« Le Monde » (The World serait moins hypocrite !) est en pointe dans la tentative de subversion de la langue française à l’Université.
Cela est parfaitement logique avec les allégeances euro-atlantiques exacerbées de ce journal, dont le directeur d’alors proclamait « Nous sommes tous Américains ! » le 12 septembre 2001… Rien de neuf sous le soleil : vous êtes pour l’économie de marché (le capitalisme), pour l’UE (qui démolit les conquêtes sociales et les indépendances nationales), pour l’Union transatlantique annoncée par Obama et par le manifeste « Besoin d’aire » de Laurence Parisot, donc vous êtes pour l’anglais dans nos facs (et aussi dans 2 pubs sur 3, dans 3 enseignes nouvelles sur 4, dans 5 nouvelles chansons « françaises » sur 6, dans une thèse sur 2, etc.).
Mais ce qui retient l’attention dans le dernier article du « Monde » du 30 mai c’est l’argument suivant : »Fragilisée par de multiples crises, bousculée par la mondialisation, la France est anxieuse. Certains sont désireux de lui faire prendre toute sa part dans la compétition internationale…./…. d’autres s’en alarment et serrent les coudes autour de « l’idée France ». Dans la polémique sur l’utilisation de l’anglais, c’est de cela qu’il s’agit. A un niveau hautement exacerbé. »
Mais oui, nous serons donc d’accord sur l’enjeu, à la fois patriotique et de classe, quoi qu’en disent les « marxistes » de parade qui opposent ces deux termes. C’est bien de cela qu’il s’agit.
Vous et les vôtres pensez que « l’idée France » est une « encombrante vieillerie » et vous proclamez avec le MEDEF et ses portes-parole politiques (UMP, PS, FN) que l’Europe est l’avenir, l’échelle qui permet la « compétition internationale » : déjà Mitterrand, qui était aussi « patriote » qu’il était « socialiste » et « ancien résistant », l’avait dit : « la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir » : en clair, la France appartient au passé. On ne soulignera jamais assez le talent du porte-« Voice » de la bourgeoisie pour déguiser sa pensée, l’exprimer de façon à la rendre acceptable, car de quoi compétition internationale est-il le nom ? De 1127 morts dans une usine au Bangladesh !
Mais vous êtes les « Modernes » et nous les « Anciens », des ringards, des dinosaures, des fossiles… parce que nous pensons que la France a un avenir, que celui-ci sera la produit de l’héritage critique de son histoire, de ses traditions, en particulier de son legs humaniste, rationaliste et révolutionnaire, qui hantent depuis toujours vos cauchemars de Coblençards, de Versaillais, de néo-Munichois et de néo-Vichystes qui s’ignorent et qui faisaient dire à Marx et Engels : » « La France est le pays où les luttes de classes ont été menées chaque fois plus que partout ailleurs jusqu’à la décision complète et où par conséquent les formes politiques changeantes à l’intérieur desquelles elles se meuvent et dans lesquelles se résument leurs résultats, prennent les contours les plus nets « .
Oui nous regardons l’avenir comme l’accomplissement de 1793 et 1871 , vous, vous n’avez les yeux que fixés sur le cours de la Bourse.
