Annoncée à grands sons de trompes par les USA dont l’ambassade avait publié les lieux et heures des manifestations, la mobilisation convoquée par Navalny n’a guère rassemblé ce 24 janvier 2021. Bien qu’interdite pour des raisons sanitaires et de sécurité, la police russe a laissé se tenir les manifestations. Les images largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent d’ailleurs des policiers en tenue de maintien de l’ordre se tenant à distance des manifestants. Les violences commises ont ensuite donné lieu à de nombreuses arrestations.
La Russie dénonce des manifestations téléguidées par Washington et Berlin
Dans un dépêche publiée par son agence de presse Tass, la Russie indique qu’elle considère les tentatives de l’ambassade américaine à Moscou de couvrir les manifestations interdites en Russie comme une ingérence dans ces affaires intérieures. » Tout cela coïncide avec les recommandations de la doctrine de provocation de Washington pour fomenter des manifestations dans les pays avec des gouvernements indésirables » a déclaré le ministre des Affaires étrangères russes. « Toute tentative de couvrir ces manifestations non autorisées sera regardée comme une interférence majeure dans les affaires intérieures et conduira à une réponse correspondante ».
Le ministère russe des Affaires étrangères pointant que l’information, postée sur les sites et réseaux de l’ambassade américaine, appelant aux manifestations allaient bien au delà des prérogatives de l’ambassade envers les Américains se trouvant en Russie.
Emboitant le pas à Washington, le gouvernement Macron par la voix de son ministre des Affaires étrangères a condamné les « arrestations » en Russie. 2500 d’après les chiffres occidentaux, ce qui est bien moins que les milliers d’arrestations des gilets jaunes en France. S’il a été rapporté un éborgnement en Russie, c’est celui d’un policier russe pris à parti dans sa voiture par des manifestants ultra violents.
Une mobilisation relativement faible
D’après le gouvernement russe, la principale de ces manifestations, place Pouchkine à Moscou n’a rassemblé que 4000 personnes, ce qui est peu pour une ville de 12 millions d’habitants. Et alors que les médias occidentaux reprenant la propagande des chancelleries de l’Axe euro atlantique prétendent que l’ultra minoritaire Navalny serait le « principal opposant à Poutine », force est de constater que c’est loin de la taille des manifestations organisées par le premier et principal opposant à Poutine, le parti communiste (KPRF) qui en 2018 avait contraint Poutine à des reculs sur sa réforme des retraites.
Notre décompte d’après les nombreuses images, et notamment les photos et vidéos aériennes, conduit à une estimation d’entre 5 à 10 000 manifestants, au maximum 20 000, compte tenu de la surface remplie par les manifestants d’à peine plus de 11 000 m², sans avoir retranché de ces chiffres les nombreuses plantations et équipements présents sur la place.
Quelques milliers de manifestants à Moscou, quelques dizaines de milliers dans toute la Russie, c’est tout de même une mobilisation notable étant donné que le gouvernement de Poutine avait dénoncé ces manifestations comme interdites. Il n’a toutefois rien fait pour empêcher qu’elles se tiennent.
C’est que, comme le souligne le KPRF, Navalny est un diable de confort, un faux opposant pour le Capital russe qui se tient derrière Poutine. Car contrairement aux communistes, il est pour la perpétuation du système capitaliste, et pour l’inféodation de la Russie à l’impérialisme américain. Là se trouve la différence avec Poutine. Et c’est bien la jeunesse bourgeoise de Moscou et surtout de Saint-Pétersbourg qui semble s’être mobilisée.
Navalny, un « Eltsine jeune » dénonce le KPRF
Alexeï Navalny n’est pas une personnalité politique, il représente l’argent américain en Russie selon le chef du plus grand parti d’opposition du pays, le Parti Communiste de la Fédération de Russie.
Gennady Ziouganov, qui avait auparavant comparé l’activiste au président pro-occidental de la Russie des années 1990, Boris Eltsine, a également accusé Navalny de ne pas être son propre patron.
