L’UE tremble.
Un vent de panique souffle sur les instances dirigeantes de l’UE. L’Euro , « notre » monnaie dixit Sarkozy, tangue aussi. Et si elle saute, la funeste « construction européenne » tremblera sur ses bases pour le plus grand bonheur des peuples !
Pourquoi ?
Parce que le capitalisme en crise, du fait des contradictions inhérentes à son fonctionnement, veut faire payer sa crise par les peuples, classe ouvrière en tête mais aussi couches populaires et classes moyennes.
Parce que l’UE détruit et humilie les peuples et les nations souveraines d’Europe qui sont traités comme de sales gosses que les eurocrates fessent publiquement : voir la manière dont est humilié nationalement le peuple grec, père de l’Europe des Lumières !
Or les peuples résistent, se défendent face à des agressions de plus en plus violentes : réduction des salaires, des retraites, destruction des acquis (santé, éducation…). Ces mesures anti populaires qui prétendent soigner les effets du capitalisme en crise les aggravent : privatisations massives, baisse du niveau de vie des salariés, hausse du chômage, précarisation générale. C’est la saignée qui achève le malade au lieu de le guérir.
De plus, ce massacre social annoncé s’accompagne par une attaque en règle contre les acquis démocratiques et en particulier contre un aspect essentiel de la vie démocratique, l’espace où les travailleurs peuvent organiser la lutte : l’espace national. Pour briser la démocratie le capital tente de briser le lieu où elle s’exprime : le cadre national. C’est une des raisons pour lesquelles la presse et les porte-paroles bourgeois proposent la fuite en avant dans le fédéralisme européen. Le but est de surmonter les résistances populaires nationales et de se débarrasser de l’expression démocratique au profit d’une caste bureaucratico-technocratique supra nationale, au service exclusif du capital et sans l’intervention populaire.
C’est la raison pour laquelle la Grèce est mise sous tutelle de la « Troïka » UE, FMI, BCE et sa souveraineté nationale-populaire foulée aux pieds par les capitalistes grecs et européens.
Mais la lutte des classes déchaînée par le capital suscite des réactions dans les masses. Celles-ci s’organisent et luttent. Sous des formes diverses. Avec des niveaux de combattivité différents. Mais partout les luttes s’engagent et mûrissent.
Le rôle des communistes est d’éclairer les masses en s’appuyant sur deux leviers du combat de classe : la défense des intérêts du travail et la défense de l’indépendance nationale, ce que nous résumons par la formule de l’union des deux drapeaux : celui de la révolution socialiste et celui de la nation. Se priver de l’un des deux leviers c’est amputer le mouvement ouvrier, communiste, d’une des ses deux principales armes.
Historiquement les communistes ont remporté des victoires chaque fois qu’ils ont identifié le combat de classe et le combat national en une synergie qui mobilise au-delà des éléments d’avant-garde, ce qui est la condition de la réalisation d’un vaste front populaire sur des bases de classe et donc victorieux. Il suffit de se souvenir de la manière dont le PCF est devenu le premier parti dans la classe ouvrière puis dans la nation quand, sous le Front populaire et pendant la Résistance, il a uni la Marseillaise à l’Internationale, le drapeau tricolore de la Révolution française au drapeau rouge frappé des outils de la Révolution d’Octobre.
La lecture des fondateurs du marxisme-léninisme, mais aussi celle de Thorez, de Duclos, de Politzer, de Staline, de Dimitrov, de Mao, de Ho chi Minh, de Fidel Castro ou de Gramsci, prouve s’il en est besoin la conscience que ces dirigeants communistes avaient de l’importance des ces questions.
L’aiguisement de la lutte des classes est porteur de la question du pouvoir. Or la classe ouvrière doit dans un tel contexte apparaitre pour ce qu’elle est, la classe nationale à venir, celle qui en défendant ses intérêts est porteuse des intérêts et de la souveraineté du peuple et de la nation, la classe dirigeante de la société démocratique et socialiste à venir. Le léninisme, ce n’est pas de craindre les larges alliances patriotiques, ni de se mettre à la remorque de la bourgeoisie nationale, c’est pour la classe ouvrière de prendre la tête de l’alliance patriotique et progressiste contre l’UE et contre ses « collabos » nationaux, c’est de DIRIGER cette alliance en l’orientant vers le socialisme. Car à notre époque où l’oligarchie capitaliste est fanatiquement partisane de la dissolution de la France dans l’empire euro-atlantique du capital (capitales Bruxelles et Francfort), sortir la France de l’UE sur des bases progressistes, en prenant appui sur les bases de principes fédératrices du CNR, c’est nécessairement affronter le grand capital et marcher à la rupture avec le capitalisme, seule manière actuellement de reprendre la lutte révolutionnaire pour le socialisme sur des bases de classe et de masse.
Abandonner les intérêts de classe ou abandonner l’intérêt national à d’autres c’est permettre à l’ennemi de classe de se constituer une base de masse populaire. C’est donc une erreur opportuniste grave.
Le déploiement du capital au sein de l’UE et la condamnation absolue de celle-ci par les vrais communistes confirment la pertinence de notre analyse : nous ne devons pas nous tromper d’époque et sous estimer la dimension nationale du combat de classe. Dimension qui est la contribution la plus puissante que l’on puisse apporter au combat internationaliste des communistes d’Europe et du monde.