Oui nous voulons un nouveau CNR, comme ces quelques milliers de Résistants à ce qui semblait alors le fait accompli indépassable, vous, vous expliquez à longueur d’ondes et de colonnes qu’il ne sert à rien de résister : there is no alternative (il n’y a pas d’alternative), bref le discours pétainiste dans toute sa pureté abjecte…. Et inversant l’ordre des choses, vous osez prétendre, vous les rampants et les prosternés, vous les descendants de l’Evêque Cauchon, de « l’Autrichienne », d’Adolphe Thiers, de Daladier et de Vichy, vous les éternels partisans du choix de la défaite (et de la défaite du choix !) que les moisis c’est nous, qui continuons la Bonne Lorraine, les Soldats de l’An II, les patriotes communards, nous qui prolongeons au présent, contre l’Europe allemande, contre la xénophobie lepéniste, contre l’autophobie nationale des bobos et du CAC-40, le programme révolutionnaire du Conseil National de la Résistance !…
Oui nous croyons en « l’idée France », que pas plus que Jaurès nous n’opposons à l’idée d’Humanité, car nous croyons en sa classe ouvrière, celle qui selon Mauriac, « est restée fidèle à la patrie profanée »et qui le reste encore quand elle défend, contre Barroso, Parisot et le pantin Montebourg, le « produire en France ». Oui nous croyons en son peuple trahi qui a dit NON à votre Europe il y a précisément huit ans, oui nous croyons que « l’idée France » est aussi une façon de dire la fraternité humaine et l’amour que nous portons aux autres peuples, avec leurs spécificités, leurs différences, leurs cultures et ….leurs langues. Ce sont ces diversités qui enrichissent et qui, finalement unissent l’humanité, certainement pas le rouleau compresseur d’un globish aux 400 mots. L’Inter-nationale populaire à laquelle nous aspirons n’a que faire de la Supranationale globalitaire que vous nous préparez, avec sa langue unique globischisée, sa pensée unique néolibérale, sa politique unique angela-formatée, sa diplomatie guerrière américanisée. Aristote resplendit encore au firmament de la pensée universelle parce qu’il a su dire en grec l’universel ; et il en va de même de Confucius, universel parce que pleinement Chinois, ou de l’Allemand Heine, de l’Italien Gramsci, du Français Hugo, de l’Etats-Unien Hemingway, de l’Antillais Césaire, etc. Votre universalisme à vous c’est celui de MacDo, du Pentagone, et de Coca-Cola….très « compétition internationale », en effet.
Ladies et Gentlemen of the « World », défendre le français à l’Université c’est bien défendre « l’idée France », et au-delà cette Francophonie internationale multicolore qui, du Québec au Congo, reste, malgré et contre la Françafrique sark-hollandaise, un des ultimes remparts à l’Empire du fric.
Mais à l’inverse, qu’est ce que ne pas défendre le français, qu’est-ce qu’enterrer d’un cœur léger sa langue maternelle ? Allons, foin de « fausses pudeurs » ! Dites ce que cachent fort mal votre positionnement et celui du gouvernement qui ose se dire socialiste à savoir la destruction programmée de l’Etat-nation hérité de 1789 et de 1945, cet échelon anthropologique, historique et culturel, donc politique, que vous jugez nuisible et obsolète au regard de vos sordides intérêts de classe et plus encore, s’agissant d’ « intellectuels organiques » rédigeant un « quotidien de référence » (ou de révérence ?), votre ego démesuré de membres putatifs de l’ « élite mondiale » américanolâtre avide de se distinguer de son propre peuple, toujours si « hexagonal », « franchouillard », « gaulois » ou pis que tout, « franco-français » !
Alors oui, pour continuer à vous regarder dans la glace sous votre profil gauche – car les Collabos modernes veulent gagner sur tous les tableaux en jouant les « antifascistes » – vous pouvez toujours vous époumoner contre « le danger Le Pen », alors que chaque jour, vous rabattez vers le parti xénophobe de l’UM’Pen en gestation par VOTRE autophobie nationale, par VOTRE méprisable mépris du peuple français et de cette scandaleuse « exception française » qui permet encore, quoique de moins en moins, à une majorité de gens de se faire soigner, d’avoir une retraite et de ne pas crever au boulot comme les ouvriers du Bangladesh et d’ailleurs.
D’autres ont essayé. Mais de Jeanne à Valmy, de la Semaine sanglante au « Front Populaire », de Pétain, » divine surprise », à la Résistance anti nazie et patriotique, il s’est trouvé au plus profond de notre peuple, de notre nation des forces qui ont refusé l’esprit de capitulation.
L’histoire est la fondation de l’avenir et celui-ci sera,comme nous l’a dit le père Hugo, si nous vivons donc si nous luttons, celui des « Jours heureux ».
Antoine Manessis et Georges Gastaud