C’est une manifestation populaire qui n’est pas passé inaperçue : celle du kop de l’Etoile Rouge de Belgrade lors d’un match de coupe d’europe. Alors que l’UEFA machine du foot buisness a transformé ces dernières semaine les stades en caisse de résonance de la propagande guerrière de l’OTAN, ils ont en effet brandit des banderoles rappelant quelques unes des guerres et massacres de l’OTAN…. mais la largeur des tribunes d’un stade de foot n’y suffisent pas.
#DPRK 1950, #Cuba 1961, #Vietnam 1961, #Panama 1989, #Iraq 1991/ 2003, #Yugoslavia 1999, #Afghanistan 2001, #Syria 2011 … Red Star Belgrade fans held banners recounting #US/#NATO invasions/overthrow of 20+ countries/govts. But All Quiet in Western Media. pic.twitter.com/h8mJXuzS96
— Hua Chunying 华春莹 (@SpokespersonCHN) March 19, 2022
La scène se déroule le 17 mars 2022 lors du match comptant pour la 8ème de finale de l’Europa League opposant l’ ETOILE ROUGE DE BELGRADE au GLASCOW RANGERS.
UNE FOIS DE PLUS, BELGRADE SE LÈVE
Il faut prendre la mesure de ce cri de colère et d’espoir, de la pertinence absolue de cette manifestation contre l’OTAN organisée par les « delije », les supporters de l’Etoile rouge de Belgrade. Ils ont déployé sur les tribunes des banderoles sur cinq rang où étaient énumérées toutes les guerres menées par les USA depuis 1945. Aussi pouvait-on lire : Corée 1950, Guatemala 1954, Indonésie 1958, Cuba 1961 etc. etc., jusqu’à la Syrie en 2011. Sans oublier Belgrade, en 1999, contre laquelle nos généraux nous promettaient ces fameuses « frappes chirurgicales » (et à l’agent orange!), tandis que nos médias excitaient au lynchage contre les Serbes.
Alors oui, comme le dit leur banderole, donnons une chance à la paix en Ukraine. Que les combats cessent, que les armes cèdent à la toge comme on disait à Rome, et que l’OTAN rembarque ses prétentions qu’elle a grandes, ses têtes nucléaires, ses labos bactériologiques et ses néo-nazis.
Sur le tableau de chasse des bombardiers US, ce qui est désormais certain, c’est qu’il n’y aura pas la Russie. Il n’y aura pas la Chine. L’Inde, déjà, leur échappe. C’est le réveil des peuples, la révolte des esclaves dans le monde entier. Le mot d’ordre du Che, « créer deux, trois, plusieurs Vietnams », est en train de prendre forme.
J’attends avec impatience de voir l’année prochaine la prochaine résolution de l’ONU condamnant le nazisme et dont la dernière a été signée par 130 pays (tous sous l’influence de trolls poutiniens ?). Votant résolument contre depuis 2006, la « nation indispensable », à la « destinée manifeste », ne pourra plus compter sur une Ukraine à leur botte, qui votait dans son sens depuis 2014, et elle se retrouvera seule comme une c… (en bon français on dit « Gros-Jean comme devant ») à cajoler ses supplétifs du IVe Reich.
Dans ces moments si symboliques, où l’histoire se condense, en voyant ce stade à Belgrade on repense à tant de soulèvements serbes héroïques, de celui 1804 à l’insurrection de juillet 1941. Sans oublier ce que ce pays farouche a emprunté à l’idéal jacobin à l’ère de l’éveil des peuples. Et même si nos dirigeants si minables se sont montrés en 1999 indignes de la confiance que les Serbes avaient déposée dans notre pays, je me plais à rêver que la France, retrouvera bientôt, à leur exemple, un peu de cette dignité, partie de Valmy, où fut jadis allumée la flamme de l’espérance.
Aymeric Monville, 19 mars 2022