Loi Peeters en Belgique, Loi Travail en France, ING en Belgique, SFR en France, Caterpillar en France et en Belgique … même causes, mêmes effet. Sous l’impulsion de l’Union Européenne du Capital aussi, le gouvernement belge essaye depuis des mois de faire passer la Loi Peeter pour augmenter la durée légale du travail et renforcer l’exploitation des travailleurs belges. La même désindustrialisation et les même plans de licenciement frappe outre Quiévrain.
Mais les travailleurs belges, à l’appel de la FGTB et avec la mobilisation du PTB résistent. Et la Loi Peeters – pendant de la loi travail en France, ou du Job Act en Italie – n’est toujours pas passée. Ce vendredi 7 octobre, la gréve générale a encore largement mobilisée. Et pourtant cette journée d’action avait été initialement annulé avant que la pression de la base syndicale relance la mobilisation pour passer à l’action. Avec succès. Une leçon à méditer en France, où le silence des directions syndicales est étonnant et ce alors que des centaines de travailleurs, de manifestants subissent désormais la répression judiciaires et les procès politiques pour avoir osé exprimer leur opposition à l’euro diktat patronal qu’est la Loi El Khomrie, ou pour avoir défendu leurs emplois, comme les Air France les Goodyear et bien d’autres.
Force est également de constater que la CES (confédération européenne des syndicats) véritable courroie de transmission des ordres de la Commission Européenne ne fait strictement rien pour fédérer les luttes européennes. Bien au contraire, de Athènes à Paris, en passant par Bruxelles et Rome, cette organisation généreusement subventionné par l’Union Européenne soutient au contraire les memorandums euro austéritaires, les privatisations, les libéralisations et les loi travail.
L’exemple belge doit inspirer en France, pour relancer la mobilisation et l’action. Et faire retirer la Loi Travail et mettre les travailleurs à l’offensive.
Le 19 et 20 octobre, avec le procès des Goodyears la CGT appelle appelle à une journée nationale d’action pour la défense des libertés syndicales.
Journée d’action ce 7 octobre : « Pour boucler le budget, allez chercher l’argent aux Bahamas »
Solidaire, site web du PTB
Ce vendredi 7 octobre, des grèves et actions ont été menées en front commun syndical dans tout le pays. Le mouvement a touché autant les entreprises privées que les services publics. De quoi envoyer un avertissement clair au gouvernement, qui doit trouver de quoi boucler son budget : l’argent, c’est au Bahamas qu’il se trouve, chez les millionnaires, et pas question d’encore le prendre dans la poche des travailleurs.
La grève du 7 octobre avait d’abord été supprimée. Mais une large base syndicale a renversé la décision. Dans tout le pays, des actions ont été menées contre la politique du gouvernement. Les grèves et actions ont touché plusieurs grandes entreprises de la métallurgie, du textile, de l’alimentation, ainsi que dans la distribution, les transports en commun et d’autres services publics. Les dockers anversois ont eux généreusement distribué un tout nouveau billet de banque émis aux Bahamas à l’effigie du milliardaire et grand patron du port d’Anvers Fernand Huts. Et, partout, on sentait l’élan de solidarité avec les travailleurs victimes des plans de licenciements.
