
Face aux attaques incessantes du gouvernement fédéral de Belgique contre les travailleuses et travailleurs, le mouvement syndical belge se dresse avec force et détermination. Le Front commun interprofessionnel (FGTB-CSC) a lancé un appel à une grève générale le 31 mars, une mobilisation qui s’annonce massive, touchant tant le secteur public que le secteur privé. Cette action, qui vise à mettre le pays à l’arrêt, est une réponse ferme aux réformes régressives du gouvernement De Wever, notamment en matière de pensions et de droits sociaux.
Une offensive brutale contre les travailleurs et les travailleuses
Les réformes mises en place par le gouvernement belge constituent une attaque en règle contre les conditions de travail et les droits à la retraite, avec des mesures particulièrement dures pour les fonctionnaires et les femmes. Parmi les changements les plus injustes, citons :
- La réduction du tantième préférentiel, un mécanisme permettant de partir à la retraite plus tôt en raison de la pénibilité de certains métiers. Si cette réforme passe, le départ en retraite sera retardé d’un an.
- La limitation des périodes assimilées, qui pénalise particulièrement les femmes. Les interruptions de carrière pour s’occuper des enfants ou pour raisons de santé ne seront plus intégralement prises en compte dans le calcul de la pension. De plus, avec le nouveau mode de calcul, une année scolaire incomplète (débutant fin août/début septembre) ne sera pas comptabilisée, ce qui obligera de nombreuses enseignantes à travailler deux ans de plus avant de pouvoir partir à la retraite.
- Un calcul de pension défavorable, qui ne sera plus basé sur les 10 dernières années, mais sur l’ensemble de la carrière. Cette réforme entraînera une perte moyenne de 20 % du montant des pensions et imposera un malus pouvant atteindre 15 % pour les départs anticipés.
Ces mesures touchent plus brutalement encore les femmes, qui sont majoritaires dans certains secteurs comme l’enseignement, et pour qui ces réformes signifient une double peine : des carrières plus précaires et des pensions réduites.
Une riposte à la hauteur des attaques
Face à cette offensive antisociale, le mouvement syndical belge ne reste pas spectateur. En plus de la grève générale du 31 mars, une semaine d’action est prévue du 7 au 11 avril, avec des grèves tournantes dans plusieurs régions. Ces mobilisations, qui prennent de l’ampleur, ont déjà surpris le gouvernement par leur force et montrent que la combativité syndicale peut faire reculer des politiques injustes.
L’immobilisme des directions syndicales françaises
À l’inverse, en France, les directions confédérales syndicales brillent par leur inaction face aux offensives du gouvernement macroniste et aux politiques capitalistes dictées par l’Union européenne. Les casses sociales et démocratiques annoncées fort peu subtilement par Emmanuel Macron pour financer le « réarmement de la France » — en réalité le réarmement de l’UE…— sont autant d’attaques à venir, ou déjà en cours, qui nécessitent une réponse ferme et coordonnée. Pourtant, au lieu de mobiliser massivement, les principales organisations syndicales françaises se contentent, à peine, de s’appuyer sur les journées internationales comme celle du 8 mars, sans plan d’action structuré ni volonté d’engager un bras de fer.
Le mouvement syndical belge prouve qu’une autre voie est possible. Plutôt que de négocier en permanence à la baisse et d’accepter des reculs sociaux, il est temps pour les syndicats français de renouer avec un véritable rapport de force. L’histoire a montré que seule une mobilisation massive et déterminée peut contraindre un gouvernement à céder.
La grève du 31 mars en Belgique et les actions qui suivront sont un exemple à suivre. En félicitant le mouvement syndical belge pour son courage et sa combativité, nous appelons les travailleurs et travailleuses en France à exiger des directions syndicales une riposte à la hauteur des attaques subies. Il est encore temps d’inverser le rapport de force et de reprendre l’offensive contre un pouvoir qui, à Bruxelles comme à Paris, ne sert que les intérêts du capital.