Partout en Europe, l’extrême droite progresse. En intégrant les parlements et ministères, voire en prenant le pouvoir comme c’est le cas en Autriche, en Hongrie, dans les pays Baltes, en Pologne, en Ukraine ou en Italie… Mais ce mouvement de fascisation ne s’arrête pas là. Comme en témoigne la politique de fascisation menée en France par le régime Macron, qui s’est servie du vote Le Pen pour accéder au pouvoir. Car comment appeler autrement la politique violemment xénophobe des lois anti immigrés du régime Macron, ses attaques répétées contre les libertés publiques et démocratiques avec la transcription dans le droit commun de l’état d’exception qu’était l’état d’urgence, où encore la répression judiciaire ou par les violences policières du mouvement social et syndical. L’affaire Benalla contribue d’ailleurs à faire tomber le masque de ce régime, révélant sa nature.
Fascisation : identifier les causes pour les combattre
Ce constat inquiétant de l’euro-fascisation en marche appelle évidemment une réaction antifasciste générale. Une réaction qui pour être efficace ne doit pas méconnaître un des catalyseurs de cette fascisation : l’Union Européenne n’est pas un barrage contre le fascisme mais au contraire au cœur du moteur de la fascisation. Divisant les peuples, mettant en concurrence les travailleurs, menant de violentes campagnes anticommunistes pour installer dans les pays de l’Est des régimes fascistes à l’image du coup d’État d’Euromaïdan en Ukraine.
Cette alerte, les militants du PRCF n’ont de cesse de la porter en France (lire par exemple : FASCISATION : de la tenaille objective à la fusion assumée ?). A contrario, le PCF – que ce soit sa direction actuelle ou les nouvelles têtes mises en avant à l’image de l’adjoint de la maire PS de Paris Yan Brossat pour la campagne des élections européennes – désormais filiale du parti de la gauche européenne entretient la confusion en faisant campagne pour l’Union Européenne, assimilant de façon totalement erronée l’Union Européenne et la construction européenne à l’internationalisme. Méconnaissant que depuis l’origine de l’Union Européenne, il s’agit d’un projet impérialiste dirigé contre les peuples, ce qui est inscrit dans le marbre de traités impossibles à modifier. Oubliant que l’internationalisme n’est pas d’enfermer tous les peuples dans cette machine à les diviser et les exploiter qu’est l’Union Européenne du Capital et son euro, mais bien de les libérer de cette arme d’exploitation massive, en sortant de l’UE et de l’Euro pour établir des coopérations solidaires, entre peuples souverains.Oubliant que l’Union Européenne c’est aussi la construction d’un nationalisme paneuropéen reposant sur un fond nauséabond xénophobe, déjà à l’oeuvre durant la seconde guerre mondiale
Fort heureusement, cette position du PCF-PGE – qui n’est d’ailleurs que le triste écho d’un PS en voie de disparition – est désormais ultra-minoritaire au sein du mouvement communiste en Europe. En témoigne le communiqué on ne peut plus clair du parti communiste portugais concernant le vote par le parlement européen d’une résolution concernant la Hongrie. Un communiqué, qui expose une analyse identique à celle du PRCF. Le parti communiste portugais, l’un des partis communistes les plus forts du vieux continent, dénonce ainsi l’action de l’Union Européenne pour ouvrir la voie à l’avancée des forces fascistes en Europe. Il pointe ainsi la responsabilité de l’Union Européenne comme moteur de la fascisation. Le PCP montre également que l’Union Européenne – qui, dans les faits, n’a jamais rien fait pour agir contre les régimes fascisants impulsant les restrictions contre le droit de grève, soutenant les lois réprimant et interdisant les partis communistes et ouvriers – se saisit en fait de la Hongrie pour accélérer ses attaques contre les souverainetés nationales pour augmenter la dictature supranationale des capitalistes et de leurs multinationales contre les peuples.
Contre l’eurofascisation, sortir de l’UE et de l’euro !
Comme le PRCF et la quasi totalité des partis communistes du vieux continent, le PCP appelle à sortir de l’Union Européenne.C’est en effet un impératif, non seulement pour échapper à ses directives faisant voler en éclat les services publics, les droits sociaux des travailleurs, mais également un impératif démocratique et antifasciste alors que l’Union Européenne – structure supranationale construite par et pour l’oligarchie capitaliste pour se substituer au pouvoir des peuples souverains – restreint partout les libertés démocratiques, impose ses diktats par la force sous la contrainte de l’Euro, et soutient des régimes fascistes. Oui, face à l’eurofascisation, la sortie de l’UE et de l’Euro, est un impératif antifasciste et internationaliste.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
« Sur le vote du parlement européen sur la Hongrie » – PCP
12 Septembre 2018 – Le PCP dénonce fermement et condamne les attaques contre la démocratie, les droits sociaux, les libertés fondamentales et protection des citoyens de Hongrie. Mais pour autant le PCP rejette le fait que, sous prétexte de cette situation – qui, en réalité, est la description des politiques de l’Union Européenne elle-même – l’Union Européenne essaye d’ouvrir la voie à l’augmentation de ses menaces, de son chantage, de ses sanctions et diktats contre les États et leurs peuples.
C’est l’approfondissement du caractère supranational de l’Union Européenne et de ses politiques – déterminées par ses grandes puissances et ses grands intérêts économiques – son mépris croissant de la souveraineté nationale et des droits sociaux, qui sont en train d’ouvrir un boulevard à l’avancée des forces d’extrême-droite et fascistes en Europe.
Pour cette raison fondamentale, nous ne reconnaissons pas l’autorité ou la légitimité de l’UE en tant que juge ou même comme une référence en matière de démocratie et de droits de l’homme. L’intervention de la Troïka, en particulier au Portugal, la nature xénophobe et d’exploitation des politiques migratoires de l’UE, l’appui aux forces fascistes en Ukraine, l’agression contre les États souverains en témoignent.
Le PCP alerte sur l’invocation par l’UE de la condamnation du populisme et des pratiques intolérables en Hongrie, plutôt que sur le rejet de ces pratiques qu’elle a largement encouragées dans de nombreux pays et situations, qui vise à créer un précédent pour l’application arbitraire de sanctions et de diktats contre la souveraineté des États.
Poursuivant la lutte contre les atteintes à la liberté et à la démocratie, nous réaffirmons notre solidarité avec les communistes et les autres démocrates qui, en Hongrie, résistent aux politiques promues par le gouvernement hongrois et l’Union Européenne
traduction JBC pour www.initiative-communiste.fr – site web du PRCF