Solidarité avec les travailleurs d’ING et d’Axa
De nombreux employés du secteur bancaire étaient en grève pour la première fois de leur vie. Chez les milliers de participants aux actions qui se sont rassemblent devant le siège bruxellois d’ING, la colère était palpable, comme chez deux déléguées chez Record Bank, filiale d’ING : « On nous a toujours dit que l’entreprise allait bien, que tout allait bien… Et c’est vrai ! Tout va bien, on travaille très bien, l’entreprise se porte très bien, mais on veut quand même nous licencier. C’est toujours comme ça avec les multinationales, on ne pense qu’aux actionnaires. Il serait temps d’arrêter d’offrir des cadeaux aux multinationales. Et de penser enfin à une réduction du temps de travail. »
L’idée de l’introduction de la semaine de 30 heures avec maintien du salaire, proposée par les syndicats et le PTB, était en effet largement soutenue. Peter Mertens, président du PTB :
« Avec plus d’un milliard d’euros de dividendes versés en 2015, ING peut parfaitement payer cela. Le but ne peut quand même pas être de verser un demi-milliard de dividendes en plus l’an prochain, mais que 3500 personnes se retrouvent sans travail ? »
Caterpillar : « Il faut réfléchir à une société où les dividendes ne sont pas au centre »
Une manifestation de plus d’un millier de personnes s’est rendue de l’usine de Caterpillar à Gosselies vers le siège de la fédération patronale des entreprises métallurgiques, Agoria. Parmi les manifestants, outre des travailleurs de Caterpillar, il y avait aussi des gens de la distribution, d’autres entreprises métallurgiques ainsi que, par exemple, d’entreprises de titres-services. Après un échange avec des représentants d’Agoria, un secrétaire syndical a déclaré :
« Il est temps que nous réfléchissions à un autre modèle de société. Une société dans laquelle les dividendes ne sont pas au centre. »
3000 manifestants des services publics à Wavre
Les services publics, de leur côté, se sont rassemblés à Wavre, le fief du Premier ministre Michel. Plus de 3 000 agents de l’État de tout le pays ont mis en garde les gouvernements de ce pays :
« Ce week-end, le gouvernement doit faire des choix budgétaires. Cette fois, ils vont devoir aller chercher l’argent ailleurs. Ni chez les travailleurs ni du côté des services publics. »
Le travail social et les soins ne sont pas à vendre
À Anvers, des actions ont été menées par le secteur social. La commune d’Anvers, sous la conduite du bourgmestre Bart De Wever, veut sous-traiter les soins et l’accueil des SDF par la firme de gardiennage G4S. Plus de 600 personnes se sont rassemblées sur la Grand-place d’Anvers. De représentants d’autres secteurs – dockers, travailleurs de la chimie – se trouvaient aussi parmi les manifestants. « Nous nous opposons à ce qu’on fasse du profit sur les soins aux malades, aux personnes âgées, aux handicapés, aux plus vulnérables de notre société. Nous voulons des soins de qualité, accessibles et à prix abordable. Les gens qui en ont besoin de soins doivent passer avant toute chose ! Les autorités doivent donc investir attentivement dans les soins, le bien-être et la culture. Ces nécessaires subsides ne doivent pas disparaître dans les poches des actionnaires ! »
Un solide avertissement
Plutôt que de donner sans arrêt des cadeaux aux entreprises et aux millionnaires, investissez plutôt dans de bons services publics
Cette journée d’action constitue un véritable avertissement à l’adresse du gouvernement fédéral. Un avertissement qui tombe à point nommé, la veille du week-end de conclave au cours duquel les principaux ministres entendent boucler définitivement le budget de 2017. Où le gouvernement fédéral ira-t-il chercher l’argent destiné à combler le trou dans les caisses de l’État ? Pour les milliers de travailleurs en action ce 7 octobre, le message est clair : cette fois, allez le chercher du côté des millionnaires, des super-profits des entreprises, des dividendes indécents des actionnaires de multinationales, aux Bahamas ou au Panama…
Et qu’on n’en profite pas non plus pour faire passer la loi d’ultraflexibilité du ministre de l’Emploi Kris Peeters, qui veut nous faire travailler 45 heures par semaine. Plutôt que de donner sans arrêt des cadeaux aux entreprises et aux millionnaires, ajoutaient encore de nombreux manifestants, investissez plutôt dans de bons services publics.
Monsieur le Premier ministre Charles Michel, soyez-en convaincu : si vous décidez d’appliquer des mesures antisociales, les actions et grèves plus importantes ne se feront pas attendre.
