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Dans son numéro N°145 de juin 2014 Initiative Communiste le journal mensuel du PRCF publiait la traduction de l’interview accordée par la militante antifasciste et députée lettonne au parlement européen Tatiana Gdanoka à Junge Welt au sujet du racisme officiel en lettonie. www.initiative-communiste.fr propose à ces visiteurs de retrouver gratuitement cet entretien ci-après.
Racisme officiel en Lettonie [IC n°144-145 – Mai-Juin 2014]
Tatiana Gdanoka est une militante antifasciste et député européenne de l’Union des Lettons russophiles, membre du groupe européen des verts.
Junge Welt : Il y a devant nous l’affiche de votre exposition intitulée : » Construire la démocratie ou réhabiliter le nazisme – les états baltes à la croisée des chemins ». Elle est barrée d’un bandeau : « Exposition interdite ». Explications?
TG : C’est à l’occasion de la journée internationale de commémoration des victimes de l’holocauste que cette manifestation devait avoir lieu. En effet le 27 janvier est l’anniversaire de la libération d’Auschwitz mais aussi celui de la fin du siège de Leningrad. Il y a six mois, nous avions réservé un espace pour la semaine du 20 janvier. Un mois avant, nous devions présenter les textes devant être exposés. C’est la règle du Parlement Européen. Les autorités compétentes , à savoir 5 questeurs qui sont tous des députés européens, nous ont demandés des éléments complémentaires : photos, présentations… Etc. Nous avons alors senti que ça se passait mal mais nous avons tout transmis. C’est seulement peu avant l’ouverture que j’ai reçu l’avis négatif. Donc nous avons à la place organisé lundi une conférence dans nos locaux. Nous y avons montré l’exposition une heure durant.
Ce qui en plus était intéressant c’était la réponse du questeur compétent : si nos accusations étaient justes, les Etats baltes commettraient des actions répréhensibles qu’il y a lieu de réprimer. Il en est ainsi de la diffusion de l’idée de supériorité d’une nation sur une autre.
JW : Mais comment empêcher cela si l’information n’est pas diffusée?
TG : Justement ce qui nous a amené à organiser cette exposition, c’est la tentative de modifier la constitution lettone. Cela part d’un slogan qui fait penser aux années 20 et 30. L’Allemagne aux Allemands, la France aux Français, la Lettonie aux Lettons. Et maintenant, on veut introduire dans le préambule de la constitution que les personnes d’ethnie lettonne constituent la base de l’Etat. Le Letton devrait devenir la seule langue du pays. L’un de nos panneaux montre les conséquences pratiques de ces choix. Il y a eu le cas d’un nazi letton qui fu condamné parce qu’il déniait la qualité d’êtres humains aux juifs et aux tziganes. Non seulement la cour suprême a annulé cette condamnation mais en plus il a reçu compensation du préjudice subi.
JW : Quelles sont les raisons politiques de l’interdiction?
TG : c’est à géométrie variable. Ce sont des tentatives de détourner les regards des faits. Le courant dominant apprécie d’avoir une aile réactionnaire. Des hommes politiques qui n’ont pas de fonction officielle soutiennent ouvertement les vétérans de la SS et utilisent ce soutien. Des officiels eux-mêmes les imitent tel le ministre estonien de la défense qui a envoyé des vœux de réussite à une réunion de combattants de la liberté. Ces combattants ont combattu l’armée rouge et participé au blocus de Leningrad.
JW : A qui profite ce renforcement d’un néo-nazisme qui est aussi clairement anti-russe?
TG : C’est tout simplement la poursuite de la guerre froide. Il y a eu un projet d’accord de partenariat stratégique avec la Russie. Puis le mot stratégique a disparu et la nouvelle résolution du parlement européen par de de « traitement critique de la question russe ». C’est une « déclaration de guerre froide ». Tel est du moins mon avis. Ce changement d’orientation de la politique étrangère sert les intérêts de notre partenaire atlantique : les USA. L’Europe peut, en incluant la Russie, l’Ukraine et d’autres petits pays à l’Est de la frontière orientale de l’Union, se constituer en acteur puissant sur la scène géopolitique. Mais il y a des gens qui ne le souhaitent pas et qui misent totalement sur la création d’un conflit.
JW : Vous parler de l’Ukraine où un parti fasciste « Svoboda » est pleinement intégré au clan pro UE. Beaucoup de médias européens s’efforcent de dissimuler cette situation. Mais visiblement on ne peut pas regrouper toutes les forces – pro -européennes sans considération pour les alliés qu’elles choisissent. Pensez vous que l’interdiction de fait de votre exposition a à voir avec cette stratégie?
TG: Oui, naturellement. Une marche commémoratie a honoré le 1er janvier le collabo Stepan Bandera. Il y avait des dirigeant européens à Kiev et je ne comprends pas comment ils peuvent discuter avec la soit-disant opposition tant qu’au moins un parti au sein de cette opposition est ouvertement néo-nazis. Ils font notamment savoir que les russes seront noyés dans le sang juif, et encore, j’édulcore leurs propos.