Rencontres de Macron avec Theresa May puis avec A. Merkel : la joie de mauvais aloi du chef de l’Etat français
Nous reviendrons ultérieurement sur les questions migratoires qu’a traitées le sommet franco-britannique du 18 janvier. Nous nous contenterons ici de condamner la politique macronienne FAUSSEMENT patriotique qui vise à profiter du Brexit pour attirer à Paris un maximum de services financiers dépendants de la « City ». Outre que l’on mesure ainsi le degré de « fraternité » qui unit les pays capitalistes « alliés » dans l’OTAN, la transformation de Paris en capitale financière de l’UE, c’est-à-dire en foyer principal de ce parasitisme économique qui a déjà détruit outre Manche l’industrie et les droits des salariés, n’apporterait quelque milliers d’emplois à la France (ou plutôt à Paris s’opposant à la France comme Londres a fini par s’opposer à l’Angleterre !) qu’au prix de nouvelles dévastations de l’emploi productif (agricole, industriel…) et socialement utile (école, santé, voirie, transports…). Sans parler du nouveau coup terrible que porteraient à notre langue ces dizaines de milliers de pseudo-« travailleurs » dont on peut parier qu’ils n’apprendront même pas le français !
Macron, May, l’impérialisme capitaliste contre les travailleurs
Dans sa très lucide brochure de 1916 intitulée L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine avait déjà établi la relation inversement proportionnelle qui lie l’essor du parasitisme financier au développement des « principales branches de la production », même si à l’époque l’expression « délocalisation vers les pays à bas coûts salariaux » n’existait pas encore. Lénine prévoyait déjà que l’extension du capital financier conduirait à la dislocation de la classe travailleuse des pays occidentaux en trois parties :
- une minorité de salariés haut de gamme, très hautement qualifiés et grassement payés, dont le rôle serait d’aider la classe dominante à contrôler le monde,
- un nombre plus important de salariés mal payés servant sous différentes formes de domestiques aux couches oligarchique,
- et, bien entendu, une masse de chômeurs, « la production affluant comme un tribut du lointain Orient ». Et Lénine de conclure par ces mots prémonitoires : « énorme danger de parasitisme occidental ». Déjà un certain Adolf Hitler promettait jadis dans Mein Kampf de transformer la France en un « pays de grooms et de jardiniers », l’Allemagne se réservant la grande production industrielle. Les choses sont aujourd’hui engagées à un tel point dans cette direction – grâce à la « construction » européenne acceptée dans son principe par le PS, par le PCF-Pge et par tous les états-majors confédéraux de nos syndicats -, qu’on peut se demander qui a réellement gagné la guerre. Quant aux « grooms et aux jardiniers » (on dirait aujourd’hui : quant aux secteurs du tourisme de luxe et des services à la personne, des tâches fort utiles mais qui ne sauraient à elles seules faire vivre un pays…), Macron leur aura ajouté une catégorie hautement « utile », dans laquelle il s’est lui-même illustré naguère et qui a montré tous ses talents lors de la crise mondiale de 2008 : les inévitables « traders ».