisibilité annoncée
Participant à cette farce électorale dans le but revendiqué de peser sur l’élection, force est de constater que « petites » listes sont balayés par le dégagisme de l’Union Européenne. Les travailleurs de France ne se reconnaissent pas dans l’Union Européenne à laquelle ils ont déjà voté NON en 2005. Et ils refusent donc de participer à ce simulacre de scrutin pour un parlement qui n’en est pas un.
Olivier Mateu, le charismatique secrétaire de la puissante UD CGT 13, positionné à la tête du comité de soutien à la liste Hoareau dans un récent entretien à la revue position explique que ces élections verront un puissant choix de l’abstention, signe pour lui d’une part de désespoir. Indiquant que le vote doit permettre de « mesurer la résonnance dans la population des idées de notre camps ». Une vision qui au vu des résultats annoncés par les sondages se révèlent en réalité en décallage de ce qu’est la réelle mobilisation populaire qui se porte sur le choix subversif et constructif du boycott plus que sur celui d’une participation à ce qui n’est qu’une structure illégitime. Pour peser, il est certes nécessaire de « se syndiquer » auprès d’une organisation de classe, mais pouvoir voter efficace et utile, cela nécessite d’abord de reconstruire l’organisation politique des travailleurs, le parti de classe, en un mot le parti communiste.
JBC pour www.initiative-communiste.fr