Joris Van Gorp – http://solidaire.org/articles/journee-d-action-ce-7-octobre-pour-boucler-le-budget-allez-chercher-l-argent-aux-bahamas
Les citoyens n’ont plus les moyens de combler un trou budgétaire de 4,2 milliards!
Des travailleurs adressent une lettre aux membres du gouvernement fédéral, dans laquelle ils exposent les différentes raisons pour lesquelles ils partent en grève ce vendredi 7 octobre et les prient instamment de changer le cap de la politique actuelle.
Chères Marie-Christine, Maggie, Sophie et Elke,
Chers Charles, Kris, Jan, Alexander, Didier, Koen, Daniel, Johan, Willy, Steven, François, Pieter, Théo et Philippe,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat,
Depuis deux ans, vous vous acharnez sur nous les travailleurs. Vous nous aviez promis « des emplois, des emplois, des emplois ». Vous nous avez laissé croire à une grande réforme qui diminuerait la fiscalité sur les revenus du travail pour mieux la répartir. Vous nous avez dit vouloir rendre le travail « tenable ».
À mi-chemin de la législature, le bilan est terriblement décevant. Les entreprises licencient pour encore augmenter les profits des actionnaires, malgré les réductions de cotisations patronales que vous leur avez généreusement octroyées. Le tax shift ne met pas à contribution les revenus des grandes fortunes et de l’immobilier. Vous ne vous attaquez pas à la fraude fiscale. Au lieu de le rendre « tenable » pour les travailleurs, vous allez rendre le travail « maniable » par les employeurs.
Mesdames et Messieurs les ministres, dès le départ vous aviez choisi votre camp : celui de ceux qui ont déjà beaucoup. Vous avez décidé de faire payer par les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les pensionnés, les femmes, les malades l’addition d’une politique d’austérité qui ne mène à rien.
Des fins de carrière de plus en plus pénibles
Personne ne vous le demandait et vous avez pourtant relevé l’âge de départ à la pension à 67 ans. En même temps vous avez rendu plus difficile l’accès au crédit-temps de fin de carrière et à la prépension. Aujourd’hui, après avoir accepté une liste de critères pour définir les métiers lourds, vous pinaillez sur ceux qui, usés par leur travail, pourront en bénéficier pour partir plus tôt. L’espérance de vie a peut-être augmenté, la possibilité de rester dans l’entreprise aux conditions actuelles certainement pas. Votre projet d’allonger la durée du travail au-delà de 38 heures par semaine ne va rien arranger.
Et en plus, vous nous demandez de suppléer les pensions légales via les pensions complémentaires, d’échanger nos éventuelles augmentations salariales contre une pension privée.
Plus de concertation sociale
Vous avez choisi de réduire notre pouvoir d’achat. Vous avez largement communiqué sur la baisse du précompte professionnel, puis vous avez repris cet argent de l’autre main. Vous avez augmenté la TVA sur l’électricité à 21 %, vous avez imposé un saut d’index de 2 %, vous avez imposé une marge salariale proche de zéro. Aujourd’hui encore, vous voulez continuer une politique d’austérité en limitant encore plus la marge salariale. Vous avez restreint l’accès aux allocations d’insertion pour les jeunes. Vous vous apprêtez à réduire les indemnités de maladie. Vous mettez à mal la qualité de nos services publics alors qu’ils nous sont indispensables.
Non décidément, cher gouvernement, Mesdames et Messieurs les ministres, ça ne va plus. Vous prétendiez pratiquer la concertation sociale or, en réalité, vous l’avez réduite à néant. Les employeurs obtiennent tout ce qu’ils veulent, même ce qu’ils n’osent pas demander. Les travailleurs et les allocataires sociaux en ont assez d’être méprisés.
Ne comptez pas sur nous pour trouver les 4,2 milliards qu’ils vous manquent. Nous n’en avons plus les moyens.
Nous vous demandons de changer de politique. Vite.