« Je ne considère pas [Navalny] comme une opposition. Il représente le capital financier américain », a déclaré lundi Ziouganov à la Komsomolskaya Pravda. « Ils le présentent comme une grande figure, mais ce n’est rien d’autre qu’une tentative de dénigrer la réalité russe. »
Selon le dirigeant communiste, Navalny est un pion des services de renseignement étrangers pour mettre en place une révolution à l’image du Maïdan ukrainien de 2014.
« Il n’est pas son propre patron. Il travaille avec des spécialistes expérimentés qui ont promu d’autres personnes avant lui ». Navalny est « un Eltsine jeune mais sobre ».
Une intervention du KPRF à propos de Navalny
traduction par Danielle Bleitrach et Mariane Dunlop, publié sur le blog de Danielle Bleitrach
On a l’impression que certains groupes au pouvoir font délibérément de Navalny la principale figure d’opposition du pays.
En tant que communistes, nous ne partageons pas le moins du monde l’idéologie prônée par Navalny et ses partisans. Nous voyons que ce sont les mêmes dogmes libéraux qui ont déjà apporté d’innombrables malheurs à la Russie.
Mais nous ne pouvons pas non plus approuver les actions des autorités contre lui. Les fourgons et la police anti-émeute de Vnoukovo, en train d’embarquer les partisans de Navalny. Le blocage des routes d’accès à l’aéroport. Le changement de l’aéroport où l’avion en provenance de Berlin devait atterrir. La détention de Navalny lui-même à Sheremetyevo. Tout cela laisse l’impression d’une sorte de spectacle à grande échelle, destiné à créer une image de Navalny comme martyre.
Nous avons déjà vu quelque chose de similaire en 2013, lorsque Navalny a été jugé pour la première fois, attirant l’attention du public sur lui, puis condamné, mais il a été immédiatement libéré et a été autorisé à faire un coup de publicité lors des élections municipales de Moscou, ce leader d’opposition ayant réussi à franchir le filtre municipal en obtenant des signatures… des députés de Russie Unie.
Et aujourd’hui, il semble que nous assistions à une nouvelle séance d’enflure de la figure de Navalny au rang de principale figure d’opposition du pays. La question se pose donc : qui fait cela et pourquoi ?
Le choix entre Navalny et les autorités est une impasse. Parce que leur idéologie est essentiellement la même. Tant les navalnistes que le pouvoir actuel sont favorables au capitalisme. Cela garantit à la Russie le statut de périphérie des matières premières, la dégradation et l’extinction, qui durent depuis 30 ans.
Ce choix sans choix nous est artificiellement imposé. Mais nous sommes sûrs que notre peuple ne se laissera pas tromper. Lors des prochaines élections fédérales, les électeurs soutiendront les forces patriotiques de gauche qui offrent une véritable alternative à la politique des autorités actuelles.
Youri Afonin, vice-président du Comité central du KPRF
Qui est Navalny … par Danielle Bleitrach
Non seulement le héros de la démocratie de l’occident est un antisémite d’extrême droite mais il est pour la légalisation des armes et bien évidemment l’ennemi est un Tchétchène basané… Pourquoi l’Occident qui organise les révolutions de couleur et qui vend au public occidental ces gens-là comme des démocrates utilise-t-il systématiquement des fascistes qui se présentent chez eux comme des héros du peuple, contre les corrompus et qui seraient eux les marionnettes de l’Occident, ils font appel au nationalisme et sont assez proches des disciples de Trump.
Il était à l’époque dans un groupe (ou un parti?) qui s’appelait Narod (ou za narod), ce qui veut dire le peuple ou pour le peuple, et se présente au début de la vidéo comme le meilleur ou le premier nationaliste de Russie (texte incrusté).
Il commence en disant que personne n’est garanti contre une intrusion de cafards ou de mouches dans sa maison, mais nous avons des armes pour cela, une tapette à mouche ou une savate.
Mais que faire si des individus mal intentionnés entrent chez vous? une seule réponse, le pistolet ! (bien évidemment la vidéo montre des Tchétchènes).
