Tsipras a annoncé que le gouvernement grec avait décidé un 13ème versement annuel – supprimé lors de précédentes mesures d’austérité – pour les plus basses pensions de retraite ainsi qu’un report de la hausse de la TVA sur les îles de l’Est égéen, où s’entassent actuellement plus de 16.000 migrants et réfugiés.
L’Allemagne, pays hégémonique dans l’UE, a réagi immédiatement. Schäuble, ministre des Finances allemand et vrai chef de l’UE, déclare : « Il est impératif que les mesures ne soient pas décidées de façon unilatérale ou annulées sans préavis ». Donc il est inadmissible que la Grèce soit souveraine.
Claquement immédiat des talons et garde à vous devant le Reich, de l’Union européenne décide la suspension mercredi 14 Décembre du programme « d’aide » à la Grèce. De ce côté-là du manche, pas de problème avec les décisions « unilatérales » !
Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe tonne :
« Les institutions ont conclu que les actions du gouvernement grec semblent ne pas être en ligne avec nos accords ».
Toujours plus d’euro austérité pour toujours plus de profits pour la classe capitaliste
Le commissaire européen aux Affaires économiques, l’ex-ministre PS Pierre Moscovici, appelle la population étranglée, saignée, torturée depuis six ans par une austérité de fer, à bien vouloir faire un effort supplémentaire pour recevoir sa nouvelle tranche « d’aide »… Moscovici appelle en effet le gouvernement grec à adopter une nouvelle batterie de mesures d’austérité dans ses budgets 2017-2018, en particulier de nouvelles coupes sur les retraites. Or le projet du budget pour 2017 prévoit des hausses de taxes sur de nombreux produits et services à l’instar des voitures, des carburants, de la télévision, de la téléphonie,du tabac ou du café. Il prévoit également de nouvelles coupes dans les salaires et les retraites du public, à hauteur de 5,7 milliards d’euros.
Cet acharnement mortifère contre la Grèce suscite évidemment de fortes résistances.
Avec le PAME les travailleurs résistent contre l’euro austérité
Ainsi le PAME (le syndicat de masse et de lutte) a-t-il appelé les travailleurs du privé et du public à une grève générale qui a été massivement suivie dans tous le pays. (lire ici)
Reste que Tsipras et Syriza sont totalement discrédités et que les sondages leur donnent 18% des voix contre 35% à la droite, 10% aux néo-nazis de Xrissi Avghi (Aube Dorée), 8% au KKE, 8% au PASOK et 1,5% à Laïki Enotita (Unité Populaire).
Quelle leçon pour les forces progressistes ! Tant sur la nature de classe de l’UE et les rapports de forces en son sein que sur l’avenir des forces progressistes dans notre pays qui ne doivent pas oublier ce que disait Robespierre: « ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau ».
Commission Internationale du PRCF