* Signataires : Nicolas Dinsart (ING), Hélène Farmakidis (INNO Charleroi), Diana Hellebaut (Delhaize Anvers), Willy Van Esch (UZ Brussel), Martine Steurbaut (Senior Living group), Pieter Bouchery (Mobistar-Orange), Federico Parinello (AGC), Stephan De Paepe (Stora Enso), Joel De Roeck (Stora Enso), Ivo Janssen (BASF), Jan Bossuyt (Unilin), Marc Van Buyten (VPK Auderghem), Stefan De Hauwere (VPK Auderghem), Paul Van Lierde (VPK Erembodegen), Daniel Leroy (Mölnycke Health Care Waremme), Philippes Dubois (Centre hospitalier chrétien), Daniel Mackels (Câblerie D’Eupen), Philippe Dolhen (Institut Saint-Joseph de Ciney), Didier Bada (Association Intercommunale pour le Démergement et l’Epuration), Théo Olivier (Bam Galère), François Dibbela (Coca-Cola), Johan Lecoq (Aristan thermo Benelux), Michel van der Meeren (Aristan thermo Benelux), Doris Questier (Carrefour), Jeroen Hoeckman (ON-Semi), Jan Thienpont De Coster (Colruyt), Stijn Van de Velde (Lotus Bakeries), Johan De Spiegeleer (Jan De Nul), Rudy Melis (Seris Security), Ivan Vercauteren (Lambrecht banden), Eric Claes (Mondelez Belgium), Dieter Blanchart (Promatic-B), Kris Huybrecht (Syntigo), Mario Lardinois (AB Inbev), Alex Claes (Werkplaats voor Minder-Validen), Sophie Morelle (Cosucra), Philippe De Windt (Caterpillar), Sophie Jeantot (Hesbaye Frost), Charles Benedi (Travailleur sans emploi), Bruno Buyoya (la Croix-Rouge de Belgique), Catherine Mathy (Laurenty), Gandolfo Alleri (Arysta LifeScience), Pino Amormino (Prayon), Marie-Virginie Brimbois (Domestic Service), Sandrine Manzella (Life Pharma), John Thijs (Belgian Shell), Alex Vancauwenbergh (AB-InBev Leuven), Alex Munters (Autogarden nv), Daniël Moeraert (Eastman Noord), Danny Adams (Solidus), David Huysmans (Colruyt Group Services), Pieter Deprins (Stad Vilvoorde), Elke Surinx (Hereaus Electro Nite), Erik Evens (RealDolmen), Gert Bonkowski (DHL), Jan Dewerte (N.V. Drukkerij Schaubroek), Jan Imbrechts (OCMW Kampenhout), Jan Van Oosterwyck (Realdolmen), Jan Seghers (Amab), Jan Govaert (Imperialisme Meat Product’s div Cornby), Johan Mannaerts (KU Leuven), Johan Melotte (Infrax Limburg), Koen Catry (Arlanxeo Belgium Nv ), Koen Willems (Infrax), Kris Engelen (Tessenderlo Chemie), Kris Peeters (IKEA), Christiaan Lobbinger (begeleidingscentrum Ter Heide), Marleentje Verschooten (UPS), Philippe Vandevelde (Asco Industries), Philippe Corneillie (Milcebel), Piet Mareels (Realdolmen NV), Kris Rogiers (Formipac Zele), Filip De Sutter (ING), Francis Schouppe (Makro), Sophie Baillieux (De Groene Verte), Sophie Peirsman (Volo car), Theo Van Brussel (Autogrill Belux), Theo Van Vlierden (Sharp), Jan Vanhaute (Pfizer manufacturing), Walter Vermeir (In2com), Jeannine Martin (Pensionnée), Anne-Marie Balthasart (pensionnée).
C’est les belges qui ont raison, ils nous montrent l’exemple, pour la dette c’est pareil il faut demandé aux puissants d’aller la combler dans les paradis fiscaux.