Espagne, Italie, Portugal, Belgique, une grève massive est menée par les pilotes et personnels de Ryanair la compagnie aérienne phare du dumping antisocial, du dumping fiscal du ciel européen. Des centaines de vols sont annulés ces 25 et 26 juillet 2018 partout en Europe.
La compagnie aérienne dont l’exploitation brutale des personnels de vol est dénoncée par l’ensemble des syndicats riposte en s’appuyant sur les possibilités de dumping social construite par l’Union Européenne et les directives européennes instituant le ciel européen. En faisant du chantage à l’emploi dans ce que l’on pourrait bien considérer comme un lock-out de ses pilotes irlandais. Au soir de la première journée de grève du 25 juillet, Ryanair a en effet annoncé la suppression de 20% de ses avions basés à l’aéroport de Dublin et de 300 emplois de pilotes et personnels navigants les exploitant. En effet, la compagnie veut transférer la base d’exploitation de ses avions … en Pologne. Preuve s’il en est que dans tous les domaines, l’Union Européenne favorise le dumping social
Ryanair s’appuie sur l’Union Européenne pour tenter de briser les grèves des contrôleurs aériens français
Au-delà de la grève à Ryanair, cette compagnie est également en pointe pour briser les droits de grève de l’ensemble des travailleurs de l’aérien. La compagnie s’appuie directement sur la Commission Européenne, sur la base des directives européennes du Ciel Européen, pour briser les grèves des contrôleurs aériens français. De part sa position géographique, le ciel français est stratégique pour le trafic aérien. Lorsque le contrôle aérien français fait grève, l’ensemble des vols européens est affecté.
La compagnie avec d’autres multinationales du secteur vient ainsi de déposer une plainte auprès de la Commission Européenne sur la base du « principe fondamental de la libre circulation au sein de l’Union européenne » figurant dans les traités, contre la France accusée d’enfreindre la législation européenne en « ne permettant pas les vols à travers le pays » pendant les grèves du contrôle du trafic aérien (CTA).
Ryanair, AG, easyJet et Wizz Air se revendiquent d’une jurisprudence de 1997 où l’Espagne avait mis en cause les manifestations des agriculteurs français contre les exportations de fruits et légumes bénéficiant des l’écrasement des salaires des ouvriers agricoles en Espagne. La Cour européenne avait condamné la France au titre de la libre circulation des marchandises. Il s’agit ici d’une nouvelle illustration du fait que l’Union Européenne sert aussi à briser les grèves.
Sortir de l’Union Européenne ou laisser briser le droit de grève, il faut choisir
Briser les grèves, interdire le droit de grève, c’est une des fonction et un des diktats de l’Union Européenne. Rappelons qu’en Grèce, le régime de Tsipras et Syriza – soutenu par le Parti de la Gauche Européenne dont le PCF est un des derniers membres restants – en application des ordres de l’Union Européenne,vient de restreindre voire d’interdire le droit de grève…
Moralité, si on veut conserver et développer les droits des travailleurs, permettre la hausse des salaires, refuser l’exploitation toujours plus violente et brutale des travailleurs, c’est un impératif de sortir de l’Union Européenne. Rester dans l’Union Européenne,c ‘est condamner les travailleurs au dumping social, au dumping fiscal, au dumping environnemental. C’est pourquoi le PRCF, et la majorité des partis communistes d’Europe comme en témoigne le communiqué des camarades belges du PCB que nous reproduisons ci-après – appellent les travailleurs à se mobiliser pour briser les chaînes de l’Union Européenne, et pour s’en sortir, sortir de l’UE, de l’Euro, de l’OTAN et du capitalisme
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Le Parti Communiste soutient la grève et dénonce le rôle de l’Union Européenne
La lutte des travailleurs de l’aviation et des pilotes doit s’étendre à tout le secteur du transport !
Le parti Communiste de Belgique soutient la grève lancée par les travailleurs de Ryanair les 25 et 26 juillet en Espagne, Italie, Portugal et Belgique. Elle s’inscrit dans une perspective de lutte internationale pour tous les travailleurs du secteur aéronautique ! En avril 2017, les pilotes de American Airlines obtenaient 8% d’augmentation salariale et les stewards et hôtesses 5%. Un an plus tard, ce sont les salariés d’Air France qui battaient le PDG Janaillac lors d’un referendum où le PDG mettait sa tête en jeu !
Les travailleurs de Ryanair mais aussi de Brussels Airlines doivent s’appuyer sur ces victoires et poursuivre leur lutte. L’organisation et la reconnaissance d’un syndicat chez Ryanair est déjà une première victoire. Les grèves du mois de mai menées chez Brussels Airlines et l’exemple français ont permis de créer le rapport de force : les propositions de la direction en termes de paiement des heures supplémentaires, le 13e mois ont été rejetées fin juin par les pilotes qui protestaient contre une série de dossiers selon eux bloqués tels que les pensions, le package salarial, l’équilibre travail-vie privée et les repas pour le personnel de bord.
Le Parti Communiste de Belgique constate que le rachat de Brussels Airlines (dont Etienne Davignon est membre du conseil d’administration) par la Lufthansa va détériorer les conditions de travail des salariés, en mettant les travailleurs en concurrence en offrant des services low cost ! Le démantèlement progressif de Brussels Airlines n’est pas sans rappeler la faillite de la Sabena qui a rapporté beaucoup d’argent au Capital. Ainsi près de 900 millions d’euros ont été déjà récupérés par les curateurs. Il ne faut pas sous-estimer dans ce dossier la gestion sociale-démocrate (PS, CDh) soumis à l’Union européenne et ses directives qui a détruit le secteur aéronautique en le libéralisant et en le privatisant. C’est en 1995 que le Ministre Elio di Rupo cédait 49,5% du capital à SAirGroup qui détenait la Swissair. Nous savons ce qu’il est advenu de la Swissair. Ensuite, c’est le ministre Daerden qui fusionnait la régie des voies aériennes et la Brussels International Airport Company, l´État belge n’étant plus aujourd’hui qu’à 25% du capital du l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Par ailleurs, Belgocontrol est devenu, dans le cadre de la libéralisation du secteur, une entreprise publique autonome et a obtenu un contrat de gestion. Dans un secteur libéralisé, la pression exercée par le capital pour l’amélioration du coût/performance a conduit à un manque d’effectif. C’est ce manque d’effectif et le recours à des sous-traitants privés pour l’entretien qui ont conduit à la panne prolongée du 20 juillet, selon la CSC-Transcom. Enfin, aujourd’hui, nous sommes obligés de constater qu’il n’y a plus de compagnie publique d’aviation et que c’est une nouvelle compagnie privée, airBelgium qui s’accapare l’identité du pays. En conséquence, le Parti Communiste de Belgique
- Défend la nationalisation de la compagnie nationale,
- Défend la nationalisation complète de l’aéroport de Bruxelles.
- Défend la nationalisation de tous les aéroports régionaux.
- Défend la mise sous statut entièrement public et le monopole de Belgocontrol
- Soutient la lutte des travailleurs de Brussels Airlines pour l’amélioration de leurs conditions de travail
- Soutient la lutte des travailleurs de Ryanair pour que les législations nationales où le travail est presté soient appliquées.
- Défend en général la (re-)nationalisation de tout le secteur du transport en Belgique
Bruxelles, le 24 juillet 2018 – Le Bureau Politique du Parti Communiste de Belgique