Conclusion : soutenez notre campagne pour la légalisation des armes…
C’est ce personnage dont l’Occident ne pouvait ignorer qui il était que l’Occident a sélectionné pour en faire le héros des libertés et de la démocratie. Mais ce n’est pas un hasard, partout de l’Ukraine à la Biélorussie, en passant par l’Asie centrale les révolutions de couleur sont fabriquées sur le même modèle: on prend des individus d’extrême-droite qui aux États-Unis seraient au Tea Party, des admirateurs de Trump, de ceux qui attaquent le Capitole, en France ce seraient des identitaires proches de Marine Le Pen, parce que l’on sait que depuis 1991 la démocratie à l’occidentale est déconsidérée. et on leur fournit des subsides pour rallier des disciples dans la jeunesse, des voyous désœuvrés aux jeunes diplômés rêvant de start up. Sur le plan électoral ils ne représentent pas grand chose mais dans les grandes villes où il y a une petite bourgeoisie et des délinquants on peut provoquer des désordres importants surtout que ces troupes-là ne craignent pas la violence.
On leur fournit également des équipes chargées de la propagande qui a un seul thème la corruption. Hier une vidéo de 1h 45 visiblement faite par des pros de la communication a été diffusée en Russie. Navalny s’y présentait quasiment comme un bolchévique, un nationaliste qui faisait de Poutine l’homme manipulé par l’Occident à partir du fait qu’il avait été dans l’entourage de Eltsine. La pièce centrale était constituée par un palais qu’il se ferait construire et dont les travaux auraient été pris par un drone.
Deux remarques à ce propos, comme l’ont souligné les militants du KPRF comment ont-ils pu utiliser un drone. Nous avons essayé d’en employer un pour donner des chiffres exacts à nos manifs, il n’a jamais pu tenir plus de quelques minutes. De surcroit les commentateurs ont souligné le fait que la vidéo était traduite de l’anglais et que les expressions, les tournures relevaient d’une traduction. Ce produit provient en droite ligne des services occidentaux. Le but de cette vidéo était de convoquer pour aujourd’hui dans toutes les villes de Russie des manifestations réclamant la libération de Navalny. Bref nous sommes dans un scénario bien connu et nos camarades du KPRF qui avertissait le gouvernement que la prochaine révolution orange serait à Moscou voyait juste. Autre avertissement des communistes, leur mise en garde contre ce qu’ils appellent la sixième colonne, c’est-à-dire les oligarques et leur personnel politique, des gens nombreux à l’intérieur de l’actuel gouvernement. Non seulement ils mènent une politique désavouée par le peuple, mais ils soutiennent en sous-main l’opération Navalny parce qu’ils sont proches des Occidentaux.
S’ils agissent ensemble, Navalny officiellement ne table pas sur l’alliance avec ces libéraux, il se présente au contraire comme leur ennemi et il adopte le langage des communistes pour les dénoncer. Paradoxalement il utilise la colère contre le libéralisme, les pro-occidentaux, il copie les communistes, surfe sur la nostalgie de l’URSS pour accomplir un projet de désintégration de la Russie après l’URSS. Mais c’est là partout le jeu du fascisme et l’Occident capitaliste répugne de moins en moins à ce fascisme.
C’est pourquoi ceux qui montent ces révolutions de couleur et les vendent aux Occidentaux comme des mouvements en faveur de la démocratie organisent la promotion de fascistes.
Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop
Entièrement d’accord, mais pourquoi ne dénoncez-vous pas les positions anticommunistes de la chef de file de LFI aux élections régionales (clémantine Autain) que le PCF va soutenir aux élections.
Il ne faut pas se laisser impressionner par les manifestations de la petite bourgeoisie moscovite en faveur de Navalny
qui représente les intérêts américains.
Navalny représente la droite financière.
Seule la petite bourgeoisie moscovite soutient Navalny.
Mr Navalny ne représente qu’un trublion de la petite bourgeoisie moscovite.
Il est propulsé par des médias externes à la Russie