Communiqué PRCF- Paris 5 septembre 2024 – 16h – Après avoir feint deux mois durant de consulter à droite, à gauche, à l’extrême droite et au milieu, Macron s’est désigné lui-même comme Premier Ministre en nommant à Matignon le super-eurocrate Michel Barnier. C’est l’homme que l’eurocrature bruxello-berlinoise avait désigné pour négocier le Brexit… et pour tenter par la même occasion de punir les Britanniques « coupables » d’avoir voulu recouvrer leur souveraineté en quittant l’UE. C’est aussi celui qui, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Raffarin sous le mandat de Chirac, défendit bec et ongles la prétendue « Constitution européenne » massivement rejetée par référendum le 29 mai 2005… et imposée en force sous le nom de « traité de Lisbonne » par Sarkozy-Fillon-Hollande en février 2008.
Etrange manière de « faire du neuf en politique » que de nommer Barnier à Matignon, un vieux cheval de retour du grand capital « français » et des cercles dirigeants de l’UE-OTAN. Issu de la droite pseudo-« républicaine », porteur d’une réputation surfaite et mensongère de « gaulliste social », commis voyageur de la constitution européenne sous Chirac, ce personnage a hanté tous les cénacles dirigeants de l’Etat bourgeois depuis une trentaine d’années. Partisan exalté de la « construction » européenne, de la dérive atlantique et russophobe de la politique étrangère française, supporteur de toutes les contre-réformes néolibérales qui ont été imposées au peuple depuis Maastricht, Barnier sera, à n’en pas douter, l’ombre portée du président et l’exécutant zélé à Matignon des marchés financiers, de l’UE et du FMI. Lesquels veulent, sur fond de « saut fédéral européen » imminent, rafler 110 milliards d’euros sur les « dépenses sociales » d’ici 2027 pour rembourser la haute finance sur le dos des Français, et augmenter les crédits militaires exigés par les USA pour faire la guerre, voire la mondialiser, en Ukraine. Quitte pour cela à écraser toujours plus nos retraites, nos salaires, nos services publics, notre protection sociale, car il faut bien arbitrer au final entre le « beurre » pour les travailleurs et les « canons » et autres missiles exigés par et pour le complexe militaro-médiatico-industriel !
En outre, Macron montre une fois de plus qu’il s’assoit sur le suffrage universel comme déjà Hollande et Sarkozy s’étaient assis ensemble sur le Non français à la constitution européénne. Ignorant le fait que le « Nouveau front populaire » – si insuffisant et si euro-atlantico-soumis que fût son programme officiel – est arrivé premier aux législatives, Macron « fait son marché » parmi les politiciens bourgeois du prétendu « bloc central » qui va des LR à la droite du PS pour continuer la même politique comme si le peuple français n’avait pas très majoritairement voté pour le changement aux européennes et aux législatives.
En fonctionnant ainsi et en finissant d’écoeurer le peuple, le locataire de plus en plus précaire de l’Elysée* ouvre un boulevard à Le Pen pour la présidentielle. Il aggrave la crise désormais explosive de la Vème République, cette coquille prétendument « démocratique » de plus en plus vide, mâtinée de fascisation xénophobe et de proconsulat euro-atlantique. Macron nourrit ainsi la colère populaire qui peut trouver une issue républicaine et révolutionnaire si, au lieu de céder aux sirènes racistes de l’extrême droite, elle se souvient de l’article XXXV de la première Constitution républicaine de la France: « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple, le premier des droits et le plus indispensable des devoirs ».
Alors que, dans le pays, la guerre de classe du grand capital contre la souveraineté française et contre les conquêtes populaires va brutalement s’accentuer ; alors que, à l’extérieur, le duo Macron/Barnier a toutes les « qualités » requises pour engager toujours plus la France dans le « conflit global de haute intensité » annoncé par le ministre allemand des armées ; il urge, avec le PRCF et la JRCF, d’accélérer la reconstruction d’un Parti communiste d’avant-garde et de combat, d’aider à redynamiser le syndicalisme de classe, de tendre la main aux Gilets jaunes qui se réorganisent ici et là dans le pays pour la paix, la souveraineté et le progrès, d’agir en France et à l’international avec tous les amis de la paix, de la démocratie, de la souveraineté des peuples, de la transition environnementale et du socialisme. Et dans l’immédiat, de participer à toutes les manifestations contre l’illégitime Macronie à partir du 7 septembre 2024 et, derrière, contre l’ordre UE-OTAN qui détruit la France des travailleurs.
Dans cet esprit, et alors que Roussel et Thibault n’auront rien trouvé de mieux cet été que de s’exhiber pitoyablement aux côtés de Roux de Bézieux (ex-patron du MEDEF), il importe de renforcer au maximum le Pôle de Renaissance Communiste en France et sa politique d’alternative antifasciste, patriotique, pacifique et populaire de rupture franche avec l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme.