Après Angela Merkel, c’est François Hollande qui confirme, dans une interview au Kiyiv Independent, que l’accord de Minsk n’était qu’un moyen de gagner du temps pour l’Ukraine. Ce n’est évidemment pas une nouvelle information pour les lecteurs d’Initiative Communiste : dans nos pages et nos colonnes, ils ont en effet pu apprendre et suivre le déversement de milliards d’euros pour l’armée de la junte de Kiev accompagnés de livraisons massives d’armes dès 2014 par l’UE et l’OTAN, ainsi que la présence également très importantes de soldats de l’OTAN. Ils ont également été régulièrement informé de ce que la mise en échec des accords de Minsk I et Minsk II était systématiquement le fait de la junte Poroschenko puis Zelenski, sans intervention des garants à Berlin et l’Elysée.. Même lorsque Zelenski a été largement élu pour faire la paix et mettre en œuvre ces accords accordant l’autonomie au Donbass. Ce dernier aura été zélé pour prendre prétexte des coups de forces des bataillons néonazis et de leurs menaçant défilés nocture pour tourner le dos à sa campagne électorale. Et tout au contraire se lancer dans l’escalade des bombardements du Donbass doublé d’une féroce répression anticommuniste. Mais c’est une confirmation officielle par la voix même du deuxième signataire occidental des accords de Minsk.
L’ancien président français se targue ainsi d’avoir donné à l’armée ukrainienne le temps de se renforcer. Il ne cache donc pas du tout que Kiev jamais eu aucune intention de respecter l’accord, et que Paris et Berlin n’avait aucune intention de l’y forcer. Et ceci rend d’autant plus intéressant (du point de vue psychiatrique) l’inversion accusatoire qu’il fait quand il pointe du doigt dans la même interview la responsabilité de Moscou qui « ne voulait pas la paix ».
Il a également l’audace, après la destruction de Nord Stream par les Anglo-saxons, d’affirmer que la Russie utilise le gaz comme une arme. Il regrette aussi la fin de l’invasion de l’Afghanistan et le retrait (pourtant relatif) américain de Syrie.
Donc : Invasions américaines = bien.
Référendum sur la Crimée = mal, il aurait voulu beaucoup plus de sanctions contre la Russie pour ce crime d’avoir mis en oeuvre le résultat d’un référendum (impensable, en France).
Bref, il a dit la vérité sur l’accord de Minsk, mais sans même se rendre compte de ce que cela voulait dire. et finalement, cela n’a rien de surprenant. Comme Macron, c’est un « Young Leader » (promotion 1996) de la « French-American Foundation ». Un gugusse au cerveau complètement reformaté à l’idée de l’exceptionnalisme américain, qui n’a jamais défendu, encore une fois, comme Macron (promo 2012) que les intérêts de l’Axe impérialiste américain dont l’Union Européenne est une excroissance, en se moquant complètement du peuple français, les « sans-dents », comme il dit.
Exactement de la même façon, l’élite ukrainienne se moque totalement des intérêts du peuple ukrainien (il y aurait énormément à dire sur le mépris affiché d’Arestovitch pour les Ukrainiens qui sont à peine humains, selon lui), parce qu’elle a été complètement reformatée par la propagande américaine, notamment via le Centre George Marshall à Garmisch-Partenkirchen, comme récemment expliqué par Vassili Prozorov.